Mathieu Perreault, le Québécois le plus méconnu de la LNH
Félix Séguin, TVA Sports
Mathieu Perreault n’oubliera jamais son match de trois buts contre les Red Wings de Detroit dans l’uniforme des Canadiens de Montréal.
On ne sait pas ce que lui réserve l’avenir, mais il a peut-être vécu le plus beau moment de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey.
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Originaire de Drummondville, Perreault dispute une 13e saison dans la LNH et il atteindra très prochainement le plateau des 700 matchs joués dans le circuit Bettman.
C’est remarquable.
Par contre, j’ai envie de vous dire que c’est dans l’anonymat que Perreault joue dans la LNH.
Quand il est question des Québécois, on va parler de Marc-André Fleury, Kristopher Letang, Patrice Bergeron, Jonathan Huberdeau, Pierre-Luc Dubois, Anthony Mantha, Marc-Édouard Vlasic, David Perron, Jonathan Marchessault, Thomas Chabot, Phillip Danault, Jonathan Drouin, Yanni Gourde et j’en passe. Mais très rarement, nous allons penser à Mathieu Perreault.
Pourtant, il roule sa bosse dans la meilleure ligue au monde depuis 2009. Sans tambour, ni trompette, Perreault aide, à sa façon, les équipes pour lesquelles il évolue. Il n’a jamais marqué 20 buts et il n’a jamais récolté 50 points en une saison. Cependant, sa grande polyvalence le démarque de plusieurs joueurs. Il peut être utilisé en avantage ou désavantage numérique. Il peut jouer au centre comme à l’aile et sur un premier comme sur un quatrième trio.
Très peu de joueurs actuellement peuvent se vanter d’avoir un jeu aussi varié à offrir.
Jamais, Perreault ne se plaint. Jamais, il n’est une distraction. Perreault est un homme et un joueur intelligent et il a toujours su ce qu’il devait faire pour avoir une belle et longue carrière dans la LNH. D’ailleurs, son entraîneur-chef à Winnipeg, Paul Maurice, ne s’est jamais caché pour dire à quel point il l’adorait.
Et là arrive le match de samedi soir.
Trois buts dans l’uniforme de l’équipe de son enfance. Une ovation. La première étoile du match.
Pour une rare fois dans sa carrière, les projecteurs étaient tournés vers lui. J’ai perçu dans son regard qu’il savourait le moment. Perreault a pris le temps d’apprécier cette vague d’amour et d’appréciation.
Parfois, les jeunes joueurs, qui connaissent le genre de match que Perreault a connu, s’attendent à revivre cette même sensation plusieurs fois dans leur carrière et ils ne réalisent pas ce qu’ils vivent.
Pas Mathieu Perreault samedi soir. À 33 ans, le Québécois a pris le temps de savourer pleinement ce moment. Un moment qui se valait en quelque sorte une forme de reconnaissance pour tous les efforts et les sacrifices qu’il a fait depuis le début sa carrière.
Bravo.