Ottawa: Justin Trudeau choisit la confrontation
Emmanuelle Latraverse
Œil pour œil, dent pour dent.
Justin Trudeau a choisi la confrontation en réponse aux manifestants qui ont paralysé Ottawa toute la fin de semaine.
Voilà sa stratégie face à cette révolte populaire et populiste : mettre tous les manifestants dans le même panier.
Croix gammées, drapeaux confédérés, intimidation de commerçants, employés d’hôtels et d’une soupe populaire, manque de respect éhonté pour la Tombe du Soldat inconnu. La liste des injures est longue et inquiétante.
Lorsque Justin Trudeau affirme que les Canadiens ont été choqués et dégoûtés par ces gestes, il a totalement raison.
Divisés
Il y a une époque où un tel discours aurait suffi. Mais ce n’est plus le cas en 2022. Pas lorsqu’il n’a l’appui que du tiers de la population. Pas lorsque 54 % des Canadiens réclament la fin des restrictions sanitaires, comme nous l’apprenait lundi un sondage Angus-Reid.
Au-delà des extrémistes, la réalité demeure que des milliers de Canadiens, de Québécois sont descendus dans la rue, sur les viaducs, le long des autoroutes pour faire entendre leur ras-le-bol.
Que leur a répondu Justin Trudeau ? « Ce n’est pas en rouspétant qu’on va en finir avec la pandémie. »
Mais encore ? Il y a des moments dans une crise où le rôle d’un leader est de répondre à la détresse des gens avec empathie. Justin Trudeau leur a offert mépris et condescendance.
Il a certainement fait plaisir à sa base libérale. Mais il a raté l’occasion d’être le premier ministre de tous les Canadiens. Ça veut dire comprendre que certains sont à court de résilience. Ça veut dire comprendre que d’autres sont victimes des ravages de la désinformation au sujet des vaccins.
Voilà d’ailleurs un enjeu dont il devrait se préoccuper davantage. La fin de la pandémie passe aussi par là.