Phobie des vaccins et des traitements: «Je ne suis pas anti-vax»
Agence QMI
Plusieurs personnes ne se font pas vacciner en raison de leur phobie des aiguilles ou d’une expérience traumatisante, c’est notamment le cas de Josée qui déplore qu’on l’associe aux complotistes et aux antivaccins.
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«J’aimerais bien faire partie de la population [vaccinée] moi aussi», a confié Josée – dont le prénom a été modifié afin de préserver son anonymat – en entrevue sur Qub radio.
Au micro de Geneviève Pettersen, elle a raconté avoir une phobie des médicaments et des aiguilles à la suite d’«une mauvaise réaction à un médicament», il y a de cela plusieurs années.
«Je n’ai plus jamais été capable de prendre de médicament, que ce soit Tylenol, que ce soit des antibiotiques, j’en suis incapable», a-t-elle expliqué, en avouant ne pas être sortie de chez elle depuis le 11 mars 2020.
«Même pour le vaccin, j’essaye de me dire ‘’vas-y tu es capable’’ mais quand je viens pour le faire, je bloque. Ça circule dans ma tête, je me dis ‘’je vais avoir ça dans le corps et d’un coup que je fais une réaction, je ne pourrai rien faire pour l’arrêter’’. J’ai tellement peur.»
Ce que Josée déplore, c’est que les personnes non vaccinées soient automatiquement associées à des «complotistes et des antivax».
«Ça me blesse [ce que dit le gouvernement]. [...] Je respecte les consignes plus que bien du monde [...]Je ne suis pas inculte, j’ai travaillé 35 ans dans la fonction publique. Je suis quelqu’un de cultivé, je lis, je me renseigne [...] mais c’est plus fort que moi, je me dis que s’il y a [un risque de] une personne sur 1000 ça va être moi. Je ne suis pas capable de m’enlever ça de la tête, c’est incontrôlable et totalement irrationnel.»
Confronter sa phobie pour la vaincre
La bélonéphobie, soit la phobie des aiguilles, est l’une phobie les plus répandue, a indiqué la Dre Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue et professeure associée à l’Université du Québec à Montréal.
Pour elle, le témoignage de Josée illustre parfaitement «l’intensité de la peur» qui va jusqu’à «affecter les comportements sur une période prolongée».
«Éviter l’objet de notre peur vient la renforcer, a affirmé la Dre Beaulieu-Pellerier. En évitant l’objet de ma peur, je m’empêche de réguler l’anxiété qu’elle va activer en moi.»
Elle estime qu’au contraire, en faisant face à l’objet de la peur, «on apprend graduellement à tolérer l’anxiété qui est ressentie».