Pierre Bruneau dévoile les incroyables photos de son voyage de six mois autour du globe
Michèle Lemieux
En quittant son poste de chef d’antenne à TVA à l’été 2022 après 46 ans, Pierre Bruneau avait soigneusement planifié la suite des choses. Pour inaugurer ce nouveau chapitre dans sa vie et assurer la transition entre la vie professionnelle et la retraite, l’homme a choisi de s’embarquer pour un tour du monde de six mois aux côtés de Ginette, son épouse. C’est d’ailleurs durant cette inoubliable croisière que le couple a célébré ses 50 ans de mariage.
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Monsieur Bruneau, en dépit de la retraite, avez-vous conservé des engagements? Oui, la Fondation m’occupe toujours. Malheureusement, cette année, je n’ai pas pu participer au tour cycliste CIBC parce que nous sommes arrivés une semaine et demie après. Il n’en demeure pas moins que d’autres événements s’en viennent: le kayak et le hockey-balle. J’y serai en septembre pour ces activités. J’ai beaucoup de demandes de conférences, entre autres, mais je fais les choses de façon parcimonieuse pour le moment.
Après votre départ, avez-vous vécu une grande transition sur le plan du rythme?
Oui. Je peux maintenant décompresser. Ça change la routine, ça change les habitudes au quotidien. À la campagne, je jardine, je lis, j’écoute de la musique. Je fais encore beaucoup de vélo. Je garde la forme.
Vous revenez d’un long voyage autour du monde avec votre épouse. Heureux d’être de retour à la maison?
Oui, nous revenons à peine, Ginette et moi. Nous décompressons. On n’a pas idée de tout ce qui nous attend au retour! Nous sommes heureux d’être de retour. Nous avions hâte de retrouver les enfants, les petits-enfants, la maison. Lorsque nous les avons retrouvés, ç’a été un grand coup de cœur. Mes petits-enfants vieillissent: ils ont entre 17 et 23 ans. Tout le monde travaille, étudie, a ses activités.
Vous aviez choisi de voyager pour concrétiser le passage à la retraite?
Oui. Lorsque nous avons planifié ce voyage, c’était pour faire une coupure avec le travail. Je ne voulais pas avoir à répondre à des questions, notamment au sujet de mon successeur, ou donner mon commentaire sur telle ou telle situation. Ça permettait à tout le monde de faire ce qu’il avait à faire et moi, de couper avec le travail. Depuis que je suis revenu, je constate que plusieurs ne savent pas que je suis à la retraite: ils me croient en vacances et me demandent à quel moment je reviendrai...
Quel a été votre itinéraire?
Nous sommes partis six mois. Nous avons fait une croisière autour du monde, de l’Arctique à l’Antarctique, soit de San Francisco à San Francisco. Nous avons eu des coups de cœur incroyables, visité des endroits magnifiques! Nous sommes allés au Cambodge, au Vietnam, au Botswana, au Zimbabwe. Au Japon, nous avons pris le train rapide de Kobe à Osaka. Nous sommes allés à Tokyo, à Kyoto. Nous avons vécu comme les Japonais dans les Ryokans. Nous avons fait l’Amérique du Sud, le continent africain, puis nous sommes remontés de l’autre côté et avons vu les Émirats arabes, l’Inde, les pays asiatiques. Puis nous sommes revenus par l’Alaska avant de redescendre à San Francisco. Nous avons eu un plaisir fou à découvrir tous ces pays. Tous les jours, nous sortions du bateau, nous avions des excursions de sept ou huit heures. Une fois par mois, nous quittions le bateau qui poursuivait sa croisière. Nous le reprenions deux ou trois destinations plus loin.
Finalement, c’est le voyage d’une vie?
Oui, c’est un voyage qu’on fait une fois dans sa vie. Ç’a été magique! J’ai fait 10 000 photos... Nous avons vécu des moments extraordinaires! Six mois, 32 pays. Ç’a été magnifique! Nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer.
Vous avez gardé le contact avec la famille pendant tout ce temps?
Oui, deux fois par semaine, nous faisions des FaceTime. Nous gardions aussi le contact avec ma famille, avec la sœur de Ginette. J’ai même «facetimé» Marie-Claude Barrette pour son anniversaire! Marie-Claude et Mario sont des amis. Durant le voyage, nous avons célébré nos anniversaires respectifs, mais nous avons aussi célébré notre 50e anniversaire de mariage, Ginette et moi. C’était le 26 mai. Nous nous sommes mariés jeunes...
C’est important de marquer une étape semblable dans une vie. Est-ce une grande réussite à vos yeux?
Oui, nous avons survécu. Il s’agit de faire des choix et de les faire correctement. Parfois, nous en avons fait de mauvais, mais, dans ces moments, il fallait se questionner: comment pouvions-nous en tirer profit? Ginette est une femme extraordinaire! Elle est toujours de bonne humeur.
Vous vous êtes installé dans votre maison à la campagne. Ç’a été un changement heureux?
Oui. Après 23 ans à Montréal. Le plaisir que j’ai ici, c’est de retrouver l’eau. Nous avons appris à vivre six mois sur un bateau, à voir la mer, les montagnes. Je ne pensais jamais que ce qui allait le plus me manquer, c’était cette connexion avec la nature. J’en ai besoin. Cela a confirmé notre choix de venir vivre ici à la campagne. Nous avions cette maison depuis longtemps. Ginette et moi ne faisons plus de projets pour dans 10 ans ni même pour dans 5 ans. Nous planifions les choses, année après année. Nous avons la santé et l’énergie, alors nous en profitons. Après, on verra... Nous avons d’autres projets de voyage, car nous sommes de grands voyageurs, et nous espérons les faire. J’ai aussi des projets en ce qui touche au travail. On m’appelle pour différentes choses, notamment pour des chroniques. J’y pense. Je demande juste un peu de temps, mais certaines choses mijotent.
C’est bon de ne plus avoir d’obligations?
Bien sûr. Combien de fois j’ai refusé des invitations d’amis parce que je travaillais? Au début de la pandémie, j’ai travaillé 7 jours par semaine pendant deux mois et demi. Sept jours par semaine! À cette période, TVA et LCN faisaient deux millions et demi de cote d’écoute. J’ai eu une carrière extraordinaire!
Cette carrière d’exception a encore une fois été honorée récemment à Toronto. On vous a rendu un bel hommage?
Oui, j’ai reçu le Lifetime Achievement Award décerné par l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision en avril dernier. Je pense que très peu de francophones ont reçu ce prix. J’ai entendu dire que je serais le premier, bien que plusieurs l’auraient aussi mérité. Nous sommes revenus d’Afrique du Sud, Ginette et moi, et sommes allés à Toronto pour l’occasion. J’en garde un souvenir extraordinaire! J’y étais aux côtés du grand acteur Ryan Reynolds et de la présentatrice Lisa Laflamme, qui avait été remerciée de CTV. Nous avons passé une semaine à Toronto. Ginette et moi en avons profité pour aller voir un match de baseball et un match de basketball.
Vous êtes le chef d’antenne qui a été le plus longtemps à la télé. Vous êtes le plus honoré. Vous savez que vous avez été aimé, monsieur Bruneau?
Je le sais et je l’apprécie, mais cette connexion avec le public était tout à fait natu- relle pour moi. Mais parfois, je me sentais un peu imposteur...
Comment est-ce possible?
Par définition, un anchorman est une pierre d’ancrage. Je viens d’une région du Québec et cela fait partie d’une certaine fierté que je peux avoir. Mais, au-delà de ça, il y a l’engagement avec la Fondation qui est encore plus important que la réussite professionnelle. Nous avons atteint 100 millions lors de nos collectes de fonds, 100 millions réinvestis pour le cancer pédiatrique. Je ressens une très grande fierté. Je suis aussi fier de mes enfants et petits-enfants. En vieillissant, on apprend à lâcher prise. Plus jeune, je fixais des objectifs pour nos enfants. J’ai finalement compris que nous les amenons sur le perron, mais que c’est eux qui choisissent la porte d’entrée. Peu importe nos rêves, il faut en arriver à les laisser vivre les leurs. Quant aux petits-enfants, nous n’avons pas à les éduquer, nous avons juste à les accompagner et à partager du bon temps avec eux. C’est ce que nous avons fait. Je suis vraiment content.
Vous ressentez une grande satisfaction sur tous les plans?
Je n’ai aucun regret. La seule chose que je me dis, maintenant, c’est que chaque chose qu’on reporte, nous ne la ferons pas. Alors si nous avons un projet, je dis à Ginette que c’est maintenant qu’il faut le faire. J’essaie d’amener le plus de monde possible à y participer. Je pense à mes enfants, à mes petits-enfants, à ma sœur. Est-ce qu’il me reste 20 ans? 25 ans? Je n’en ai pas la moindre idée. Michel Côté est mort à 72 ans, Denise Bombardier est partie de manière fulgurante. Je ne veux rien reporter pour ne pas avoir de regret.
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«Ce voyage a permis une coupure avec le travail, confie Ginette. Ç’a été beaucoup d’années sous les réflecteurs pour Pierre... Nous retrouver n’a pas été un problème. Passer 180 jours dans 50 pi2, ç’aurait pu être un défi! (rires) Ça n’a pas été le cas. Dans chaque ville, nous prenions un taxi, une camionnette, et nous demandions au chauffeur de nous montrer ce qu’il y avait de plus beau dans sa ville. Nous avons eu du plaisir avec ces guides. Pierre et moi, nous nous entendons bien. Nous avons célébré notre 50e anniversaire de mariage à Singapour. Cinquante ans, c’est un gros chiffre. Ce qui est beau, c’est d’avoir progressé ensemble, d’avoir pu nous adapter l’un à l’autre toute notre vie. Et de ne pas vouloir nous changer. Pierre est toujours aussi attentionné et gentil. Encore aujourd’hui, chaque matin, il m’apporte mon café... Nous avons des projets. Nous voulons passer du temps avec chacun de nos petits-enfants, un à un, pour mieux les connaître. L’un fera le fjord du Saguenay avec Pierre à vélo; avec un autre, nous irons à Toronto voir un match de basket et de baseball, nous irons à Boston avec un autre, et ainsi de suite. Nous avons choisi de leur donner du temps. Après avoir pris du temps pour nous, nous voulons nous occuper de notre monde et lui faire plaisir.»
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