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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Contribution santé pour les non-vaccinés envisagée

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TVA Nouvelles

2022-01-11T13:39:33Z
2022-01-12T03:54:44Z
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Le gouvernement Legault veut faire payer très cher les non-vaccinés qui engorgent le réseau de la santé au bord du gouffre en leur imposant une taxe « significative ».

• À lire aussi: Faire payer les non-vaccinés: une décision politique très forte, mais...

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Le premier ministre en a assez des adultes non vaccinés. Il ne veut plus que l’ensemble des Québécois paient pour leurs mauvais choix.

« Ce n’est pas vrai que 10 % de la population va nuire à l’autre 90 % en engorgeant nos hôpitaux », a déclaré François Legault en conférence de presse, mardi. «C’est pas vrai que 10% de la population va faire souffrir l’autre 90% en engorgeant nos hôpitaux», a lancé le premier ministre François Legault lors d’un point de presse mardi.

  

Une contribution santé est ainsi envisagée pour les Québécois qui refusent de se faire vacciner sans avoir une bonne raison médicale.

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« On pense qu’on est rendu là », a affirmé M. Legault. « Tous les adultes qui n’accepteront pas dans les prochaines semaines d’aller chercher au moins une première dose auront une facture à payer parce qu’il y a des conséquences sur notre réseau de la santé. »

Les antivaccins représentent la moitié des hospitalisations aux soins intensifs. Ils sont d’ailleurs les principaux responsables du délestage massif qui afflige le réseau de la santé

Écoutez la rencontre des analystes politiques Elsie Lefebvre et Marc-André Leclerc:

  

« C’est très choquant, parce que ça met un fardeau vraiment trop important sur notre réseau [...] et un fardeau financier important », a pesté le premier ministre.  

Le gouvernement souhaite d’ailleurs imposer un montant « significatif » aux trouble-fêtes de la COVID-19. Sans chiffrer la contribution, François Legault a déjà annoncé qu’elle excédera 100 $.

Plusieurs questions demeurent sans réponse sur l’application de cette mesure, qui doit être analysée par le ministre des Finances, Eric Girard (voir encadré).

« Le tout sera dévoilé dès que les modalités auront été choisies », a indiqué l’attachée de presse Fanny Beaudry-Campeau.

Québec travaille aussi sur la partie juridique de cette politique, a dit M. Legault. 

Ce dernier a évoqué la possibilité que la contribution soit exigée lors de la déclaration d’impôt, comme c’est le cas pour l’assurance-médicaments.

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Le « Vaccimpôt »

« Ils ont tout essayé. À un certain point, ça prend des mesures plus fortes », a mentionné l’économiste à la retraite et ex-ministre Daniel Paillé, qui avait proposé dans nos pages l’idée du « vaccimpôt ». 

L’experte en santé publique Roxane Borgès Da Silva doute de l’efficacité d’une telle mesure. Elle prône plutôt la limitation d’accès aux services non essentiels.

Écoutez l'entrevue de Mario Dumont avec Monsef Deraji sur QUB Radio:

  

« Les gens non vaccinés sont généralement des gens moins éduqués et moins fortunés. Une taxe comme celle-là va augmenter leur précarité financière qui entraîne des effets négatifs », a dit la professeure.

Le départ d’Horacio Arruda est un constat d'échec, selon Monsef Deraji

Pour l’économiste Luc Godbout de l’Université de Sherbrooke, une contribution santé est préférable au ticket modérateur qui imposerait un coût à la consultation. 

« Ce qui doit à tout prix être sauvegardé, c’est le principe fondamental d’être soigné sans égard à sa capacité de payer et sans égard à son statut vaccinal », considère M. Godbout. 

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Un bémol sur les hospitalisations 

Le premier ministre a également mis un bémol sur les hospitalisations liées à la COVID-19 : environ la moitié des gens désignés positifs ont en fait été hospitalisés pour d’autres raisons.  

« Quand on tient compte de ça, la situation au Québec n’est pas différente de ce qu’on voit ailleurs », a plaidé M. Legault. 

— Avec la collaboration de Marc-André Gagnon et Jean-Michel Genois Gagnon 

Des questions à éclaircir

  • Comment le gouvernement aura-t-il accès aux dossiers médicaux des citoyens pour faire la vérification ?
  • Est-ce légal ou est-ce que la mesure pourrait être contestée devant les tribunaux ?
  • Est-ce que Revenu Québec sera chargé de percevoir la taxe ?
  • Quelle somme paieront les non-vaccinés ?
  • Quand cette mesure entrera-t-elle en vigueur ? 

Après le Dr Arruda, voici le Dr Boileau 

Le premier ministre Legault a brièvement rendu hommage au directeur de santé publique démissionnaire, le Dr Horacio Arruda, avant de confirmer la nomination d’un nouveau capitaine par intérim à bord du navire pour traverser la 5e vague de la pandémie. 

« Pendant 22 mois, le Dr Arruda a tout donné pour protéger les Québécois face à un virus inconnu, a mentionné François Legault. Vivre ce genre de drame 7 jours sur 7, ça rapproche. Ça me touche, car le Dr Arruda est quelqu’un de très attachant. »  

Après une pause, le Dr Arruda aura toujours une place auprès de l’équipe de la santé publique, a indiqué le premier ministre. M. Legault, qui dit comprendre les avantages d’avoir une nouvelle personne responsable, a décidé de nommer par intérim le Dr Luc Boileau.  

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« Moi, j’ai confiance en l’indépendance et dans la compétence du Dr Boileau », a plaidé M. Legault.

Les oppositions et plusieurs experts réclament des changements structurels, afin d’assurer la séparation de la Santé publique et du politique. Québec solidaire réclame par exemple une nomination appuyée par les deux tiers de l’Assemblée nationale.   

Deux instituts aux rôles distincts

Avant de devenir directeur national de santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau a été PDG de l’INSPQ, puis de l’INESSS. Leurs rôles sont parfois confondus.  

  • L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) vise à assurer la meilleure utilisation des technologies, médicaments et autres interventions dans le domaine de la santé.  
  • L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a pour mission d’améliorer l’état de santé et le bien-être de la population.  

L’heure juste d’ici demain pour le retour en classe

Le directeur national de santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, rendra son avis pour le retour en classe d’ici demain, a-t-il promis. 

Les parents qui souhaitaient avoir rapidement l’heure juste devront encore patienter le temps que le nouveau capitaine analyse le dossier.

Pour le moment, la rentrée scolaire en présentiel est toujours envisagée lundi prochain. Or, les choses pourraient encore changer en raison de la situation épidémiologique. 

« J’ai été nommé ce matin [hier] et je n’ai pas encore eu l’opportunité de faire le point complet sur l’ensemble de la situation actuelle. Je reconnais bien qu’il y a un empressement important », a indiqué le Dr Boileau, précisant que la décision sera prise d’ici demain.

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