«Je n’ai jamais été aussi stressée d’attraper la COVID-19»
Richard Boutin
Les inquiétudes montent en flèche chez les athlètes qui arriveront dans une dizaine de jours à Pékin, en prévision des Jeux olympiques, dont le coup d’envoi aura lieu le 4 février.
Des tests PCR plus sensibles administrés par les autorités chinoises amènent un souci de plus aux athlètes, principalement ceux qui ont contracté la COVID-19 dans les deux ou trois dernières semaines.
- À lire aussi: «Il va nous manquer» - Saputo
- À lire aussi: Patrice Bergeron triste de perdre Kent Hughes
Selon la CBC, les Chinois utilisent, lors de l’arrivée des étrangers à l’aéroport, un test avec un seuil de cycle de 40. Ces tests sont plus sensibles que ceux qui sont utilisés au Canada, où un seuil de cycle de 35 est la norme.
«Cette situation ne nous étonne pas et nous étions prêts, a affirmé le chef du Sport au Comité olympique canadien (COC), Eric Myles. On suit la situation de près. Il y a deux semaines, nous avons rencontré le Comité international olympique (CIO) et nous avons eu droit à une présentation claire.»
Le COC a bon espoir que les athlètes canadiens ne seront pas pénalisés.
«Ce qui nous rassure est la mise sur pied d’un comité de 20 personnes comprenant des spécialistes chinois, mais aussi internationaux. C’est un groupe indépendant. Aucune décision d’exclure un athlète ne sera prise par une seule personne. Chaque cas sera étudié sur une base individuelle. Nous avons obtenu la garantie du CIO.»
Les éclosions avant la pause des Fêtes au sein des équipes nationales de patinage de vitesse courte piste et de bobsleigh ainsi qu’un nombre de cas important dans l’équipe de hockey féminin laissent craindre le pire chez les athlètes concernés.
Le chroniqueur Martin Leclerc confirmait, mercredi, ces craintes en racontant l’histoire de deux collègues de Radio-Canada déclarés positifs à leur arrivée dans la capitale chinoise, même si tous leurs tests au Canada étaient négatifs. Les deux employés avaient contracté le virus en décembre.
«Nous avons établi une liste de tous les cas recensés, a souligné Myles. C’est notre priorité. Nous aurons nos propres appareils comme à Tokyo l’été dernier et tous les athlètes subiront un test supplémentaire avant de monter dans nos vols nolisés à Vancouver. Dans l’éventualité d’un test positif à l’arrivée à Pékin, les athlètes qui sont asymptomatiques pourront continuer à s’entraîner et prendre part à leur compétition. Nous n’avons pas de raison de nous inquiéter pour les athlètes.»
Des athlètes inquiets
Il est acquis que le seuil de cycle utilisé par les Chinois ne sera pas modifié.
«C’est un taux d’entrée protecteur et ça serait une erreur de comparer avec ce qui se fait ailleurs, a indiqué Myles, qui s’envolera pour la Chine, vendredi, en compagnie notamment du médecin en chef du COC, Mike Wilkinson. Il y a une fenêtre de discussion pour les taux variant entre 35 et 40. Un taux de 30 comme c’est le cas dans la NBA et la LNH, c’est bas. On ne serait pas confortable d’envoyer notre monde aux Jeux avec un tel taux.»
Les athlètes sont évidemment inquiets.
«Depuis notre retour en Europe après les Fêtes, je n’ai jamais été aussi stressée d’attraper la COVID-19, a souligné la planchiste Audrey McManiman. Lors de la dernière Coupe du monde en Russie, il y a eu des cas positifs à notre hôtel.»