Pelé: «Il était très approchable, très humain»
Marc-Antoine Malo
En tant que première arbitre féminine accréditée par la FIFA, en 1994, la Québécoise Sonia Denoncourt est une légende dans son milieu. Cependant, elle ne se serait jamais placée sur un pied d’égalité avec Pelé, qu’elle a eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises pendant son parcours.
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Attristée par le décès du plus grand joueur de soccer de l’histoire, la Sherbrookoise a généreusement accepté de partager quelques anecdotes du temps où elle côtoyait le Brésilien en Suisse. Selon elle, l’idole d’un peuple doit également montrer l’exemple à l’extérieur du terrain.
«Je l’ai rencontré davantage pendant les 10 années que j’ai passées à la FIFA comme directrice de l’arbitrage. Il était sur un comité de fair-play à la FIFA, et aussi dans d’autres comités et d’autres réunions. Il participait notamment aux nommés pour le Ballon d’or», a-t-elle mentionné jeudi en entrevue avec l’Agence QMI.
«Il était très approchable, très humain. Il ne dénigrait personne autour de lui. Il prenait le temps de signer des autographes, de prendre des photos avec les gens, de serrer des mains et discuter du foot en général. Pour moi, il était une grande personne et une idole de jeunesse», a ajouté Denoncourt, qui a accroché son sifflet en 2004.
Comme Pelé, l’ancienne officielle a constamment prouvé qu’elle était supérieure non pas par sa taille, mais par son talent. Le Brésilien le lui a fait remarquer quelques fois au cours de leurs échanges.
«Je suis une petite femme, mais je me faisais très grande sur le terrain. On a souvent rigolé avec ça. Dans les petits pots les meilleurs onguents, qu’on disait», a-t-elle glissé.
Un phénomène
Peu de joueurs ont transcendé leur sport comme la vedette de la Seleçao. Les grands joueurs du soccer et les experts se plaisent à dire que chaque mouvement, chaque feinte que l’on peut observer aujourd’hui, Pelé l’a fait avant.
«En termes d’habiletés techniques et physiques, il était incroyable. Il avait le contrôle du ballon et de tous ses gestes. Il pouvait dribler au travers de plusieurs défenseurs pour se rendre au but. Il était presque seul sur le terrain, a décrit Sonia Denoncourt. Il s’est démarqué comme ça, et de là, il est devenu l’idole de tout le monde.»
«Même les gens qui n’ont pas été impliqués dans le football, ils savent d’où vient le numéro 10, celui de notre roi du football du Brésil.»
La Québécoise pense que Pelé était au courant de ses propres exploits, bien qu’elle ne se soit jamais présentée à lui comme l’arbitre qui a pavé la voie pour les femmes. Sa réputation l’a précédée d’elle-même.
«Un de mes gros matchs professionnels, c’était au Brésil en 1997 [à Sao Paulo]. C’est là où je suis devenue la première femme à arbitrer un match professionnel au Brésil. Ça aussi ça l’a marqué. Je suis certaine qu’il était au courant», a indiqué Denoncourt, qui est de tout cœur avec la famille de l’homme qui s’est éteint jeudi dans sa contrée natale, à l’âge de 82 ans.
«Il y a cinq ou six ans, j’ai rencontré sa fille qui travaille à New York dans un organisme sportif. Ça m’avait fait drôle un peu. Sans vouloir dire que ça ferme la boucle, de connaître la fille de Pelé a été un bel événement», a-t-elle raconté.