Pénurie de main-d’œuvre : deux fois plus d’entrevues pour pourvoir les postes à la Ville de Québec
Stéphanie Martin | Journal de Québec
Avec la pénurie de main-d’œuvre, la Ville de Québec doit faire deux fois plus d’entrevues qu’il y a trois ans pour pourvoir ses postes et doit innover dans ses pratiques pour attirer des candidats.
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Le service des ressources humaines doit embaucher deux conseillers en ressources humaines pour «pallier à la hausse importante de volumétrie», a expliqué la directrice du service, Cindy Gendron, lors de l’étude du budget à l’hôtel de ville.
«À titre d’information, à mon arrivée en 2019, jusqu’à aujourd’hui, on a plus que doublé le volume d’entrevues pour y arriver». En effet, a illustré la directrice, annuellement, en 2019, la Ville réalisait 1119 entrevues, contre 2295 en date de novembre 2022.
«Ça traduit l’effervescence sur le marché de ceux qui sont prêts à prendre un emploi, a expliqué le directeur général Luc Monty. Il y a plus de choix et ça nécessite qu’on fasse plus d’efforts pour identifier les candidats.»
Privé
«On est compétitifs», dit M. Monty. Mais la Ville doit tenir compte du fait que les conditions de travail du marché privé «se sont améliorées et s’approchent des conditions de la Ville».
La Municipalité cherche donc des approches innovantes pour attirer les candidats, notamment par les nouveaux réseaux sociaux comme TikTok. «Facebook, ça ne marche déjà plus», révèle Mme Gendron. «On en train de revoir nos stratégies avec le service de communications.»
Avec ses efforts supplémentaires, la Ville réussit à pourvoir la plupart de ses postes, indique Mme Gendron. Le taux de roulement est d'ailleurs «très bon», avec seulement 5,75 % des employés permanents qui partent.
Mais pour certaines expertises très pointues, c’est plus difficile d'embaucher. Non seulement ces professionnels sont rares sur le marché, mais la compétition pour les attirer est féroce, ont expliqué les deux fonctionnaires.
Formation à l'interne
Les expertises les plus recherchées sont en technologies de l’information, mais aussi dans des métiers spécifiques. Notamment, on cherche des tuyauteurs et des cimentiers. Pour cela, la Ville se résout à offrir de la formation à l’interne.
«Dans le domaine des tuyauteurs et des cimentiers, il y a vraiment une pénurie. Il y a des sommes prévues au budget pour de la formation à l’interne. On n’a pas le temps d’attendre que les écoles de formation professionnelle développent des cours spécifiques. On va incorporer des retraités à nos équipes, faire des classes ni plus ni moins, pour que nos gens acquièrent de l’expérience et qu’on puisse les qualifier à titre de tuyauteurs ou de cimentiers», a illustré Luc Monty.
Processus moins long
La Ville va aussi resserrer son processus d’embauche, pour qu’il soit moins long. En temps normal, la dotation d’un poste prend en moyenne 28 jours. «Chaque jour compte pour avoir un candidat. Le processus sera revu pour être plus agile et fluide», a indiqué Mme Gendron.
Quant au télétravail, Cindy Gendron a annoncé qu'une nouvelle directive sera adoptée en 2023 sur le «travail en mode hybride». «Il faut changer notre approche de gestion et gérer non pas la présence, mais les résultats, la productivité à distance. C’est une adaptation», a-t-elle souligné.
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