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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

La Loi sur les mesures d’urgence ne fait pas l’unanimité au Parlement

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Raphaël Pirro | Agence QMI

2022-02-16T19:55:36Z
2022-02-16T21:22:09Z
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Le recours à la Loi sur les mesures d’urgence pour en finir avec les manifestations qui secouent le Canada ne fait pas l’unanimité au Parlement: les néodémocrates appuient les libéraux, mais le Parti conservateur s’y oppose, tout comme le Bloc québécois.

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«La raison pour laquelle nous avons recours à la Loi sur les mesures d’urgence est évidente pour quiconque fréquente le centre-ville d’Ottawa ou essaie de traverser la frontière Canada–États-Unis dans plusieurs provinces», a dit le ministre de la Justice David Lametti, faisant référence à un événement «sans précédent».

À ses côtés lors d’un point de presse mercredi, le ministre fédéral de la Sécurité publique Marco Mendicino a relevé que les quatre blocages majeurs ont pris fin depuis l’invocation de la loi lundi.

Or la police à ces endroits n’a pas eu besoin d’appliquer de provision particulière contenue dans les décrets annoncés mardi dans le cadre de la proclamation des mesures d’urgence.

Rappelons que le pont Ambassador, à Windsor, en Ontario, a été rouvert dimanche, entraînant l’arrestation de plus de 20 personnes. La police a par la suite mis fin lundi au blocage à Coutts, en Alberta, puis à celui du Pacific Highway en Colombie-Britannique mardi, pour finir, mercredi, avec celui d’Emerson, au Manitoba.

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Les ministres ont défendu la décision du gouvernement en soulignant que même si les blocages les plus dommageables ont déjà pris fin, la Loi leur permettrait de couper l’herbe sous le pied des manifestants les plus extrêmes qui voudraient retenter leur chance à d’autres endroits et ainsi prévenir ces prochaines actions de manière plus rapide.

M. Mendicino a par ailleurs souligné «l’émergence» au barrage de Coutts d’une «petite organisation», «motivée par une idéologie extrémiste», qui aurait tissé des liens avec certains manifestants présents à Ottawa. La nature de ces liens n’a pas été détaillée.

Une intervention «politique» 

L’évolution de la situation a donné lieu de de vifs échanges au Parlement, forçant le président de la Chambre à intervenir à répétition pour calmer le jeu.

Estimant que la situation était déjà en «désescalade» à travers le pays, la cheffe du Parti conservateur Candice Bergen a accusé le premier ministre Justin Trudeau d’avoir recours au «marteau» de la Loi pour «sauver sa peau» au niveau politique.

Fraîchement sorti d’une réunion de son caucus, le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet a déclaré que ses députés livreraient une lutte «farouche» à l’imposition de la Loi sur le territoire québécois.

«L’envergure de la mesure mise en place par le gouvernement fédéral fait figure d’intervention plus politique que sécuritaire», a déclaré M. Blanchet.

Ce dernier a accusé la Loi sur les mesures d’urgence de Loi sur les mesures de guerre, «maquillée et modernisée», mais le fondement historique est exactement le même.

Le ministre David Lametti avait toutefois préparé l’attaque en précisant plus tôt en journée que «la Loi sur les mesures d’urgence n’est pas la Loi sur les mesures de guerre» puisqu’elle ne permet pas de contrevenir à la Charte des droits et libertés.

Une motion en appui à l’application de la Loi sur les mesures d’urgence doit être déposée avant la fin de semaine.

Le chef néodémocrate Jagmeet Singh s’est rangé du côté du gouvernement libéral, mais a mis le fardeau de la crise actuelle sur les «échecs de tous les paliers de gouvernement».

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