Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Paul Houde | 1954-2024: Le passionné de sports qui en savait autant qu’une encyclopédie

«C’était incroyable. Il donnait le bon nom de l’athlète, lors de quels Olympiques et en quelle année!»

Partager
Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2024-03-03T18:14:36Z
Partager

Homme aux 1000 intérêts pour lesquels il aimait partager ses profondes connaissances, Paul Houde était notamment animé par une passion immense pour le sport. Le fin communicateur, décédé samedi à 69 ans, était une véritable encyclopédie sportive, soulignent avec admiration ses amis de longue date, et aussi des athlètes qui l’ont côtoyé au fil de sa longue carrière.

Michel Bergeron a travaillé avec lui durant la diffusion des Jeux olympiques, et l’ancien entraîneur des Nordiques a été non seulement marqué par ses connaissances sur l’athlétisme, mais également par son souci de la préparation, qui lui permettait de se démarquer derrière un micro.

«C’était un génie! l’a louangé son ami Bergie en entrevue à LCN. Moi, à part le hockey, c’est zéro. Quand j’ai vu Paul parler d’athlétisme, de compétitions artistiques, j’étais assommé. Je me disais que ça ne se pouvait pas qu’un homme soit aussi bien renseigné dans différentes sphères sportives comme il l’était.»

Photo d'archives
Photo d'archives
«Comme Maurice et Henri Richard»

Rodger Brulotte connaissait Paul Houde, mais aussi son frère Pierre, depuis plus de quatre décennies. Un fort lien d’amitié s’était tissé entre les trois hommes à l’époque où ils faisaient tous de la radio.

Publicité

Le chroniqueur au Journal estime que le duo de frères est «le plus grand que le Québec ait connu comme commentateurs sportifs», en grande partie parce qu’ils auront contribué à faire découvrir au grand public des sports à une époque méconnus (l’athlétisme pour Paul, la course automobile pour Pierre).

«Ils auront été comme Maurice et Henri Richard», a-t-il illustré.

Mais Rodger se souvient également de la grande gentillesse de son copain, qui ne se faisait pas prier pour enfiler les jambières afin d’aller jouer au hockey dans la rue avec des enfants de son quartier.

L’un des Boys «les plus drôles»

Et Paul Houde avec des jambières, c’est d’ailleurs une image qui aura marqué toute une génération de Québécois.

Car en plus d’avoir été un homme de radio mémorable – il a commencé en 1975, à la station CKAC 730 –, d’avoir participé à de nombreux projets télévisés, Paul Houde était bien sûr «Fern», des Boys. 

Publicité
Photo d'archives
Photo d'archives

«C’est un des fiers Boys, un des plus drôles d’ailleurs, a fait valoir Marc Messier, qui jouait le rôle de Bob Chicoine. On a eu beaucoup, beaucoup de plaisir. C’est un gars qui connaissait bien le sport, un statisticien.»

«Il était un peu comme son personnage, en fait. C’était un bon gars.»

Comme un livre de 500 pages

Producteur de la série de films, Richard Goudreau a aussi été le voisin de Paul Houde pendant de nombreuses années.

Il a été marqué par les connaissances et la mémoire exceptionnelle de son ami.

En fait, M. Goudreau détient l’ultime preuve que Paul Houde était une véritable encyclopédie du sport.

«On se faisait souvent des soupers avec Marc Messier les samedis soirs, a-t-il raconté. Un jeu qu’on faisait avec lui, c’est que j’ouvrais l’encyclopédie des records olympiques et je lui faisais deviner des performances au hasard.»

«C’était incroyable. Il donnait le bon nom de l’athlète, lors de quels Olympiques et en quelle année! On riait tellement. Il y avait à peu près 500 pages dans le livre!»

Publicité
Un «trop bon» imitateur

Et une autre facette de l’animateur qui aura marqué l’imaginaire, ce sont ses qualités d’imitateur.

Réjean Houle, l’ancien attaquant et directeur général du Canadien, peut en témoigner, lui qui aura été l’un des «personnages» les plus mémorables de Paul Houde.

«Je le trouvais excellent. Trop bon même! a ri M. Houle. Mais il le faisait toujours avec délicatesse, même s’il aimait passer ses messages. Je ne lui en ai jamais voulu, au contraire.»

«Paul, c’était un homme complet, l’a-t-il aussi complimenté. C’était un être exceptionnel, en tous sens. Il avait une intelligence incroyable.»

L'ancienne journaliste de RDS Chantal Machabée, qui occupe désormais les fonctions de vice-présidente des communications du Canadien, aura été l'une des voisines de Paul Houde. Elle vante aussi l'intelligence de l'homme, sa gentillesse et sa grande capacité à faire rire, notamment par ses imitations, justement.

«J'ai fait une présentation avec Max Pacioretty et lui au gala des Gémeaux, et je me rappelle que je riais en arrière-scène, parce qu'il nous avait fait une imitation, s'est-elle remémoré. Je marchais vers le podium et je me disais: "Il ne faut pas que tu aies le fou rire! Il ne faut pas que tu aies le fou rire!» 

«C'était vraiment une personne fascinante. Depuis [samedi], je vois les témoignages passer, et ils sont très significatifs de sa grandeur. Ils sont très, très mérités», a-t-elle ajouté. 

- Avec Olivier Faucher, Laurent Lavoie et TVA Nouvelles

Publicité
Publicité