Valérie Plante visée par une mise en demeure de Philippe Pichet
Agence QMI | TVA Nouvelles
Ulcéré d’avoir été critiqué par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors d’une conférence de presse tenue lundi, l’ancien chef du Service de police de la Ville de Montréal, Philippe Pichet, lui a fait parvenir une mise en demeure mardi matin.
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Mme Plante s'était emportée, lundi, en répondant à des questions de journaliste sur la violence par arme à feu dans la métropole, en plaidant que ce n’était pas sa faute si des armes sont en circulation dans la ville.
«Les armes qui circulent, disons-le, est-ce que c’est la faute de la mairesse de Montréal? Si les armes se promènent à travers les frontières, est-ce que c’est la faute de Valérie Plante?», s’est-elle exclamée en accusant son rival dans la course à la mairie, Denis Coderre, de faire de la politique sur cet enjeu.
«Lorsque je suis arrivé à l’hôtel de ville, il a fallu que je change un chef de police parce que la pagaille était prise. M. Pichet, le chef de police choisi par M. Coderre... Il y avait des guerres intestines, il y avait un bris de confiance», a-t-elle poursuivi.
Ces propos ont été jugés «arbitraires, injustes et diffamatoires» par les avocats de Philippe Pichet, qui ont déploré cette sortie de la mairesse et lui ont reproché de ne pas avoir offert l’écoute et le support nécessaire à l’ancien chef de police après son élection en 2017.
Philippe Pichet s’est expliqué en entrevue à TVA Nouvelles, où il dénonce les propos «improvisés» de la mairesse de Montréal.
«Je suis carrément tanné!». Elle dit que je suis le choix de Denis Coderre, mais j’ai été choisi par un comité d’élus, dont un de sa formation politique avec un processus plus que rigoureux. J’ai été choisi pour mes compétences, et j’ai livré la marchandise», a assuré Philippe Pichet.
Il dénonce également le fait que Mme Plante affirme avoir voulu se défaire de son chef de police dès son arrivée à la mairie.
«Elle dit d’emblée qu’à son arrivée à l’hôtel de ville, il a fallu qu’elle change le chef de police. Est-ce qu’elle avait des informations que je n’avais pas à ce moment? Le rapport Bouchard n’était même pas sorti et il fallait qu’elle change son chef de police», a souligné M. Pichet.
Par ailleurs, il soutient que lorsqu’il était en poste, il s’est attaqué à la violence dans les rues de la métropole, contrairement aux affirmations de la mairesse.
Écoutez l'entrevue du chef d'Ensemble Montréal, Denis Coderre, avec Beboit Dutrizac sur QUB Radio:
«On a mis en place l’unité ‘’crime de violence’’ [...]. C'était une nouvelle façon de traiter les crimes, non pas qu’on ne s’occupait plus des gangs de rues, mais on s’occupait des crimes de violence. Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui après plusieurs tentatives? On crée une escouade pour contrer les crimes de violence avec armes à feu», se défend-il.
Les avocats réclament maintenant que la mairesse Plante se rétracte sur ses propos d’ici la fin de la semaine, sans quoi M. Pichet envisagerait de déposer un recours judiciaire pour atteinte à la réputation.
Rappelons que Philippe Pichet poursuit actuellement le gouvernement du Québec pour 1,1 million $ à la suite de sa suspension en décembre 2017, dans la foulée d’un rapport critiquant la gestion du SPVM.
Ce rapport avait éventuellement mené à la nomination du directeur de la Sûreté du Québec à la tête de la police municipale.
La mairesse est «désolée»
La mairesse Plante a réagi à la mise en demeure en fin de journée, mardi.
«Je suis désolée si M. Pichet s’est senti visé par mes propos d’hier quand je faisais référence au bris de confiance qui régnait au SPVM sous la gouverne de Denis Coderre», a-t-elle déclaré.
Elle ajoute que son intention était plutôt de rappeler certains faits, notamment qu’une enquête était menée par le ministère de la Sécurité publique, et que sous l’administration Coderre, le SPVM a réduit ses effectifs.
«Notre administration s’affaire à réparer les pots cassés laissés par l’ancien maire», a-t-elle ajouté.
- Avec la collaboration de Félix Lacerte-Gauthier