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Environnement

Plan de réduction des GES: peu de nouvelles dépenses pour le transport vert

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Nicolas Lachance

2022-04-28T21:51:38Z
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Québec baisse les sommes attribuées à la réduction des émissions de GES pour l'électrification des transports, en raison du programme Roulez vert qui a été amputé. La majorité des nouveaux investissements visent les grands pollueurs. 

• À lire aussi: Réduction des GES: 1,3 G$ pour verdir les pollueurs

L’an dernier, le plan de mise en œuvre prévoyait 3,6 G$ sur cinq ans pour son chantier d’électrification des transports. Cette année, l’enveloppe affiche une baisse et s’élève à 3,49 G$ pour 2022-2027, alors que le récent budget Girard octroie 1 G$ de plus pour l’ensemble du plan de réduction des gaz à effet de serre.  

La réduction du crédit d’impôt pour l’achat d’un véhicule électrique a fait chuter la cagnotte. Au total, le programme Roulez vert a été amputé d’environ 300 M$, confirme le plan.  

Il y a toutefois bel et bien de nouveaux investissements en transport dans l’ensemble des programmes en transport, confirme le ministère de l'Environnement (voir encadré).  

Le Ministère affirme ajouter 85,3 M$ supplémentaires pour bonifier ses mesures.  

«Déjà, beaucoup de travail a été accompli dans la dernière année pour décarboniser nos transports, et le plan que nous présentons aujourd’hui nous permet d’aller un peu plus loin dans l’appui que le gouvernement est en mesure d’offrir au secteur», soutient le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, rappelant que le transport représente 43 % des émissions de GES au Québec. 

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Comme le rapportait notre Bureau parlementaire jeudi matin, la majorité des nouveaux investissements visent le secteur industriel.  

Les sommes passeront de 768 M$ à 1,3 G$ afin que les grandes usines puissent transformer leurs modes de production polluants en mode de production plus vert. 

Les grands pollueurs pourront miser sur une enveloppe supplémentaire de 300 M$.  

Pollueurs payés 

Le chef parlementaire de Québec solidaire accuse le ministre de l’Environnement de vouloir payer les pollueurs afin de les aider à baisser de 1 % ou 2 % leurs GES. Un plan qui «ne règle aucun problème», soutient-il. 

«Le ministre de l'Environnement va signer au nom des contribuables, au nom des payeurs de taxes du Québec, un chèque de 300 millions de dollars pour les plus grands pollueurs du territoire québécois», a pesté Gabriel Nadeau-Dubois, estimant qu’il s’agit d’une très mauvaise utilisation des fonds publics. «Au Québec, on devrait appliquer le principe pollueur-payeur. Ce que Benoit Charette nous dit, c'est que lui va appliquer le principe du pollueur payé. Ça n'a aucun, aucun bon sens.» 

Selon lui, le gouvernement devrait se concentrer à aider des filières d'avenir à être moins polluants, comme l'aluminium, les biocarburants, le secteur des batteries. 

Cibles «insuffisantes» 

Le gouvernement indique aussi pouvoir officiellement réduire les émissions de 15,9 Mt et atteindre 51 % de son objectif.  

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Les fonctionnaires du ministère affirment toutefois avoir déjà trouvé les 49% manquants, mais que ces mesures seront intégrées graduellement, lorsqu’elles seront entièrement définies et financées.  

Québec solidaire affirme que le ministre est «fier» d’annoncer qu'il va «lamentablement rater ses cibles déjà insuffisantes de réduction» de GES. 

«51 %, 1 % de plus que la moitié de la cible. C'est une insulte pour les générations futures», a signalé le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois. «Les jeunes Québécois souffrent massivement d'écoanxiété. Il y en a une couple qui ne vont pas bien filer en lisant qu'ils sont gouvernés par un ministre de l'Environnement qui se pète les bretelles d'atteindre la moitié d'une cible que la science juge largement insuffisante.» 

Le péquiste Sylvain Gaudreault estime également «qu’à la lumière des informations» rapportées par notre Bureau parlementaire, il s’agit d’un «mauvais plan.» 

«Il ne présente que la moitié des moyens pour atteindre 100% des cibles, alors qu’il faut vraiment aller plus loin», a mentionné le député de Jonquière, ajoutant que le gouvernement de la CAQ manque d’ambition.  

«Le gouvernement du Québec manque d’ambition. On a besoin d’avoir 100% des mesures pour atteindre 100% des cibles. Mais on a besoin aussi d’avoir un tableau de bord pour savoir où on s’en va.» 

Bonus-malus absent 

Le gouvernement a également indiqué qu’il rejette une surtaxe pour l'achat de véhicules polluants dans ses nouvelles mesures de réduction de GES. 

« Lorsque le ministre nous dit que les automobilistes paient déjà... C’est clairement insuffisant pour faire un transfert de l’auto solo vers le transport collectif, pour diminuer l’achat de véhicules fortement émetteurs, comme les camionnettes ou les VUS », a dit M. Sylvain Gaudreault. 

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, estime qu’il s’agit «d’une fausse bonne idée» parce que les propriétaires de ces véhicules paient déjà leur contribution à la pompe, en raison de la taxe sur l’essence. 

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