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Oui, les vaccins à ARN messager demeurent efficaces contre les variants

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Andrea Lubeck

2021-08-13T20:10:00Z
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Même si elles ne représentent qu’une maigre part des récentes infections, des personnes pleinement vaccinées ont contracté la COVID-19 au cours des dernières semaines au Québec. Cela signifie-t-il que les vaccins sont moins efficaces contre les variants, en particulier Delta? «Non!» insistent les experts.

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«Le rôle des vaccins est de nous protéger contre les formes graves de la maladie et de prévenir les décès», rappelle le Dr Andrés Finzi, virologue et chercheur au Centre de recherche du CHUM. Par ailleurs, le type de vaccin, à ARN messager ou à vecteurs viraux, n’aurait pas d’incidence sur l’immunité conférée. 

Ainsi, une personne pleinement vaccinée peut être infectée par le variant Delta du virus, mais n'aura que des symptômes faibles ou sera asymptomatique. 

Une étude publiée en juin dernier dans la revue scientifique The Lancet a trouvé que le niveau d’anticorps neutralisants provenant des deux doses de vaccin Pfizer-BioNTech est six fois moins élevé pour le variant Delta que pour la souche d’origine du virus. 

Pour le Dr Finzi, cela ne veut pas dire que le vaccin est inefficace. D'ailleurs, l’étude confirme que deux doses de vaccin sont efficaces à plus de 90% contre les hospitalisations. Deux mots-clés à retenir: deux doses.

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«C’est sûr qu’on veut la totale, c’est-à-dire d’être complètement immunisé contre le virus. Mais ce qu’on veut d’abord avec un vaccin, c’est que le monde ne meure pas», indique le virologue. 

«L’efficacité des vaccins va au-delà de nos espérances», note à son tour Benoit Barbeau, virologue et professeur au Département de sciences biologiques de l’UQAM.

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Si le virus avait été complètement asymptomatique, on n’aurait pas eu besoin de vaccin, ajoute-t-il. 

Pour illustrer son propos, il donne en exemple un enfant infecté qui visiterait ses grands-parents. Sans vaccin, les risques que les grands-parents développent des symptômes graves de la maladie, se retrouvent aux soins intensifs ou en meurent seraient importants. Vaccinés, en revanche, ils n’auraient qu’un mal de gorge pour lequel ils n’auraient pas à être hospitalisés. 

Certains cas chez les vaccinés   

Notons tout de même que, dans les quatre dernières semaines, à peine 12% des cas déclarés au Québec sont chez des personnes pleinement vaccinées, selon les données officielles. Les non-vaccinés comptent pour 62% et les personnes ayant reçu une seule dose, pour 26%.

«La quatrième vague, c’est une épidémie de personnes non vaccinées», résume le Dr Finzi.

Par ailleurs, Benoit Barbeau souligne que les variants sont le résultat du virus qui s’est reproduit et a muté dans des endroits dans le monde où la couverture vaccinale est beaucoup moins importante. La vaccination empêche donc aussi la création de nouveaux variants dangereux et résistants aux vaccins.

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«[Avec les vaccins], on a tout ce dont on a besoin actuellement pour faire face à la pandémie actuelle. L’objectif est d’avoir une couverture maximale au niveau du Québec, du Canada et de la planète, même s’il n’est pas garanti qu’on va éliminer complètement le virus. Ça va nous positionner beaucoup plus avantageusement que si on ne se fait pas vacciner», affirme M. Barbeau.

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