Pierre-Édouard Bellemare allergique à une réplique bien précise
Jean-François Chaumont
Il y a des joueurs avec des personnalités fascinantes au sein de la LNH. Pierre-Édouard Bellemare n’a jamais obtenu le statut de grande étoile, mais il se démarque par son caractère unique et son parcours atypique.
À 37 ans, Bellemare sait qu’il y a un plus long chemin derrière lui que devant. Il lui restera encore une saison à son contrat avec le Lightning de Tampa Bay l’an prochain. Arrivé sur le tard à 29 ans avec les Flyers de Philadelphie, il en sera à sa neuvième saison dans la meilleure ligue au monde.
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Depuis déjà quelques années, le joueur de centre du Lightning répond à des questions sur ses plans après le hockey. On lui a prédit plus d’une fois une carrière derrière un banc.
«C’est marrant, puisqu’on m’a posé souvent la question à savoir si je voulais devenir un entraîneur, a répliqué Bellemare. Avec toutes mes organisations dans la LNH, on m’a toujours parlé de ce sujet. Ça pouvait venir d’un entraîneur ou d’un dirigeant. Ils me conseillaient de leur parler de mes plans le jour où j’arrêterai de jouer au hockey. On me dit souvent que j’étais pour finir comme coach.»
Trop de joueurs sur le banc
Bellemare aurait les connaissances pour pratiquer ce métier, mais pas nécessairement le courage de travailler avec la génération de joueurs actuels.
«Ça ne m’a jamais intéressé d’agir comme entraîneur, a-t-il dit. Je ne m’imagine pas comme entraîneur. Mon plus gros problème est la patience. Il faut comprendre que ce n’est pas normal pour moi d’être ici dans la LNH. J’y suis arrivé en travaillant comme un abrutit. Je me suis assez souvent blessé. Il y a un mot que je n’ai jamais accepté et c’est le mot "mais".»
«Du coup, si je me retrouve comme coach, je devrais apprendre à un joueur ma façon de voir le jeu. J’aurais peur qu’un joueur revienne sur mon jeu en me disant un "oui, mais". Là, j’aurais de la difficulté. Je suis allergique à cela avec mes enfants. Ça deviendrait encore pire avec des joueurs. J’aime le sport, mais mon plus gros problème serait le "mais". Dès qu’un joueur me dirait "mais" après une explication, je lui dirais d’aller se déshabiller. Je serais un peu radical. Je ne deviendrais pas un bon coach puisque je finirais avec seulement deux joueurs sur le banc.»
Contre son ancienne équipe
Après une saison avec l’Avalanche l’an dernier à Denver, Bellemare a paraphé un contrat de deux ans et 2 millions $ (1 million $ par année) avec le Lightning. Il a obtenu exactement le même pacte que Corey Perry.
Le hasard aura voulu qu’il croise son ancienne équipe sur son chemin en finale de la Coupe Stanley.
«Honnêtement, je n’y pense pas à cela, a raconté Bellemare. Je ne trouve pas cela difficile. Je reste concentré. J’ai déjà perdu une fois la finale et je n’ai pas le goût de revivre ce sentiment. Malheureusement, je me retrouve contre mon ancienne équipe. Mais je me doutais que ça pouvait survenir. L’Avalanche a une bonne équipe. Oui, il y a des amis dans l’autre camp. Le plus grand signe de respect que je peux démontrer est de donner mon 100 % sur la patinoire.»
L’Avalanche a gagné les deux premiers matchs de cette finale. Bellemare est donc à deux autres revers de revivre un scénario semblable à celui de 2018 avec les Golden Knights de Vegas contre les Capitals de Washington.
Jon Cooper et les adjoints du Lightning cogneront-ils à sa porte pour mieux connaître l’Avalanche?
«Oui, ils peuvent se tourner vers moi, mais nos entraîneurs sont tellement talentueux. Ils ont fait un boulot génial depuis le début des séries pour analyser nos rivaux. Ce qu’ils diront sur l’Avalanche, ce sera probablement la même vision que je peux avoir sur les joueurs, les personnalités ou le système. Ils n’ont pas vraiment besoin de moi.»