Patrice Godin donne des détails sur sa touchante nouvelle émission
Michèle Lemieux
Pour avoir expérimenté des retrouvailles avec sa mère et sa demi-sœur biologiques, Patrice Godin comprend ce qui habite ceux et celles qui souhaitent entreprendre cette démarche. Avec la série Retracer ses origines, l’animateur accompagnera des hommes et des femmes à travers ce cheminement. Entre-temps, l’acteur nous donne rendez-vous sur Club illico pour la nouvelle série Détective Surprenant: La fille aux yeux de pierre, dans laquelle il interprète un personnage arrogant et prétentieux.
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Patrice, on te retrouve dans la peau de Sébastien Gingras dans la super série Détective Surprenant. Peux-tu nous parler de ton personnage?
Sébastien Gingras est un enquêteur de Montréal qui a une réputation déjà établie. C'est un bon enquêteur, mais très arrogant et prétentieux. Il débarque aux Îles en ayant les réponses à tout, comme si les autres n’y connaissaient rien. Là-bas, en 20 ans, il y a eu deux meurtres. La police n’a donc pas une grande expertise en la matière. Une jeune fille est retrouvée morte sur la plage, dans une mise en scène macabre. Ça ajoute au crime. On sent une tension entre mon personnage et celui de Patrick Hivon, qui incarne l’enquêteur Surprenant. On va comprendre pourquoi... C’est vraiment une bonne série, tournée aux îles de la Madeleine. Ça a fait du bien d’être ailleurs.
C'est un bonheur de travailler dans un tel cadre!
Oui, j'y ai tourné pendant un mois. J'étais allé aux Îles quand j'étais petit, mais je n'y étais jamais retourné depuis. J'ai donc redécouvert l'endroit. C'est un privilège de pouvoir travailler là-bas. C'est rare qu'on ait l’occasion de tourner à l’extérieur. Nous avons eu des températures particulières: tout sauf du beau temps... (rires) On n’a pas eu de températures de -20 °C, mais on n’a pas connu de 20 degrés non plus! La fin de semaine, nous étions ensemble, nous allions manger. L’esprit d’équipe était formidable! Nous avons aussi tourné avec des gens de la place. Ç’a été une belle expérience.
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Tu animeras aussi une nouvelle série, dans laquelle tu accompagneras des gens qui ont été adoptés et qui cherchent à retrouver leurs origines.
Oui. La série s’appelle Retracer ses origines. Ce sont des gens qui ont été adoptés, qui ont donc une famille, mais qui cherchent à retrouver leurs origines. D’où viennent-ils? Qui sont leurs parents biologiques? Je suis passé par là. C’est pour cette raison qu’on a fait appel à moi. Je connais le questionnement, je sais comment on se sent, je comprends l’envie de savoir d’où on vient, de connaître notre histoire. Je pense que ce sera une série très touchante.
Y a-t-il des moments où ça ne se passe pas comme prévu?
Malheureusement, oui. Chaque histoire est différente. On ne sait jamais comment ça va tourner. Il y a de belles histoires et d’autres qui sont moins belles. Certaines apportent moins de réponses que d’autres.
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Dans ce contexte, te trouves-tu chanceux d’avoir retrouvé ta mère?
Oui, j’ai retrouvé ma mère et ma demi-sœur. Nous en parlons dans la série. Ce n’est pas mon histoire, mais par la bande, on la raconte un peu. Nous allons à la rencontre de mes parents. Je n’aime pas dire que ce sont mes parents adoptifs: ce sont mon père et ma mère. Nous allons aussi rencontrer ma famille biologique, c’est-à-dire ma mère et ma sœur.
C’est une belle histoire que la tienne. Car il semble que les retrouvailles amènent parfois de grandes déceptions.
C’est certain. Il y a toujours la peur du rejet, que les parents biologiques ne veuillent pas revoir leur enfant, la mère surtout, car c’est souvent elle qu’on retrace. Ça arrive. Nous l’avons vécu avec la série. C’est rough. C’est quelque chose qui me faisait peur, mais quand j’ai fait les démarches, j’étais prêt à cette éventualité. J’étais quand même plus vieux. Pourtant, si ça s’était produit, c’est sûr que j’aurais vécu une déception.
Il n’y avait pas d’attente de ta part?
Il y en avait, mais il faut se détacher un peu, car on peut être blessé. Qu’on le veuille ou non, on se retrouve avec un sentiment d’abandon. Il n’est pas éprouvé par tout le monde, mais il est assez généralisé chez les enfants adoptés.
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On imagine que les mamans qui donnent leur enfant en adoption ne le font pas de gaieté de cœur... Effectivement. Ce n’est pas mon histoire, mais plusieurs enfants de ma génération ont été placés en adoption, car la mère était forcée par sa famille de le faire adopter alors qu’elle aurait aimé le garder.
Heureusement, notre société a tellement évolué!
Sur ce plan, oui. Dans le cas de ma mère, elle ne se sentait pas prête à s’occuper de moi. Elle ne voyait pas comment elle allait y parvenir. Elle était dans une situation difficile. Pour mon bien, elle m’a donné à des parents qui ne pouvaient pas avoir d’enfant.
Certains de ceux qui ont été adoptés ont un point de vue positif sur la situation, car ils ont été choisis par leurs parents.
C’est vrai. Oui, nous avons été choisis par nos parents, mais nous vivons avec des blessures. Cela dit, des blessures, nous en avons tous et toutes.
Tu as gardé le contact avec ta mère et ta demi-sœur?
Oui, nous nous écrivons. Je suis retourné à Victoria, en Colombie-Britannique, avec ma blonde, pour le tournage. Elle était déjà venue avec moi la première fois. Ma sœur est venue à la maison. Nous sommes en contact, mais la distance est un peu problématique. Nous aimerions être plus près pour en profiter, car le temps file...
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As-tu d’autres projets?
Oui, mon prochain roman, Après les tempêtes, sortira le 15 janvier. C’est mon sixième livre. J’ai terminé la première version pendant que j’étais aux Îles. Écrire, ça fait partie de moi. C’est plus fort que moi. Même si c’est une fiction, c’est un roman assez intime. C’est l’histoire d’un écrivain dans la cinquantaine qui est en crise. Certains vont penser que c’est moi... et ce n’est pas le cas! J’ai été inspiré par des éléments de ma vie, mais c’est tout. L’année dernière, j’ai vécu une période où je me suis beaucoup questionné. C’est ce que mon personnage vit. Il porte des blessures du passé qui sont profondes. Il apprend le décès subit de sa mère et retournera donc vers son enfance et ses blessures. Dans ce retour en arrière, il sera accompagné par une femme rencontrée dans le Maine. Elle aussi porte ses blessures, mais disons qu’elle a mieux réussi à les réparer que lui.
Est-ce que tu poursuis toujours ton entraînement?
J’ai subi une opération au tendon d’Achille à la mi-décembre. J’ai été à l’arrêt pendant un mois durant
les fêtes. Je compte reprendre la course graduellement, mais en ce qui concerne l’entraînement, je pourrai reprendre rapidement. Depuis le mois de juin, j’ai commencé à faire du ju-jitsu, trois à quatre fois par semaine. Si on veut avancer dans ce sport, il faut s’investir, car c’est un art martial complexe. Par contre, je fais attention, car je peux me blesser plus facilement. Je suis un peu plus âgé maintenant...
La série Détective Surprenant: La fille aux yeux de pierre est disponible sur Club illico.
Retracer ses origines sera diffusée le jeudi à 19 h 30, à Canal Vie, dès le 21 mars.
Le livre Après les tempêtes sera disponible dès le 15 janvier aux Éditions Libre Expression.