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Platini et Blatter de nouveau acquittés

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25 mars à 8h30
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Après quasiment dix ans de procédure en Suisse, Michel Platini et Sepp Blatter ont de nouveau été acquittés mardi en appel.

En silence, le Français de 69 ans et le Suisse de 89 ans ont écouté la greffière de la Cour d'appel extraordinaire de Muttenz lire une décision identique à celle prononcée en 2022.

L'accusation d'escroquerie, pour laquelle ils encouraient cinq ans de prison, est rejetée, tout comme les chefs de gestion déloyale, d'abus de confiance et de faux dans les titres.

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L’affront est une nouvelle fois cinglant pour le ministère public, qui avait requis début mars 20 mois de prison avec sursis. Selon un communiqué, il «décidera de la suite de la procédure», c'est-à-dire d'un possible recours en cassation devant le Tribunal fédéral suisse, une fois étudié le jugement écrit.

«L'acharnement de la FIFA et de quelques procureurs fédéraux suisses depuis dix ans est maintenant terminé, a réagi l'ex-capitaine des Bleus face à la presse. Aujourd'hui mon honneur est revenu, et je suis très heureux.»

Il a cependant estimé que «depuis le début», cette affaire ne visait qu'à l'empêcher «d'être président de la FIFA.»

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«Je sais que pour mes ennemis, c'était le temps qui était important [...] Ils m'écartaient pendant 10 ans», a poursuivi Michel Platini, dont la disgrâce avait dégagé la route à l'élection début 2016 de l'Italo-Suisse Gianni Infantino à la tête du football mondial.

Accord de gentlemen

Le parquet ayant fait appel de leur premier acquittement, les accusés ont de nouveau comparu début mars pour avoir «obtenu illégalement, au détriment de la FIFA, un paiement de 2 millions de francs suisses», «en faveur de Michel Platini».

Défense et accusation s'accordaient sur un point: le triple Ballon d'Or a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la FIFA, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d'une rémunération annuelle de 300 000 francs suisses, intégralement payée par la FIFA.

Mais en janvier 2011, l'ancien milieu de terrain - devenu dans l'intervalle président de l'UEFA (2007-2015) – «a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses», qualifiée de «fausse facture» par l'accusation.

Les deux hommes martelaient de leur côté qu'ils avaient dès l'origine décidé d'un salaire annuel d'un million de francs suisses, par un «accord de gentlemen» oral et sans témoins, sans que les finances de la FIFA n'en permettent le versement immédiat à M. Platini.

Le Français «valait son million», a encore assuré Sepp Blatter aux magistrats d'appel, avant que Michel Platini ne décrive à son tour une négociation si peu formalisée qu'il n'avait pas précisé la devise.

Accusés «globalement cohérents»

Dans ses réquisitions, le procureur Thomas Hildbrand avait souligné la contradiction avec le contrat de 1999, le contraste avec les pratiques habituelles de l'instance et plus généralement celles du monde du travail, et il a surtout exhumé des rapports d'audit de la FIFA.

Même si l'organisation de Zurich avait payé un million de francs suisses à Platini dès 1999, elle aurait encore eu «plus de 21 millions de francs de trésorerie», des réserves montées à 328 millions en 2002, a rappelé le magistrat.

Mais la Cour d'appel a estimé que les accusés avaient «témoigné de manière globalement cohérente sur les points essentiels», jugeant par ailleurs «plausible» que Platini soit payé à la hauteur de sa renommée sportive et de son expérience.

La défense avait par ailleurs souligné dans sa plaidoirie l'absence de mobile clair de Sepp Blatter, auquel cette affaire n'a pas rapporté un centime, sans que le parquet ne puisse prouver l'inverse.

Prudemment, Thomas Hildbrand s'était contenté de rappeler le soutien apporté par Michel Platini à la réélection de Blatter à un quatrième mandat, en mai 2011, faisant planer le soupçon de corruption dans le prétoire.

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