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L'article provient de TVA Sports
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«On essaie de ne pas trop s’emballer...»

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Louis-André Larivière

2022-07-06T13:19:07Z
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Peu importe le rang où Shane Wright, Juraj Slafkovsky et Logan Cooley seront repêchés, c’est presque une certitude qu’ils seront appelés au podium tôt dans la cuvée. À l’opposé, d’autres espoirs sont dans le néant et ignorent carrément s’ils trouveront preneur.

C’est aussi ça le repêchage. Des rêves qui ne se concrétisent pas.

«Il y a beaucoup de joueurs présents qui ne se font pas repêcher, souligne l’agent Gerry Johannson. Vouloir être sélectionné au repêchage, c’est un problème de premier ordre dans le hockey.» 

Il fut un temps où le repêchage amateur avait lieu dans des salles de conférence d’hôtels, notamment à Montréal. La plupart des joueurs ne s’y présentaient pas et le public n’était pas admis jusqu’en 1980 – dernière année à laquelle remonte la toute première sélection au total des Canadiens de Montréal dans un encan. 

La séance était tenue en une seule journée et s’étirait, à un moment donné, sur 12, 15, 16 ou... 18 tours! Les joueurs admissibles apprenaient souvent qu’une équipe avait jeté son dévolu sur eux dans les journaux, à la radio ou par des proches. Un contraste frappant avec l’ère des réseaux sociaux et des lucratifs contrats de télévision.

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L’ancien temps est révolu, certes, et la modernisation du repêchage au fil des ans l’a transformé en un événement médiatique d’envergure sur deux jours et plusieurs jeunes éprouvent une angoisse accablante face au spectre de ne pas entendre leur nom être prononcé sur le parquet.

Ajoutez à ce cirque le fait que chaque équipe rédige son propre palmarès selon les rapports de leurs éclaireurs canadiens, américains et européens.

«Les règlements ont changé, donc nous avons adopté une nouvelle stratégie, indique l’agent Don Meehan. C’est compliqué de distinguer, de nos jours, où un joueur sera repêché et nous trouvons très difficile de dire à certains jeunes hommes d’assister à la deuxième journée du repêchage.»

L’agent québécois Allain Roy abonde dans le même sens que son homologue de la firme Newport Sports : «Quand tu parles aux (32) équipes, tu peux aboutir avec n’importe qui».

Meehan est parmi les plus aguerris de sa profession. Il a vécu l’évolution du repêchage amateur et veut éviter de conseiller à ses jeunes clients de se présenter à l’événement s’ils n’ont pas de certitudes.

«Nous avons une politique selon laquelle nous incitons les joueurs et leurs familles, à moins qu’ils ne soient des candidats aux premier et deuxième tours, à demeurer à la maison au lieu d’attendre au repêchage.»

Slafkovsky dans l’attente

Johannson est le représentant de Slafkofsky, meilleur patineur international et possiblement celui que le Tricolore accueillera sur la scène du Centre Bell avec le tout premier droit de parole, ce jeudi.

Comme tous les experts, l’agent a constaté l’engouement que le Slovaque suscite et les bonds qu’il a faits dans les classements d’espoirs.  

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«Au début, il était simplement vu comme un jeune joueur. Avec sa performance en deuxième moitié d’année, c’est exceptionnel (off the charts), souligne-t-il.

«Tout le monde avait une bonne impression de lui. Maintenant, il est vu comme le premier, deuxième ou troisième espoir qui sera pris. C’est intéressant.»

La semaine dernière, Johannson disait ne pas savoir pour autant qui ciblera son protégé, jeudi, ni à quel rang. La philosophie chez The Sports Corporation : ne pas accorder trop d’importance à l’ordre de sélection d’une cuvée.

«Nous y portons attention, mais on essaie de ne pas trop s’emballer. On ne se soucie pas du rang de sélection», insiste-t-il pour dire en citant l’exemple d’un de ces clients repêchés au troisième tour en 2014.

«J’ai demandé à Brayden Point "si je pouvais te transformer en un choix de premier tour, est-ce que tu accepterais?" et sa réponse fut "non!".»

«Un moment dans le temps»

D’abord et avant tout, Johannson dit à ses clients de s’amuser et ne pas se livrer aux inductions fautives, que l’encan amateur n’est qu’un «moment dans le temps» et que le rendement au camp d’entraînement dictera la suite.

«On regarde comment le tout se déroule. On verra ce qui en découlera. Il faut que tu vives avec le rang où t’es pris.»

D’après Allain Roy, plusieurs joueurs qui espéraient appartenir aux élus du premier tour sont déçus lorsqu’ils ne sont pas sélectionnés aussi haut qu’ils l’espéraient. 

«Notre rôle est de les soutenir, de leur expliquer que ce n’est qu’une journée. Que ce soit un 15e choix au total ou un 50e, tu vas au camp comme tout le monde et tu travailles. T’auras peut-être plus de chances au camp si t’es un choix de premier tour, mais tu te présentes d’abord. C’est ça qui compte.»

À l’inverse, pour celui qui sera aux côtés de l’espoir européen Julian Lutz, lorsqu’un espoir ne trouve pas preneur pendant le déroulement de l'encan, le rôle du représentant devient plus humain. 

«C’est décevant pour tout le monde. La plupart des jeunes vont au repêchage avec leurs familles et ressentent quelque chose de plus profond, lorsqu’ils composent avec la déception face à ce qui se passe.»

TVA Sports et TVA Sports direct présentent le premier tour du repêchage jeudi à 19h.

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