«On veut revenir chez nous vivants»: des travailleurs manifestent à Trois-Rivières contre le projet de loi 51
TVA Nouvelles
Plus d’une centaine de manifestants se sont rendus devant les bureaux du ministre du Travail, Jean Boulet, mercredi pour protester contre le projet de loi 51.
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Mercredi était la dernière journée de l’étude du projet de loi ayant pour but de moderniser le milieu de la construction. Les deux objectifs principaux seraient d’assurer la mobilité entre les régions et la polyvalence des travailleurs.
Venant des quatre coins de la province, certaines personnes sont affiliées à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), mais la majorité vient surtout du domaine de la construction.
Éric Boisjoly, directeur général de FTQ-Construction, a expliqué à TVA Nouvelles qu’il y a «des travailleurs de partout au Québec qui viennent travailler ici, en Mauricie. La journée où il y aura moins de travaux, on veut que les gens des régions travaillent et gagnent leur vie dans la région administrative dans laquelle ils vivent».
«On trouve que c’est un recul syndical», a ajouté Steve Rivest, directeur local de l’Association nationale des peintres à la FTQ-Construction.
«Nos travailleurs devront [œuvrer] à travers les dangers. On appelle la population, c’est un cri du cœur aujourd’hui. On veut revenir chez nous vivants», a déclaré de son côté Marc Leclerc, directeur général et secrétaire financier de l’Union des opérateurs de machinerie lourde.
Un plus grand respect envers les travailleurs réclamé
«Les travailleurs ne sont pas reconnus pour leur juste valeur. Ils sont fiers de leur métier et ils en font une vocation», a déclaré Sylvain Boivin, gérant d’affaires au Local 711 du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction – International (CPQMCI), en entrevue à TVA Nouvelles.
Le gérant d’affaires reste en accord avec la décision de moderniser le milieu de la construction.
Toutefois, il explique que les employés doivent souvent demander des choses élémentaires, comme avoir des toilettes sur leur lieu de travail. «Savez-vous qu’il faut encore se battre pour être capable de se laver les mains avant de dîner?» La priorité devrait donc prendre cette direction, selon lui.
En ce qui concerne la productivité, M. Boivin affirme qu’il faudrait débuter par une meilleure planification des opérations, allant de l’organisation aux réunions sur la santé et la sécurité.
«J’approche ma retraite, et je suis très déçu de voir mon industrie où je l’ai commencée et où elle est rendue aujourd’hui. Elle ne s’améliore pas, et elle ne se modernise pas comme elle [le] devrait», a-t-il conclu.
Écoutez l’entrevue complète avec Sylvain Boivin dans la vidéo ci-dessus.