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Papesse Jeanne: une femme a-t-elle vraiment déjà été pape?

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Photo portrait de Sarah-Florence  Benjamin

Sarah-Florence Benjamin

23 avril à 12h03
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Le successeur du pape François, décédé le 21 avril, sera connu au terme d’un conclave prévu au début du mois de mai. Même si la religion catholique interdit aux femmes de devenir prêtres (et donc papes), on raconte qu’une dame est parvenue à se faire élire comme cheffe l’Église quelque part au neuvième siècle. Cette histoire est-elle vraie?

Selon la légende, la seule papesse de l’histoire se serait fait passer pour un homme pour accéder à ce poste.

La papesse Jeanne aurait été une Anglaise ou une Allemande et elle aurait vécu au Moyen-âge. Elle se serait fait passer pour un moine pour suivre son amant.

Son talent d’érudition lui aurait permis de monter dans les rangs de la curie pour devenir cardinal, puis pape. Son règne n’aurait duré que deux ans. Elle aurait été démasquée après avoir accouché d’un enfant au moment de monter sur son cheval lors d’une procession.

Selon les versions, la papesse et son enfant auraient été tués par la foule à ce moment, elle serait morte en accouchant ou elle aurait tout simplement été déposée de son titre.

Légende ou réalité?

Si cette histoire parait trop rocambolesque pour être vraie, c’est parce qu’elle a probablement été inventée.

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Les historiens n’ont en effet retrouvé aucune preuve de la véracité du court règne de la papesse Jeanne.

La papesse aurait régné au neuvième siècle. Pourtant, son existence n’est mentionnée pour la première fois que 300 ans plus tard, soit en 1250, dans la Chronica universalis du moine Jean de Mailly. Ce décalage laisse croire qu’on a affaire à un mythe.

L’Église catholique n’en fait aucune mention jusqu’à la réforme protestante. L’exemple de la papesse Jeanne est alors utilisé pour critiquer l’existence de la papauté.

Or, l’archéologue Michael E. Habicht aurait trouvé des pièces de monnaie datant de 856 à 858 marquées d’un monogramme en l’honneur d’un pape qui aurait pu être Jeanne.

Ces pièces pourraient toutefois être fausses. La fabrication et la vente de fausses reliques étaient en effet répandues à l’époque où le mythe de la papesse Jeanne était à son apogée.

• À lire aussi: Que fait le pape au quotidien?

Le mythe de la « vérification de la masculinité »

À la suite du scandale de la papesse Jeanne, le clergé aurait commencé à «vérifier la masculinité » des papes élus au conclave par un examen de leurs testicules par l’entremise d’un trou percé à même le trône papal.

Une fois l’existence des bijoux du pape tâtés, l’examinateur s’exclamerait «Duos habet et bene pendentes» (Il en a deux, et bien pendantes).

Cette légende a également été démentie par l’Église catholique.

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Ce que ça nous dit sur l’époque

Si la papesse Jeanne n’a probablement pas existé, sa légende nous en dit long sur l’époque où elle a été inventée.

Au 13e siècle, la papauté est en pleine crise. Après la mort du pape Nicolas IV, en 1292, le conclave mettra 27 mois à lui trouver un successeur, parce que les cardinaux n’arrivent pas à se mettre d’accord. Les papes qui suivront verront leur légitimité contestée par les souverains d’Europe.

À l’époque où la papesse Jeanne aurait vécu, un décret de la loi canonique a été publié pour interdire formellement aux femmes de prêcher et d’accéder aux ordres. La figure exagérée de la papesse Jeanne illustrerait donc l’attitude de l’église catholique de l’époque vis-à-vis des femmes.

– Avec les informations de l’Histoire, Smithsonian Magazine et Ouest-France

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