Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Tactique russe sur le terrain: «pas normal de se déployer de cette manière»

Partager

TVA Nouvelles

2022-03-10T19:28:55Z
Partager

La vidéo montrant la défense des forces ukrainiennes contre une colonne de véhicules blindés russes, rendue publique jeudi, donne l’impression, selon un expert, que les tactiques russes sur le terrain laissent à désirer. 

• À lire aussi: Convois russes dispersés: pas une bonne nouvelle

• À lire aussi: EN DIRECT | 15e jour de combats

• À lire aussi: Aux portes de Kyïv, des soldats ukrainiens guettent l'arrivée des Russes

Les images filmées par un drone montrent d’abord l’avancée des chars d’assaut dans le faubourg de Brovary, non loin de Kyïv, mais ceux-ci sont repoussés par des missiles antichar Javelin.

Selon Rémi Landry, lieutenant-colonel à la retraite du Royal 22e régiment et également professeur à l’Université de Sherbrooke, les militaires russes semblent se déployer comme s’ils étaient en terrain neutre et non pas en terrain ennemi. 

M. Rémi Landry, lieutenant à la retraite des Forces
M. Rémi Landry, lieutenant à la retraite des Forces

«Ce n’est pas normal de se déployer de cette manière-là», explique M. Landry en entrevue au TVA Nouvelles de midi.

Missile Javelin pour les Ukrainiens     

«Ce qu’on comprend est que les Ukrainiens ont définitivement utilisé des armes antichar que l’OTAN leur fait parvenir : le missile Javelin, qui se tire à partir de l’épaule. Les Ukrainiens sont aussi divisés en petits groupes de manière à pouvoir se dissimuler et être capables d’intercepter ce type de colonne là», précise l’expert. 

Publicité
Missile Javelin | photo d'archives, AFP
Missile Javelin | photo d'archives, AFP

L’avantage du missile Javelin : sa grande précision. Une fois que la cible est engagée, le missile va la frapper directement, même si elle bouge ou change de position. Cette arme a l’avantage de frapper un char au sol ou une cible aérienne.

«Lorsqu’il frappe un char, le missile attaque le véhicule par le dessus, l’endroit où il y a le moins de blindage. Parce que sur les côtés, on retrouve des plaquettes bourrées d’explosifs. Si un missile frappe, la première chose qu’elles font, c’est qu’elles repoussent le missile», précise Rémi Landry. 

Les explosifs situés dans les plaquettes sur les côtés repoussent les missiles. | capture d'écran Reuters
Les explosifs situés dans les plaquettes sur les côtés repoussent les missiles. | capture d'écran Reuters

Par ailleurs, les tireurs vont viser le premier blindé d’un convoi, et ensuite le dernier, de manière à bloquer le déplacement du reste de la colonne. 

Doutes sur la stratégie russe     

Il ne comprend pas la façon d’avancer des Russes, surtout qu’ils ont déjà essuyé beaucoup de pertes dans les faubourgs.

«Depuis le début ils se font harceler et prendre en embuscade par les petits groupes spécialisés ukrainiens.»

Ainsi les petites équipes spécialisées, mobiles et bien équipées peuvent neutraliser des colonnes entières et faire des dommages importants.

Publicité

En plus de faire des erreurs stratégiques, les Russes s’en prennent à des hôpitaux, lieux normalement protégés par la convention de Genève. 

«J’ai l’impression que les gens [militaires] au sol ne sont pas réellement conscients de ce qu’ils font, qu’ils tirent un peu partout, et qu’il y a des bris de communication avec l’État-major de l’armée russe.»

Écoutez l’entrevue du lieutenant-colonel à la retraite Rémi Landry au micro de Mario Dumont ici: 

Combat urbain : le plus difficile     

Est-ce que les Ukrainiens ont une chance contre l’armée russe? 

Selon Rémi Landry, le combat urbain, ce qui se déroule actuellement dans les faubourgs est particulièrement exigeant pour l’agresseur. 

«Selon mon expérience, et l’expérience de toute l’histoire militaire, le combat urbain est probablement l’opération la plus difficile pour une force qui attaque. Le ratio d’homme qui est requis est habituellement 10 qui attaque pour 1 qui défend», précise M. Landry. 

C’est pour cette raison que les experts militaires se demandent pourquoi l’armée russe s’en est pris à autant de villes en même temps.

«Ça prend énormément de gens pour être en mesure de capturer ces villes.»

Toutefois la tactique des tirs d’artillerie, et de la destruction des villes, serait celle privilégiée par les Russes : tout détruire sur son passage pour s’assurer de les prendre.  

***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***

Publicité
Publicité

Sur le même sujet