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Environnement

Place des Fleurs-de-Macadam: des jeux d’eau à Montréal pour aider les égouts

Photo courtoisie NIPPAYSAGE
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Photo portrait de Sarah-Florence  Benjamin

Sarah-Florence Benjamin

2022-08-16T15:30:00Z
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Les dernières grandes pluies ont montré que le système des égouts de Montréal est vulnérable aux débordements. C’est justement dans le but de rendre la ville plus résiliente face à ce genre d’événements météorologiques qu’a été conçue la place des Fleurs-de-Macadam, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

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Aménagé sur l’avenue du Mont-Royal, ce water square (ou place inondable, en français) permet de rediriger et d'accumuler l’eau des rues avoisinantes pour empêcher qu’une trop grande quantité fasse déborder les égouts.

De telles installations pourraient être reproduites ailleurs dans la ville, alors que les précipitations d’eau sont appelées à augmenter dans les prochaines années à cause des changements climatiques. S’il tombe en moyenne 93 mm de pluie en août à Montréal, la métropole pourrait en effet en recevoir jusqu’à 14% de plus d’ici à la fin du siècle.  

Et Montréal, comme la plupart des grandes villes, n’a pas été construite pour faire face à des crues subites. L’asphalte et le béton sont en effet des matériaux peu absorbants qui font ruisseler l’eau jusqu’aux égouts, qui se retrouvent submergés lors des pluies torrentielles. 

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Mais comment ça fonctionne, au juste, un water square

La place des Fleurs-de-Macadam se trouve sur le terrain d’une ancienne station-service de l’avenue du Mont-Royal, entre les rues Boyer et de Mentana. Elle a été conçue pour combattre la formation d’îlots de chaleur et pour retenir l’eau de pluie, comme l’aurait fait un parc, dans un secteur où l'on retrouve peu d’espaces verts. 

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Sa forme de cuve permet d’acheminer l’eau de la rue vers son centre grâce à des ouvertures dans le trottoir. L’eau s’y accumule avant d’être absorbée au fur et à mesure par le sol et les plantes. Ce processus, qui s’appelle la biorétention, est un moyen de soulager le système d’écoulement des eaux et une partie du futur travail d’épuration des eaux, à petite échelle. 

Photo courtoisie NIPPAYSAGE
Photo courtoisie NIPPAYSAGE

Ce n’est pas tout. En plus de retenir l’eau, la végétation du water square permet de décontaminer le site en filtrant l’eau. Les plantes des îlots de biorétention et leur terreau ont en effet été choisis pour leur capacité à débarrasser l’eau de certains produits chimiques. 

L’aménagement de la place des Fleurs-de-Macadam, inauguré en mai 2022, a coûté 2,9 millions $.  

Nous conscientiser à la gestion des eaux

Lorsqu’il fait beau et chaud, les rochers au centre de la place des Fleurs-de-Macadam émettent des jets d’eau qui permettent de se rafraîchir. Lorsqu’il pleut, il est possible de s’approcher de la cuve centrale, où jusqu’à 30 cm d’eau de pluie peuvent s’accumuler. 

Allier loisir et utilité est un choix conscient afin de sensibiliser la population aux enjeux liés à la gestion de l’eau de pluie dans la ville. 

La place inondable est inspirée du water square Benthemplein, à Rotterdam, aux Pays-Bas, la première du genre au monde et qui peut accueillir jusqu’à 1,7 million de litres d’eau dans ses bassins accessibles au public. 

Pourquoi Fleurs-de-Macadam? 

L’ancienne station-service qui se trouvait autrefois sur le site était tenue jusqu’en 1967 par Armand Ferland, le père de Jean-Pierre Ferland. Fleurs-de-Macadam est le titre d’une chanson de l’auteur-compositeur-interprète. Des paroles de la pièce sont d’ailleurs gravées dans la bordure de granit qui entoure la place inondable. 

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