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L'article provient de TVA Sports
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St-Louis ne débarque pas à Montréal pour jouer au professeur suppléant

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Photo portrait de Michel Bergeron

Michel Bergeron

2022-02-12T14:49:20Z
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En voyant que Martin St-Louis a obtenu le poste d’entraîneur-chef du Canadien de Montréal sur une base intérimaire, il serait facile de penser qu’il n’aura pas les coudées franches. En l’écoutant parler, jeudi, j’ai réalisé que ce serait tout le contraire.

St-Louis l’a dit lui-même : il ne débarque pas à Montréal pour jouer au professeur suppléant. Il ne vient pas ici remplir un rôle pour quelques mois le temps qu’on trouve un entraîneur-chef d’expérience. 

Au contraire, s’il a accepté le défi, c’est parce qu’il croit qu’il a ce qu’il faut pour devenir l’entraîneur-chef de cette équipe à long terme. En carrière, St-Louis a fait plus de 55 M$ en salaire. Il a gagné à peu près tout ce qu’il y avait à gagner dans le hockey.

S’il est ici, c’est par passion. Je ne suis même pas convaincu qu’il se soucie de combien il est payé. Il est là, son avantage. Les entraîneurs de carrière sont constamment à la recherche d’un emploi, d’un salaire pour payer les comptes. 

Le nouveau coach du Canadien n’a besoin de ni l’un ni l’autre.

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Sa situation me fait drôlement penser à celle de Patrick Roy lorsqu’il avait accepté d’aller diriger l’Avalanche du Colorado. Il ne le faisait pas pour la paie. Il le faisait par passion et parce qu’une opportunité de diriger une équipe qui a été importante dans ta vie ne se présente pas souvent.

Ce que l’intérim veut dire, finalement, c’est que c’est St-Louis qui a le gros bout du bâton. Il s’amène à Montréal dans une saison perdue afin, non seulement, de se faire la main, mais surtout de voir si ce métier, pour lequel il dit se préparer depuis dix ans, est réellement fait pour lui.

Photo Pierre-Paul Poulin
Photo Pierre-Paul Poulin

ADAPTATION 

Il faut l’admettre, il a été très convaincant dans son point de presse de jeudi. Même les plus sceptiques ont été conquis.

Mais on ne juge pas un entraîneur à sa façon de répondre aux questions des médias. Le vrai travail, il commence maintenant pour ce membre du Temple de la renommée. Il l’a mentionné dans son point de presse, mais je suis convaincu que le soir, quand il a parlé avec son père, qu’il considère comme son confident, il lui a dit : « Ouf, ça va vite ! »

Je le voyais parler avec Cole Caufield sur le banc. Tu n’as pas beaucoup de temps pour jaser dans un match. Tout va tellement vite, c’est souvent action-réaction. Tu dois prendre des décisions en une fraction de seconde, et la plupart du temps, te fier à ton instinct. Sur cet aspect, je ne suis pas inquiet pour lui. Il a été un joueur d’instinct et ça l’a mené vers les plus hauts sommets.

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UN TRIO DE TÊTE 

Il ne fait aucun doute, en Martin St-Louis, Kent Hughes et Jeff Gorton ont engagé un ami. Là où certains ont vu un traitement de faveur, je préfère voir un sérieux avantage compétitif pour le Canadien de Montréal.

Après tout, ce n’est rien de nouveau. Le hockey est un petit monde et tu dois t’assurer de t’entourer de gens qualifiés et en qui tu as confiance. 

Au bout du compte, St-Louis, Hughes et Gorton passeront la majorité de leur temps ensemble. Les décisions seront débattues de long en large, et tout le monde aura son mot à dire.

La chimie, ce n’est pas juste sur la glace. Quand j’ai été échangé aux Rangers de New York en 1987, l’une des premières choses que j’ai faites a été d’amener avec moi Charles Thiffault.

On dit souvent que deux têtes valent mieux qu’une. À Montréal, maintenant, on pourra dire que trois têtes valent mieux qu’une puisque le duo est devenu un trio.

– Propos recueillis par Kevin Dubé

Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI
Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Les échos de Bergie 

TRISTE POUR PATRICK

Inévitablement, l’embauche de Martin St-Louis par le Canadien de Montréal signifie que Patrick Roy a de nouveau été écarté du processus. Publiquement, jeudi, il a tenu à féliciter le nouvel entraîneur-chef du Canadien, mais je suis convaincu que dans son for intérieur, il doit éprouver des sentiments partagés. Je suis persuadé qu’il est déçu, car le Canadien lui tient à cœur. 

Il est évident qu’il aurait adoré diriger cette équipe, avec qui il a remporté ses deux premières conquêtes de la coupe Stanley. Mais ce n’est pas la fin. Il a embauché un agent afin de le représenter, et d’autres entraîneurs perdront leur poste dans les prochaines semaines ou mois. Il mérite d’avoir une chance.

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QUESTION DE TEMPS

J’en ai parlé souvent au cours des dernières semaines et, finalement, les Oilers d’Edmonton ont décidé de congédier l’entraîneur Dave Tippett pour le remplacer par Jay Woodcroft. C’était devenu inévitable puisque l’équipe était incapable de faire preuve de constance depuis plusieurs semaines. 

Les deux défaites à domicile de 4-0, mardi, contre les Golden Knights de Vegas, puis 4-1, le lendemain, lors de la visite des Blackhawks de Chicago, auront été les gouttes de trop. 

Ducharme et Tippett dans la même semaine, je ne serais pas surpris que d’autres entraîneurs soient congédiés prochainement. C’est souvent ce qui se produit dans la LNH. Une fois le premier domino tombé, les autres suivent.

AFP
AFP

LA BLAGUE ARIZONIENNE 

C’est fait : les Coyotes de l’Arizona ont confirmé s’être entendus avec l’Université Arizona State pour utiliser leurs installations au cours des trois prochaines saisons en attendant la construction d’un nouvel amphithéâtre à Tempe. 

Décidément, le ridicule ne tue pas. Une équipe professionnelle évoluera dans un amphithéâtre de 5000 personnes pendant trois ans, et ce, dans un marché qui traîne de la patte depuis son arrivée dans la LNH. 

J’ai beaucoup de mal à m’expliquer cet entêtement de la Ligue nationale de hockey à vouloir garder cette équipe dans le désert à tout prix alors que Québec attend le retour d’une équipe depuis plus de 25 ans. 

Une chose est sûre, Québec n’est assurément pas sur la liste des prochaines destinations vacances du commissaire Gary Bettman...

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