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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Convoi de camionneurs: peu de marge de manœuvre pour les autorités

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2022-02-02T05:00:00Z
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Un expert en mesures d’urgence estime que les corps de police ont peu de leviers pour empêcher un convoi de camionneurs d’entrer dans la ville de Québec et rappelle qu’une fois en ville, ils n’auront pas besoin de se rendre au parlement pour «foutre le bordel». 

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Alors que plusieurs se demandent si les policiers peuvent empêcher le convoi qui serait en préparation à destination de Québec d’entrer dans le cœur de la ville, Daniel Dancause indique que les forces de l’ordre ont peu d’outils pour les en empêcher.

Selon le conseiller en mesures d’urgence et fondateur de Prudent Groupe Conseil, la seule poignée des autorités réside dans les artères où la circulation de transit est interdite. «S’il y a des corridors interdits, si le camion n’a pas de livraison locale, ça pourrait être là le pouvoir de la Ville», analyse M. Dancause.

Mais pour les empêcher d’entrer en ville complètement, les chances sont minces.

«La SQ peut-elle les intercepter avant d’entrer, par exemple sur Laurier [à la tête des ponts]? J’ai un gros bémol là-dessus. [...] On ne peut pas non plus empêcher 50, 100, 200 camions en règle de circuler», fait-il remarquer, ajoutant que la situation était délicate pour les policiers.

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«Si tu interviens, tu les provoques et ça peut dégénérer, puis si tu fais rien, tu vas être blâmé d’avoir laissé ça aller.»

Bordel à prévoir

Et même si le convoi n’atteignait pas la cible de la colline Parlementaire, les conséquences pourraient être majeures, prévient l’expert.

«Si on les arrête avant d’arriver au parlement, ils vont bloquer Laurier, ils vont bloquer le pont, ils vont bloquer Champlain pour toute l’activité économique du port. Ils réfléchissent eux aussi. “C’est où les infrastructures essentielles? C’est où que ça peut faire mal?”» souligne Daniel Dancause, ajoutant que l’Assemblée nationale représente un symbole plus qu’autre chose.

«Ils pourraient foutre le bordel facilement à Québec sans se rendre là», insiste-t-il.

Surtout que le modèle d’Ottawa, qui est devenu une occupation plus qu’une manifestation, pourrait inspirer les organisateurs.

«La Ville de Québec a des plans de contingence pour des manifestations, on en a déjà vu de toutes les sortes. Mais là, ça passe de manif à occupation d’une partie de la ville. [...] L’enjeu, c’est qu’une fois qu’ils s’arrêtent quelque part, tu es pris avec», fait remarquer le conseiller en mesures d’urgence.

Beaucoup de travail

Et les quelques jours restants sont-ils suffisants pour se préparer à tout ce qui s’en vient? Daniel Dancause croit que oui.

«Ça fait 4-5 jours que Québec regarde ce qui se passe à Ottawa. Quand tu as un parlement en ville, tu te prépares. Ils sont en communication, c’est certain», assure l’expert.

Or, il reste malgré tout beaucoup de travail, surtout que le convoi n’en est plus un de camionneurs, mais bien de plusieurs groupes hétéroclites avec des profils bien différents.

«C’est tellement un melting pot qu’on ne sait plus trop à qui on a affaire. Et il y a toujours des plus extrémistes qui en profitent pour se faire valoir», observe le spécialiste, qui y voit là un enjeu. «Ça devient difficile de négocier avec un tel groupe.»

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