On veut des réponses!
Michel Therrien
Après une semaine éprouvante physiquement et émotionnellement, les Canadiens ont trouvé le meilleur remède qui soit en l’emportant contre Lightning, mardi, à Montréal.
Cette victoire contre cette puissance de la LNH fait le plus grand bien à tout le groupe, qui voit énormément de pression s’enlever de ses épaules.
Si les résultats positifs n’ont pas été au rendez-vous dernièrement, c’est à cause notamment du nombre élevé de blessés. Il ne faut jamais oublier que la situation médicale affecte grandement l’équipe.
C’est dommage que des jeunes comme Juraj Slafkovsky, Cole Caufield, Kaiden Guhle, Arber Xhekaj et Kirby Dach passent autant de temps à l’infirmerie. Du lot, seul Dach est guéri.
Ce noyau de jeunes représente l’avenir de la concession. Tout est bâti autour d’eux. Ils sont les acteurs principaux du scénario imaginé par Kent Hughes et Jeff Gorton.
Chaque match raté est une chance perdue de les évaluer. Dans le contexte d’une reconstruction, c’était l’occasion idéale pour que les meilleurs espoirs de l’organisation progressent et apprennent à devenir de «vrais» joueurs de la LNH, mais les blessures ont malheureusement retardé un peu le processus.
Un mal pour un bien
Si on voit les choses de manière positive, ces mauvais sorts ont permis de découvrir d’autres joueurs de l’organisation qui étaient moins sur le radar. Je pense entre autres à Rafaël Harvey-Pinard, un joueur que j’adore. C’est simple, il exécute tout ce qu’on lui demande.
Sans toutes ces blessures, il aurait probablement dû rester toute la saison à Laval. À la place, il a sauté à pieds joints sur l’occasion de se faire valoir et d’impressionner l’état-major en vue de la prochaine saison en démontrant sa polyvalence.
Alex Belzile est un autre gars que l’on n’attendait pas et qui a su prouver son importance. Peu importe le rôle qu’on lui confie, il répond à l’appel et rend de précieux services à l’équipe. J’aimerais bien qu’on le garde lui aussi à Montréal en 2023-2024. Tu sais que tu peux toujours compter sur lui, à l’image d’Harvey-Pinard.
Si Martin St-Louis n’a pas peur de les utiliser dans les moments forts des matchs, c’est parce qu’il croit en eux. Et avec raison.
Bref, les deux Québécois amènent une belle profondeur au CH. Et on n’en a jamais assez!
Les Canadiens ont donc réussi à trouver à l’interne des solutions intéressantes pour palier l’absence de nombreux joueurs prometteurs. Dans les circonstances, c’est un mal pour un bien.
Montembeault saisit sa chance
Parlant de saisir sa chance, Samuel Montembeault en est un autre bel exemple.
Je suis content que St-Louis lui donne plus d’opportunités devant le filet. Montembeault a d’ailleurs obtenu les quatre derniers départs, un fait rare dans son cas. C’est ce que je réclamais depuis plusieurs semaines déjà.
Il ne l’a pas volé. Par ses performances, il a mérité la confiance du personnel d’entraîneurs. J’espère que ça durera jusqu’à la fin de la saison.
Les trois prochaines semaines seront déterminantes pour Montembeault. Il doit continuer de bien paraître et ainsi forcer l’entraîneur à le faire jouer et à l’employer dans des situations critiques.
On sait ce que Jake Allen peut apporter, mais on s’interroge à savoir si le gardien québécois peut passer au prochain niveau. Montembeault a-t-il l’étoffe d’être numéro un? On n’aura pas la réponse si on ne l’essaie pas! On n’a vraiment rien à perdre. Qui sait, le futur numéro un est peut-être déjà dans la cour du CH...
À moins d’être une superstar comme Carey Price, qui fait partie d’une espèce à part, il faut être patient avant de voir le plein potentiel d’un gardien. Montembeault n’a que 26 ans. Habituellement, un joueur à sa position atteint son «peak» vers 25 ans.
À la chasse aux réponses
La saison actuelle tire à sa fin. «Enfin!», diront certains.
Il faut se servir des 11 derniers matchs pour recueillir le plus de réponses possibles aux questions que nous nous posons à propos de certains joueurs, dont Montembeault et Dach.
St-Louis a pris la bonne décision en faisant jouer Dach à l’aile, mardi, à son premier match depuis le 14 février.
Il faudra cependant le remettre éventuellement au centre pour avoir des réponses sur sa capacité à remplir ce rôle. Si les Canadiens sont allés le chercher à Chicago, c’est pour jouer au centre et non à l’aile.
Le gâteau lève à New York
Par ailleurs, les Rangers m’ont vraiment impressionné la fin de semaine passée. Après avoir dominé les Penguins 6-0 samedi, ils ont écrasé le lendemain les Predators par la marque de 7-0.
Le gâteau commence à lever à New York. Il a fallu un certain temps avant que la chimie s’installe avec les nouveaux venus Patrick Kane et Vladimir Tarasenko, mais il n’y a plus aucun doute maintenant. On tardait à en retirer des résultats, mais ces deux acquisitions d’envergure rapportent clairement aujourd’hui.
Les Rangers seront à surveiller de près d’ici la fin de la saison. S’ils continuent à jouer de la sorte, ils seront dangereux en séries, quoique le défi sera relevé contre les Hurricanes ou les Devils au premier tour. Peu importe l’adversaire, la série s’annonce extraordinaire.
La course est moins excitante dans la section Atlantique, alors que les Bruins termineront assurément en tête. Reste à déterminer quelle équipe entre le Lightning et les Maple Leafs finira en deuxième place. Tampa Bay accuse présentement trois points de retard sur Toronto, mais a disputé deux matchs de plus. La défaite à Montréal a donc fait mal au Lightning.
Dans l’affrontement contre les Canadiens, on n’a pas constaté un sentiment d’urgence chez la troupe de Jon Cooper, étant donné qu’elle sait depuis longtemps qu’elle se mesurera aux Leafs au premier tour des séries. Puisque les deux équipes se battent seulement pour l’avantage de la glace, on remarque un manque évident de motivation. C’est normal, c’est la nature humaine, mais c’est un jeu risqué.