Pas de distribution de tests rapides envisagée dans les écoles secondaires
Daphnée Dion-Viens
Malgré les demandes répétées du réseau de l’éducation, Québec n’envisage pas de distribuer des tests rapides aux élèves du secondaire, qui sont plutôt invités à s’en procurer en pharmacie. Ceux de 12 et 13 ans n’y auront toujours pas accès.
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C’est ce qu’on a précisé au cabinet du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, vendredi après-midi. Quelques heures plus tôt, des informations qui laissaient entendre le contraire avaient toutefois été transmises lors d’une rencontre avec les médias.
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Les adolescents auront accès aux tests rapides uniquement en pharmacie, alors qu’un nouvel arrivage est attendu dans les prochains jours.
Ce n’est qu’une «question de jours» avant que les parents ne puissent faire le plein d’autotest en pharmacie, assure-t-on au cabinet de M. Roberge.
D’ici là, en l’absence de tests rapides à la maison, un élève du secondaire qui tousse ou qui a un mal de gorge lundi matin devra rester à la maison pour cinq jours.
Au primaire, des tests rapides seront distribués à tous les élèves d’ici la fin janvier, comme ce fut le cas avant les Fêtes.
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Rien pour les 12 et 13 ans
Les trousses de dépistage distribuées en pharmacie sous toutefois réservées aux jeunes de 14 ans et plus, ce qui représente l’âge légal pour consentir à des soins, explique-t-on au ministère de la Santé.
Des parents dénoncent toutefois la situation. Même les pharmaciens de bonne foi qui veulent accommoder des familles ne peuvent déroger à cette règle.
Ariane Cyr, mère d’une adolescente de 13 ans, l’a appris à ses dépens lorsqu’elle a tenté d’obtenir une boîte pour sa fille tout juste avant Noël.
«Il y a quelque chose d’inéquitable pour les jeunes du secondaire qui ont 12 et 13 ans. Le gouvernement ne les a pas considérés dans l’équation», déplore-t-elle.
Mme Cyr s’étonne par ailleurs que Québec n’ait pas rajusté le tir, alors que le retour en classe est confirmé et que les tests rapides sont devenus la seule façon de se faire tester.
«Ce n’est pas normal qu’on doive piger dans les tests des frères et sœurs plus jeunes ou dans ceux des parents pour tester les jeunes de 12 et 13 ans, ajoute Mme Cyr. L’accès est quand même très limité.»
Ariane Cyr, qui est aussi directrice générale d’un organisme qui travaille sur la réussite scolaire, s’inquiète aussi de l’impact de cette situation sur le cheminement scolaire des élèves. En cas d’apparition de symptômes, «ces jeunes-là ont besoin d’avoir la confirmation qu’ils peuvent aller à l’école» s’ils n’ont qu’un simple rhume, fait-elle valoir.
Au ministère de la Santé, on rétorque que les jeunes de 12 et 13 ans peuvent avoir accès aux tests rapides par le biais de ceux obtenus par leurs parents en pharmacie puisque les boîtes comptent cinq tests, «ce qui permet de couvrir les enfants la famille», indique-t-on.