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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le F-35, un choix censé, mais qui arrive bien tard, selon un expert

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Raphaël Pirro, Raphaël Pirro | Agence QMI

2022-03-28T17:43:12Z
2022-03-29T01:09:36Z
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Ottawa misera finalement sur l’avion furtif F-35 de Lockheed Martin pour renouveler sa flotte en décrépitude, un choix censé, mais qui arrive bien tard, après plus d’une décennie de tiraillements politiques, selon un expert militaire.

• À lire aussi: Près de 100 milliards de dollars pour l’achat d’avions et navires de guerre au fédéral

«Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre», selon la ministre de la Défense, Anita Anand, pour qui «nous vivons dans une nouvelle réalité» après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le contrat avec le plus important armateur au monde - qui n’est «toujours pas signé», a souligné la ministre - s’élèverait à 19 milliards $ pour 88 appareils et les premières livraisons seraient prévues pour 2025.

Le contrat pourrait être signé au minimum au mois de novembre, et la ministre de l’Approvisionnement, Filomena Tassi, a assuré lundi qu’aucune étape n’avait été ignorée et que le processus s’est déroulé dans les règles de l’art.

Un avion dernier cri  

En choisissant le F-35, Ottawa a mis une croix sur son dernier rival, le modèle Gripen développé par la suédoise SAAB, une décision logique aux yeux de Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke.

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Le F-35 se démarque des compétiteurs par son fuselage qui le rend très difficile à détecter par les radars ennemis de par sa facilité d’utilisation entre les alliés en raison d’une technologique d’interopérabilité, a-t-il expliqué.

De plus, il est développé par un pays membre de l’OTAN, contrairement à Saab, la Suède n’étant pas membre de l’organisation.

«Quand vous mettez ces facteurs les uns à côté des autres, c’est vrai que ça coute une fortune, mais en même temps, compte tenu de notre position avec NORAD et avec l’OTAN, le Canada n’a pas d’autre choix que d’éventuellement avoir un avion qui va performer», a fait savoir M. Landry.

L’Allemagne a signifié le 14 mars son intention d’acheter jusqu’à 35 avions F-35 auprès de Lockheed Martin. La Finlande, qui n’est pas membre de l’OTAN, avait annoncé en décembre vouloir acquérir 64 de ces avions au prix de 12,1 milliards $.

Mieux vaut tard que jamais  

Il a toutefois fallu bien du temps avant d’en arriver à ce stade : l’idée de renouveler la flotte canadienne a été d’abord lancée en 1997, à l’époque de Jean Chrétien.

Les conservateurs de Stephen Harper avaient repris le dossier en main avant de jeter le projet aux calendes grecques après avoir été accusés de n’avoir pas respecté le processus d’appel d’offres. Puis, les libéraux de Justin Trudeau avaient promis de renoncer à l’achat lors des élections de 2015, avant de rouvrir le dossier quelques années plus tard.

«C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé», a déploré Rémi Landry. «Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande.»

«Ce qu’on ne réalise pas, c’est qu’on paie déjà un cout d’entretien astronomique parce qu’on a retardé l’acquisition du F-35. Plus qu’on retarde le remplacement d’un avion, plus qu’éventuellement il y a des frais additionnels», a ajouté l’expert.

 ENTREVUE avec Pierre Paul-Hus, Député fédéral conservateur de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles:

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