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L'article provient de TVA Sports
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Peter Chryssomalis tire sa révérence

Crédit : Courtoisie du Collège Vanier.
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Philippe Asselin

2022-10-25T20:57:20Z
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C’est une page d’histoire du football collégial québécois qui se tournera dans les prochaines semaines, puisque l’entraîneur-chef des Cheetahs du Collège Vanier, Peter Chryssomalis, a décidé de quitter son poste au terme de la saison.

L’homme de 65 ans ne prend toutefois pas sa retraite et souhaiterait effectuer un retour au football universitaire, lui qui a œuvré au sein au sein du personnel d’entraîneurs des Stingers de Concordia dans les années 1990.

«Je me sens encore comme un jeune homme et on me dit que je ne fais pas mon âge, a affirmé en riant Chryssomalis, lors d’une généreuse entrevue téléphonique. Je pense avoir beaucoup à offrir pour un programme universitaire. Nous allons voir si une opportunité se présente à moi.»

Celui qui est connu comme étant «coach Pete» aura marqué le football collégial lors des 18 saisons où il a dirigé les Cheetahs. Il a mené sa troupe huit fois en finale du Bol D’Or et a mis la main sur cinq championnats. Jusqu’à présent, il a maintenu une fiche de 131 victoires et de 59 revers.

Les remerciements d’anciens joueurs ont déferlé sur les réseaux sociaux depuis l’annonce de son départ. Chryssomalis est d’ailleurs très touché par ces hommages.

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«Ça me fait du bien de savoir que mon travail ne se résume pas seulement aux victoires et aux défaites. C’est plutôt de développer de jeunes individus pour le prochain niveau.»

Un dur au cœur tendre

Byron Archambault et Brian Harelimana, respectivement entraîneur et joueur chez les Alouettes de Montréal, ont évolué sous les ordres de «coach Pete» au cégep. Les deux hommes ont sensiblement le même souvenir de l’homme.

«C’était du "tough love" avec lui, a raconté Archambault. Tu devais mériter son appréciation. Quand tu l’obtenais, tu ne voulais pas la perdre. C’est un entraîneur qui était proche de ces joueurs. Il était rude, mais pour les bonnes raisons.»

«C’est l’un des meilleurs entraîneurs que j’ai eu. Il était rude et intense, mais il voulait toujours ton bien», a renchéri Harelimana.

«Tous les gars qui ont gradué en même temps que moi, nous avons joué dès notre première année au niveau universitaire. Nous étions prêts à jouer au prochain niveau parce qu’il nous y avait préparés.»

Les deux représentants des «Als» font partie du groupe composé de plus de 35 joueurs qui ont été entraînés par Chryssomalis et qui ont joué dans la Ligue canadienne de football, ce qui est également le cas de Kristian Matte.

«Un taux de succès comme celui-là, ça veut dire quelque chose sur l’entraîneur, a dit le joueur de ligne offensive des Moineaux. L’éthique de travail qu’il nous a enseigné quand nous étions jeunes nous a aidés à faire notre chemin jusqu’au football professionnel.»

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Bilinguisme

Il y a aussi eu un changement majeur dans le programme de football du Collègue Vanier sous la gouverne de Chryssomalis, soit le nombre d’étudiants-athlètes francophones.

Archambault, qui a joué pour les Cheetahs de 2008 à 2010, s’est souvenu d’être au cœur de cette transition.

«Je me rappelle que nous étions dans les premières générations de francophones à aller à Vanier. "Coach Pete" a démontré une énorme ouverture et a changé la perception chez les francophones par rapport au programme. Il nous a ouvert la porte.»

L’homme de football est particulièrement fier de cet aspect de sa carrière à Vanier.

«Quand j’ai accepté l’emploi à Vanier, mon objectif était que notre programme soit entièrement bilingue. Présentement, 70% de nos joueurs proviennent du système d’éducation francophone et 80% de nos joueurs sont complètement bilingues. Je voulais que notre programme fois représentatif de notre communauté et nous avons accompli cela.»

Un avertissement à Football Québec et au RESQ

S’il a décidé de mettre un terme à son long parcours dans le football collégial québécois, c’est parce que Peter Chryssomalis en a soupé d’une situation de plus en plus fréquente.

«Je pense que le football collégial souffre du fait que plusieurs jeunes joueurs décident de quitter la province pour évoluer dans des "Prep Schools" aux États-Unis. Cela fait en sorte que notre produit est moins bon», a-t-il expliqué.

Dans les deux dernières années, «coach Pete» estime que huit joueurs qu’il avait recrutés ont changé leur fusil d’épaule pour aller chez nos voisins du Sud.

«Je crois fermement que Football Québec et le RSEQ doivent adresser cette problématique, parce que je suis persuadé que le football collégial est supérieur et un meilleur environnement de développement que les "Prep Schools" américains.»

Chryssomalis pense que ce phénomène aura de grosses répercussions, car les programmes de la première division collégiale se mettront à recruter des joueurs moins talentueux et que cela aura un impact sur les autres divisions.

«Il y aura un effet domino et je ne serais pas surpris s’il n’y a pas assez d’athlètes pour maintenir la troisième division d’ici les prochaines années.»

«Nous devons trouver un moyen de faire du meilleur marketing avec notre produit et cela doit s’amorcer avec Football Québec et le RSEQ!»

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