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Paradis fiscaux: 5 choses à savoir sur les Pandora Papers, cette fuite de documents qui éclaboussent des personnalités comme Jacques Villeneuve

AFP
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Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

2021-10-04T17:30:00Z
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Qu’ont en commun la chanteuse Shakira, le pilote retraité de Formule 1 Jacques Villeneuve et l’ancien premier ministre britannique Tony Blair? Ils auraient eu recours à des paradis fiscaux et leur nom figure dans les Pandora Papers. Cinq choses à savoir sur les Pandora Papers, une imposante fuite de documents.

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Que sont les Pandora Papers?  

Il s’agit d’une nouvelle enquête d’envergure du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui compte 600 journalistes de 150 médias dans 117 pays. Ce sont quelque 11,9 millions de documents financiers confidentiels de personnalités publiques de toutes les sphères qui ont été révélés.

Ces dossiers proviennent de 14 firmes internationales d’incorporation extraterritoriale qui ont créé des sociétés-écrans pour des clients qui cherchaient, la plupart du temps, à garder leurs activités financières à l’abri des regards. La plupart sont situées sur les Îles Vierges britanniques. 

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Les propriétaires de 29 000 compagnies enregistrées dans des paradis fiscaux y sont dévoilés. 

La politique et l’argent  

L’un des points marquants de cette fuite, qui représente un total 2,94 téraoctets de documents, c’est le conflit entre le discours anticorruption de certains chefs d’États d’hier et d’aujourd’hui et leur propre usage des paradis fiscaux.

En tout, une trentaine de leaders actuels ou passés et plus de 300 responsables politiques du monde entier ont été épinglés, dimanche, dans cette vaste enquête.

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Parmi ceux-ci, on retrouve l’ancien premier ministre britannique Tony Blair, le roi Abdullah II de Jordanie, le président kényan Uhuru Kenyatta et une certaine Svetlana Krivonogikh, une maîtresse alléguée du président russe Vladimir Poutine, et non le dirigeant lui-même.

«Ça démontre que les gens qui pourraient mettre fin au secret de l’offshore, en finir avec ce qui s’y passe, en tirent eux-mêmes profit», a commenté le directeur de l’ICIJ, Gerard Ryle, dans une vidéo publiée dimanche.

De combien d’argent parle-t-on?  

En se basant sur une étude réalisée en 2020 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’ICIJ rapporte que ce serait au moins 11,3 milliards de dollars qui seraient détenus dans ces paradis fiscaux.

Par contre, avec toute la complexité et les secrets qui perdurent autour de ce système, il n’est pas possible de savoir quelle part de cette richesse est liée à l’évasion fiscale et à d’autres crimes.

Les Canadiens et les sociétés-écrans  

Comme le rapporte Radio-Canada, l’un des deux médias au pays qui fait partie du Consortium derrière la fuite, plus de 500 citoyens et résidents canadiens font partie du décompte.

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Photo: Getty Images
Photo: Getty Images

 L’ancien champion de Formule 1, Jacques Villeneuve, en fait partie. Selon ce que rapporte Radio-Canada, celui qui vit maintenant en Italie possédait des sociétés et des fiducies dans des paradis fiscaux avant même qu’il ne course en F1.

Le patineur artistique, triple champion du monde et double médaillé olympique, Elvis Stojko, aurait transféré des actifs valant jusqu’à 6,5 M$ dans une fiducie caribéenne en 2007, à l’époque où il vivait au Mexique. 

Selon la société d’État, c’est son avocat qui se serait occupé de ses finances. Le champion n’aurait donc personnellement aucune implication dans le processus.

Pas la première frappe de l’ICIJ  

Le Consortium international des journalistes d’enquête n’en est pas à sa première fuite de documents. Il était aussi derrière les «Panama Papers», en 2016. 

Dans le cadre des «Panama Papers», 11,5 millions de documents du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca avaient été révélés. Des dizaines de responsables politiques, de milliardaires ou encore de vedettes du soccer avaient été éclaboussés.  

Puis, en 2017, c’était les «Paradise Papers». Quelque 13,5 millions de documents financiers, provenant notamment d’un cabinet international d’avocats basé aux Bermudes, avaient permis de mettre en lumière des circuits planétaires d’optimisation fiscale utilisés par des personnalités, comme le chanteur Bono et la reine Elizabeth II.

Avec l’AFP et l’ICIJ

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