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L'article provient de 24 heures

Préparez-vous à plus d’inondations: les tempêtes comme «Debby» pourraient frapper de plus en plus fort au Québec

Photo Agence QMI, MARIO BEAUREGARD
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

13 août à 16h27
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Les inondations et les coupures d’électricité provoquées par les restes d’ouragans lents et intenses comme Debby pourraient être plus fréquentes au Québec, qui se trouve dans une région du monde particulièrement à risque.

Debby a frappé la Floride le 5 août dernier, avant de remonter la côte est des États-Unis, où elle s’est presque immobilisée pendant quelques jours, et d’atteindre le Québec le 9 août.

Pendant 24 heures, la tempête a provoqué des pluies diluviennes dans le sud de la province: 145 mm sont tombés au centre-ville de Montréal, 132 mm à L’Assomption, 114 mm à Trois-Rivières et jusqu’à 100 mm à Gatineau. La municipalité de Lanoraie, dans Lanaudière, a enregistré une accumulation record de 221 mm.

Les précipitations ont provoqué de nombreuses inondations, tandis que les forts vents ont mis à mal le réseau électrique. Jusqu’à 555 000 clients d’Hydro-Québec étaient privés d’électricité au plus fort de la crise.

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Philippe Gachon, expert en hydroclimatologie de l’UQAM, et Christopher McCray, spécialiste en simulations et en analyses climatiques chez Ouranos, nous expliquent un phénomène méconnu qui fait en sorte que les ouragans comme Debby pourraient poser des risques plus importants au Québec dans les prochaines années.

Des tempêtes moins rapides et plus intenses

Une étude publiée dans le magazine Nature en 2018 indique que la vitesse des ouragans qui frappent le nord de la côte est des États-Unis a ralenti d’environ 17% depuis le début du 20e siècle.

Debby illustre bien ce ralentissement: la tempête se déplaçait à moins de 8 km/h quand elle a traversé l’État de la Caroline du Sud, mercredi.

Les tempêtes aussi lentes posent des risques particuliers, souligne Philippe Gachon.

«Plus une tempête reste longtemps au même endroit, plus les risques de recevoir d’importantes quantités de pluie sont élevés», explique-t-il.

La semaine dernière, Debby a repris une vitesse de croisière plus normale en arrivant au Québec. Le ralentissement typique qui s’opère au sud de la frontière pourrait toutefois se produire ici dans les prochaines années, avertit M. Gachon.

«On voit qu’avec le réchauffement climatique, on va avoir plus de phénomènes de blocages atmosphériques dans nos régions, ce qui provoquera une persistance de précipitations ainsi que des périodes sèches inhabituellement longues», explique-t-il.

La raison derrière ce phénomène est simple: les ouragans et autres types de tempêtes sont portés par les vents atmosphériques, explique Christopher McCray.

«La vitesse des vents dépend de la différence de température entre les pôles et l’équateur. Plus la différence est grande, plus les courants qui poussent les ouragans sont forts», précise-t-il.

Comme les régions polaires se réchauffent plus rapidement que les régions tropicales, des scientifiques croient que les futures tempêtes pourraient traverser le Québec plus lentement qu’elles ne le font actuellement. Elles laisseraient alors dans leur sillage des quantités de pluie encore plus importantes que les centaines de millimètres reçus à Montréal et ailleurs à cause de Debby.

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