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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Consultations de dossiers non autorisées: plus de 114 suspensions d'employés à Revenu Québec

Des employés du fisc québécois se sont fait taper sur les doigts pour avoir mis leur nez à la mauvaise place

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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-06-16T04:00:00Z
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Plus de 114 suspensions, 30 réprimandes et 8 congédiements... Revenu Québec a dû intervenir auprès de plusieurs de ses employés qui ont consulté des dossiers sans en avoir eu l’autorisation ces trois dernières années, a appris Le Journal.

C’est ce que révèlent des données obtenues par Le Journal en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. On y apprend qu’il y a eu cinq congédiements entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021, deux l’année suivante et un seul l’an dernier.

Au total, plus de 114 suspensions ont été imposées comme mesure disciplinaire en trois ans, soit 48 en 2020, 44 en 2021 et 22 en 2022 (au 31 mars 2023).

«Revenu Québec veille à ce que tout son personnel fasse preuve d’une conduite exemplaire en matière de confidentialité. Des mesures rigoureuses sont mises en place pour assurer la protection et la sécurité des données confidentielles détenues par l’organisation», a assuré Mario Jean, le responsable de l’accès à l’information de Revenu Québec dans sa réponse au Journal.

Début juin, Le Journal avait révélé que six consultations de dossiers non autorisées ont mené à une suspension d’un jour, deux, à un avertissement écrit et deux, à une réprimande au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS).

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Or, il semble que l’appétit pour les dossiers de Revenu Québec soit plus grand encore, si l'on se fie aux données obtenues par Le Journal.

PHOTO D'ARCHIVES, MARTIN ALARIE
PHOTO D'ARCHIVES, MARTIN ALARIE

Transparence saluée

Pour Éric Parent, expert en cybersécurité et PDG d’EVA Technologies, on doit saluer la transparence de Revenu Québec. «Ça démontre qu’ils sont proactifs», observe-t-il.

Il souligne que Revenu Québec possède l’adresse des gens à la maison et que cette information peut être très recherchée.

«Avant, les fraudeurs se trouvaient une taupe à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) ou bien à la police, mais c’est plus contrôlé maintenant», poursuit-il.

Pour l'expert en cybersécurité Karim Ganame, PDG de StreamScan, il faut en faire plus pour empêcher les personnes mal intentionnées puisqu'après leur congédiement, il est déjà trop tard et le mal est fait dans l'organisation.

«Parfois, la première fois, c’est de la curiosité, mais si l’employé continue d'accéder à de l’information stratégique, ça devient plus fâcheux», illustre-t-il.

«Il faudrait des mesures plus rigoureuses pour que ça devienne carrément impossible d’accéder à ces données-là», conclut-il.

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