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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Ottawa riposte à Washington avec des milliards en financement vert

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Raphaël Pirro | Agence QMI

2023-03-28T20:14:34Z
2023-03-28T20:15:31Z
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En guise de riposte à Washington et ses subventions massives dans le secteur des technologies propres, Ottawa veut tirer la couverture de son côté en promettant quelque 18 milliards $ sur cinq ans pour stimuler ce domaine d’avenir.  

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«Aujourd’hui et dans les années à venir, le Canada doit saisir ce moment historique, de cette possibilité remarquable qui s’offre à nous, ou nous serons laissés pour compte alors que les démocraties du monde entier bâtiront l’économie propre du XXIe siècle», a déclaré la ministre Chrystia Freeland. 

Elle a donc proposé une réponse à la loi sur la réduction de l’inflation adoptée par le gouvernement de Joe Biden l’année dernière, qui représente une gigantesque aide de 400 milliards $ pour accélérer la transition énergétique par toutes sortes de moyens. 

L’objectif «principal» de la réponse canadienne tirée du budget 2023 est «tout simple», selon un haut fonctionnaire du ministère des Finances : ramener le plus de capitaux privés au nord de la frontière en les appâtant avec des crédits d’impôt. 

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«Beaucoup de capital» est requis pour réaliser les objectifs de transition du fédéral, qui, rappelons-le, vise la carboneutralité d’ici 2045 et l’interdiction de la vente de véhicules neufs à essence en 2035. 

«Il est important d’accélérer le progrès que nous faisons au Canada parce que le rythme [actuel] n’est pas suffisant pour réaliser les objectifs nécessaires et naviguer cette transition [énergétique]», a déclaré ce haut fonctionnaire fédéral. 

Les crédits d’impôt comme fer de lance

L’essentiel des 18 milliards $ des cinq prochaines années sera principalement distribué à travers l’arme de prédilection du gouvernement : le crédit d’impôt. 

Ottawa vise d’abord à favoriser la transition verte et «bâtir un réseau électrique propre accessible aux Canadiens d’un océan à l’autre», dans les mots de Mme Freeland. À ce titre, il épongera 15 % des investissements dans l’électricité propre, pour un total estimé de 7,3 milliards $ sur cinq ans. 

La part du lion des investissements revient toutefois à l’aide prévue pour l’essor des nouvelles technologies, qui atteindrait 11 milliards $. 

À lui seul, le secteur de l’hydrogène propre, fort prometteur, mais qui peine toujours à décoller, bénéficiera d’un coup de pouce de 5,5 milliards $ pour des aides variant de 15 % à 40 % par investissement. 

Un autre 4,5 milliards $ sera dédié à des crédits d’impôt de 30 % dans la fabrication, la transformation et l’extraction liées au secteur aux énergies propres, incluant la fabrication d’équipement d’énergie nucléaire. 

S’il salue cette stratégie, Jimmy Jean, économiste en chef de Desjardins, demande à voir si l’initiative portera fruit étant donné que les tentatives passées pour stimuler l’investissement ont majoritairement échoué. 

«C’est une déception en série. Ça fait longtemps que ces idées sont en place, mais au niveau de la mise en œuvre c’est toujours difficile», indique-t-il.  

-Avec Anne Caroline Desplanques

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