Des partisans du CF Montréal dans l’attente
Dave Lévesque
Des partisans du CF Montréal ont projeté de se rendre à Mexico pour assister au match qui aura lieu mercredi soir ; rien ne change pour eux, malgré l’incertitude à la suite des événements de la fin de semaine dernière.
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« En principe, je partais en voiture lundi et j’ai retardé à mardi au cas où afin de me donner 24 heures », a expliqué Yves Laurent, un Québécois qui habite à Veracruz depuis un peu plus d’un an, une ville située à environ cinq heures de route à l’est de Mexico.
Mario Michel, un autre mordu, a lui aussi l’intention de faire la route vers le sud à bord de son vol prévu mardi soir.
« Je vais y aller de toute façon parce que ma copine habite là-bas. Elle a appelé au stade ce matin [lundi] et tout semblait être normal. »
Yves Laurent, qui possède une bonne connaissance du foot mexicain, estime qu’il est très peu probable que l’on décrète un huis clos dans la Liga MX, à la suite des événements du week-end dernier alors qu’une vingtaine de spectateurs ont été blessés lors d’une bagarre entre partisans rivaux.
« Ça m’étonnerait que ça arrive parce qu’il y a trop de gros matchs qui arrivent et beaucoup trop d’argent impliqué. »
De plus, il juge que les échauffourées seront rares, puisque la sécurité sera certainement renforcée.
« C’est le même principe que le 11 septembre où les gens ne voulaient plus prendre l’avion. Je l’aurais pris le 12 parce que ça aurait été la journée la plus sécuritaire pour le faire ».
« Il va tellement y avoir de sécurité pour éviter que ça se reproduise qu’il ne se passera rien », ajoute-t-il.
Bonne ambiance
Les deux partisans du CF Montréal se connaissent parce qu’ils se sont croisés au Stade Azteca lors du match de qualification de la Coupe du monde entre le Canada et le Mexique, en octobre dernier.
« Il y a un cinq pour cent qui vient tout gâcher pour les autres, estime Yves Laurent. Quand j’y étais pour le match du Canada, après la partie on m’a offert de la bière et de la téquila et j’ai pris un verre avec les partisans mexicains. »
Même son de cloche de la part de Mario Michel, qui a vécu une expérience respectueuse.
« Je me suis fait plein d’amis et j’ai vécu une très belle expérience. On s’est fait agacer par des jeunes et ce sont des Mexicains qui leur ont dit de nous laisser tranquilles. »
Le hasard veut que la copine de Mario Michel soit originaire de Querétaro ; il connaît bien la ville et le Stade Corregidora, où se sont produits les événements disgracieux.
« Je suis allé voir un match le 14 janvier. Je suis abasourdi parce que j’ai souvenir d’un environnement familial où tout était très relaxe. »
Il a tout de même noté que la sécurité n’était pas particulièrement bien organisée.
Entrée facile
« Il n’y a pas beaucoup de sécurité dans ce stade, a reconnu Mario Michel. C’est un ami de ma copine qui nous a fait entrer sans billets en nous indiquant à quelle porte nous présenter. »
Il a toutefois tenu à préciser que de nombreux partisans se sont comportés de façon modèle.
« Les images sont dégueulasses, mais ç’a l’air d’une bagarre générale dans un bar. Je me demande jusqu’à quel point que ce n’était pas planifié.
« Ce qu’on n’entend pas beaucoup, c’est que des partisans de Querétaro ont donné les chandails à des partisans adverses pour qu’ils ne se fassent pas attaquer. »