Victime de propos désobligeants, un restaurant coréen du secteur Sillery, à Québec, qui se retrouve au cœur d’une polémique linguistique ferme temporairement sa salle à manger.

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Mercredi dernier, le quotidien Le Soleil rapportait qu’il n’avait pas été possible de se faire servir en français au Bab Sang, sur l’Avenue Maguire. Le maire de Québec, Bruno Marchand, avait alors qualifié la situation d’«inacceptable».

Les propriétaires de l’établissement disent avoir été par la suite la cible d’insultes et de menaces. Le téléphone sonnait 10 à 20 fois par jour selon l’un des copropriétaires de l’établissement, qui ne veut pas être identifié.

«J’ai dit aux employés de le débrancher. Je dois les protéger», raconte-t-il.

Craignant pour leur sécurité et celle de leurs employés, ils ont décidé de n’offrir que les services de livraison et de commande à emporter, le temps de trouver plus de travailleurs francophones. Ils ont aussi engagé un traducteur pour les aider avec la traduction du menu.

«En ce moment, je pense fermer le restaurant de façon permanente et quitter la province. Je ne m’attendais pas à ce genre d’événements», explique le copropriétaire, visiblement ébranlé par la situation.

Récemment arrivés au Québec, les commerçants, qui ne parlent pas le français, disent avoir de la difficulté à recruter du personnel francophone en raison de la pénurie de main-d’œuvre. 

Mouvement de solidarité

Une situation déplorable pour le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Maguire.

«J’ai toujours pensé que nous étions des citoyens qui étaient tolérants et qui faisaient preuve d’ouverture d’esprit. Malheureusement, je sens que dans ce dossier-là, peut-être par méconnaissance, on a fait preuve, à certains niveaux, d’intolérance», dit Bruno Salvail

Il dit avoir été approché par des politiciens, des commerçants et même des citoyens, qui souhaitent apporter leur soutien aux propriétaires du Bab Sang.

«Je suis convaincu que plusieurs vont mettre l’épaule à la roue pour leur venir en aide», lance-t-il.

M. Salvail espère que ce mouvement de solidarité convaincra les propriétaires de rester.

«Ce n’est pas vrai que je vais laisser fermer ou quitter un restaurateur pour des motifs qui ne sont absolument pas valables en ce qui me concerne.»