On ne sait rien de l’impact sur la santé du brûlage de déchets à ciel ouvert dans le Nord
Jean Balthazard
Dans le nord du Québec, non seulement il est encore permis de brûler les déchets à ciel ouvert, mais il est obligatoire de le faire. Pourtant, on ne connaît toujours pas les impacts de cette pratique sur la santé de ces communautés nordiques.
Il faut savoir que les 14 communautés du Nunavik, la région qui forme le Grand Nord québécois, ne possèdent aucune infrastructure pour gérer leurs déchets et qu’il est impossible de les enfouir, car le sol est gelé en permanence.
Pour éviter une trop grande accumulation, le gouvernement exige donc aux municipalités de brûler leurs ordures une fois par semaine.
«Aucune étude effectuée»
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) s’étonne qu’«aucune étude n’ait été effectuée jusqu’à maintenant au Nunavik concernant les substances émises lors du brûlage à ciel ouvert», peut-on lire dans son rapport L’état des lieux et la gestion des résidus ultimes, publié le 25 janvier.
«Il est donc très difficile d’estimer avec rigueur et exactitude ses impacts réels sur l’environnement et sur la santé des populations», poursuit le BAPE.
Toxines nocives
Une chose est sûre: des substances toxiques, comme les dioxines et les furanes, se propagent dans l’air ambiant et restent au sol à cause de cette pratique, selon le biologiste et directeur d’un rapport sur la gestion des déchets en milieu nordique, Claude Villeneuve.
Ces toxines, qui sont nocives pour l'environnement, peuvent provoquer le développement de certains types de cancers et avoir des effets sur le système nerveux et immunitaire.
Dans un reportage réalisé en 2019 à Kuujjuaq, on se demandait justement pourquoi le gouvernement continuait d’imposer à ces communautés de brûler des déchets.
Et plus de trois ans plus tard, le ministère de la Santé et des Services sociaux ne s’est toujours pas prononcé sur un échéancier pour étudier les impacts du brûlage de déchets à ciel ouvert dans le Nord, rapporte Radio-Canada.