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L'article provient de TVA Nouvelles

«On n’est pas des édentés», disent des militants conservateurs

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Gabriel Côté | Agence QMI

2 septembre 2022
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Éric Duhaime a terminé sa journée de vendredi comme il l’avait commencée : en appelant ses partisans à manifester leur insatisfaction en se rendant aux urnes. 

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Le restaurant est plein. «Les journalistes vont sûrement écrire qu’il y a quelques dizaines de personne», dit une dame avec de l’ironie dans la voix. «Mais non Madame, ne vous inquiétez pas, je vais leur donner l’heure juste», répond l’attaché de presse du Parti conservateur du Québec.  

En haut sur la mezzanine, un enfant passe sa tête entre les barreaux pour observer le chef du PCQ qui vient de faire son entrée. Éric Duhaime s’arrête un instant, il lève les bras dans les airs et salue à sa gauche et à sa droite quelques fois avant de reprendre son chemin vers la scène.  

À chaque soir, il refait à peu près le même discours. «Vous devez trouver que je dis toujours la même chose, mais c’est que je ne m’adresse pas à vous», disait-il aux journalistes dans la caravane il y a quelques jours.  

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Ses allocutions ont la régularité d’une horloge : rappel que François Legault ne prononce pas le nom de ses adversaires, énumération des principaux engagements du parti avec une emphase sur le sujet du jour, remarque sur les effets négatifs de la pandémie, et appel à la mobilisation pour faire comprendre à ses partisans l’importance d’aller voter.  

Photo Gabriel Côté
Photo Gabriel Côté

Mais vendredi soir, il a fait une très discrète entorse à l’ordre qu’il suit habituellement. «Je sais qu’il y a des gens ici qui ont vécu toutes sortes d’histoires, qui se sont fait crier toutes sortes de noms, tous les partis ont probablement vécu ça dans les derniers jours (...). Je veux vous dire d’être résilient, je veux vous dire de rester calme, je veux vous dire de rester pacifique», a-t-il déclaré devant un auditoire attentif.  

«Vous êtes aussi sinon plus intelligents que les autres, vous êtes du monde pacifiques, vous êtes des gens démocratiques, vous êtes des gens qui avez à cœur l’avenir du Québec, et vous avez le droit vous aussi de vous exprimer librement, pis pas vous faire insulter par personne. Vous êtes beaux, vous n’êtes pas des covidiots, vous n’êtes pas des touristatas, vous n’êtes pas des imbéciles, si vous êtes ici ce soir c’est parce que vous êtes lucides, réveillés et altruistes et que vous pensez à l’avenir du Québec», a-t-il ajouté. 

Au milieu de la foule, un jeune homme avait les larmes aux yeux. «Quand Éric Duhaime parle, il me parle à moi directement», confie Zachary Noël.  

«On n’est pas des édentés!» ajoute Mélanie Naulleau, encore transportée par l’émotion.  

À l’extérieur de l’établissement, l’influenceur Carl Giroux filme l’autobus de campagne d’Éric Duhaime pour des gens qui suivent l’événement à distance. Il commente l’événement en direct. Quand nous l’avons approché, plus de 1000 personnes étaient connectées à son «live».  

Après l’événement, le chef conservateur est entré dans l’autobus, fatigué. Ses lunettes dans une main, il se frotte les yeux de fatigue. «Une femme vient de me dire que son fils, un adolescent, a eu des pensées suicidaires pendant la pandémie», glisse-t-il.  

Les appels au calme et à la manifestation par le vote ont-ils une valeur «pédagogique» ? «C’est sûr que j’ai une responsabilité. Je suis responsable de ce monde-là», conclut Éric Duhaime, avant de quitter l’autobus de campagne pour se diriger vers son hôtel en voiture.  

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