Pfizer annonce de premiers résultats très positifs concernant Paxlovid, sa pilule anti-COVID

Agence France Presse
Pfizer a annoncé, ce vendredi, de premiers résultats très positifs de sa pilule anti-COVID contre les formes graves de la maladie, le deuxième traitement de ce type à démontrer une efficacité remarquable après celui de Merck.
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Chez les adultes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie, ce comprimé de Pfizer, qui sera commercialisé sous le nom de «Paxlovid», s’est révélé efficace à 89% pour prévenir le risque d’hospitalisation ou de décès, selon les résultats intermédiaires d’essais cliniques.
L’entreprise, qui commercialise déjà l’un des principaux vaccins contre la COVID-19, a déclaré qu'elle avait l’intention de fournir ces résultats «dès que possible» à la Food and Drug Administration (FDA) en vue d’une demande d’autorisation.
De plus, le traitement développé par Merck, un autre laboratoire américain, a été autorisé jeudi dans un premier pays, au Royaume-Uni, et il est en cours d’étude aux États-Unis et dans le reste de l'Europe.
We’re proud to announce that our #COVID19 oral #antiviral candidate demonstrated significantly reduced risk of hospitalization or death in high-risk adults in new data.
— Pfizer Inc. (@pfizer) November 5, 2021
If approved, it could help to lessen the impact of COVID-19 on patients & society: https://t.co/Ek33qj56HV pic.twitter.com/NKTzaOZBeJ
Les antiviraux agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Faciles à administrer, car pouvant être pris chez soi, ces traitements représentent un complément aux vaccins pour protéger de la COVID-19.
Les premiers résultats de Pfizer sont fondés sur des essais cliniques sur un peu plus de 1200 adultes ayant contracté la COVID-19 et présentant un risque de développer un cas grave de la maladie.
Dans les quelques jours suivant l’apparition des symptômes, certains ont reçu la pilule de Pfizer, d’autres un placebo. Ils ont reçu l’un ou l’autre sur une durée de cinq jours, une fois toutes les 12 heures.
«L’analyse intermédiaire a montré une réduction de 89% du risque d’hospitalisation liée à la COVID-19 et de décès de n’importe quelle cause, comparé à un placebo, chez les patients traités dans les trois jours suivant l’apparition des symptômes», a détaillé Pfizer dans un communiqué.
Des résultats «similaires» ont été observés chez les patients traités dans les cinq jours après l’apparition des symptômes. Au total, 10 personnes sont mortes parmi les patients ayant reçu le placebo, contre zéro décès dans le groupe ayant reçu le traitement.
«Efficacité écrasante»
L’essai comportera au total 3000 personnes, mais les recrutements ont désormais été stoppés «grâce à l’efficacité écrasante» du traitement dans les premiers résultats, a dit Pfizer.
«L’annonce d’aujourd’hui change vraiment la donne dans nos efforts mondiaux pour stopper les ravages causés par cette pandémie», s’est félicité le patron de Pfizer, Albert Bourla, cité dans le communiqué.
«Ces données suggèrent que notre traitement antiviral candidat, si approuvé par les autorités de régulation, a le potentiel de sauver des vies de patients, de réduire la gravité des infections à la COVID-19 et d'éviter jusqu’à neuf hospitalisations sur dix», a-t-il ajouté.
Deux autres essais cliniques sont actuellement menés par l’entreprise. Le premier doit évaluer l’efficacité de la pilule chez une population ne présentant pas de risque accru de développer un cas grave de la maladie.
Le deuxième teste la capacité du traitement, comme mesure préventive, à réduire les risques d’infection chez l’entourage d’une personne ayant contracté la maladie.
Mises à part Merck et Pfizer, Roche travaille également à développer un comprimé similaire.
Contrairement à ses concurrents, le traitement de Pfizer n’a pas été réadapté à partir d’un autre médicament, mais développé spécifiquement contre le SRAS-CoV-2. Il est toutefois administré en combinaison avec une «faible dose» du médicament ritonavir, utilisé contre le virus du sida.