Horizon Forbidden West: on a jasé avec Oleksa Lozowchuk, l’un des compositeurs du jeu [ENTREVUE]
Raphaël Lavoie
Comme son prédécesseur il y a quelques années, Horizon Forbidden West, le prochain chapitre de la saga de Guerrilla Games, risque une fois de plus de largement nous dépayser avec ses panoramas, ses personnages... et sa musique!
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Ainsi, parce que l’ambiance sonore d’un titre est profondément importante –et aussi parce qu’on aime toujours en apprendre plus sur Forbidden West– on a discuté avec l’un des compositeurs de la suite, le Canadien Oleksa Lozowchuk.
Le sympathique multi-instrumentiste, qui a longtemps travaillé pour Capcom avant de rejoindre l’équipe d'Horizon Forbidden West, nous a parlé de ses inspirations, de son processus créatif et de ce qui fera de la trame sonore de ce nouveau volet une œuvre unique.
Pèse sur start: Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur Horizon Forbidden West?
Oleksa Lozowchuk: Ça a commencé il y a plus de trois ans. J’ai amené mon plus vieux fils au travail, j’étais directeur de l’audio et de la musique chez Capcom à Vancouver.
C’était une journée «amenez votre enfant au travail». On a passé une partie de la journée à jouer à des jeux dans l’une des salles de révision et Horizon Zero Dawn venait juste de sortir. Je n’y avais pas encore joué, donc on s’est assis et on a regardé la cinématique d’introduction et, dans ma tête, je me disais: «C’est un jeu magnifique, je dois trouver une façon de travailler sur ça».
Une occasion est arrivée éventuellement. J’ai passé une audition, qui a pris quelques mois et, ensuite, l’équipe a vraiment aimé ce que j’ai proposé et les compositeurs aussi pensaient que ça convenait bien. Et on connait maintenant la suite de l’histoire!
PSS: Justement, était-ce difficile de s’intégrer à groupe de compositeurs qui avait déjà travaillé sur le premier volet?
OL: Chacun a sa propre voix et j’ai appris très tôt que Guerilla et Sony m’ont engagé pour ma voix, comme ils l’ont fait pour les autres compositeurs.
Même si nous sommes tous au service du son d’Horizon, ce qui fait que [la trame sonore] est unique, c’est le fait que nous avons tous des perspectives différentes. Comme les joueurs, lorsqu’ils vont jouer au jeu, ils vont entendre différentes compositions de différents compositeurs, mais toutes conçues dans le but de donner une gamme d’émotions pour Aloy, de même que pour les auditeurs. La musique, c’est subjectif. Certains vont peut-être aimer ou détester mes mélodies.
Donc, on essaie de faire de la «pollinisation croisée» autant que possible, sans pour autant diluer la voix unique de chacun.
PSS: Comment est-ce qu’on se prépare en tant que compositeur à travailler sur une franchise comme Horizon?
OL: J’ai passé beaucoup de temps à écouter la trame sonore du premier jeu, à y jouer. Pas de façon exhaustive, mais assez pour avoir une idée du rythme et de comment Aloy voit le monde. J’ai passé beaucoup de temps à lire les commentaires des fans sur YouTube, regarder des playthroughs et vraiment m’immerger dans l’univers pour comprendre la palette d’instrumentation, les textures, les harmonies.
Ensuite –je fais ça pour tous les projets– une fois que j’atteins un niveau où est-ce que j’ai absorbé tellement d’information, je mets tout ça de côté, j’essaie d’oublier et je commence à écrire instinctivement.
PSS: Cette immersion dans l’univers d’Horizon Zero Dawn vous a donc servi de base pour la composition de Forbidden West?
OL: Oui, mais c’est un processus qui est toujours en cours. Comme n’importe quel développeur de jeux, tu apprends constamment les nuances de ce qui fonctionne, ne fonctionne pas, ce qui fait Horizon. Parce que la notion d’Horizon s’agrandit. Ce n’est plus que Zero Dawn, mais il y a maintenant aussi Forbidden West.
Tu veux respecter ce que les joueurs aiment du premier jeu, mais tu sais aussi que tu dois leur donner quelque chose de nouveau à explorer et leur donner le goût de continuer à accompagner Aloy dans son périple. Une partie de ça était d’essayer de nouveaux trucs, juste écrire des trucs avec une nouvelle instrumentation, amener un nouveau son, avec des instruments différents.
PSS: Plus spécifiquement, qu’est-ce qui vous inspire dans le monde d’Horizon Forbidden West?
OL: Honnêtement, je crois que c’est la beauté, d’abord et avant tout. Ça a été l’accroche pour moi quand j’ai vu Horizon Zero Dawn pour la première fois, à quel point le monde était magnifique.
Personnellement, je réponds aux jeux, à la musique et aux films toujours à niveau viscéral en premier. [...] Donc, pour moi, c’était de se dire «comment est-ce que je faire en sorte que ce soit aussi magnifique que possible?».
Aussi, c’est un monde dans lequel j’aimerais passer du temps. J’ai travaillé sur des jeux de zombies pendant plus d’une décennie et ils étaient super, mais c’est vraiment plaisant de revenir dans mon domaine de prédilection, c’est-à-dire écrire de la musique un peu plus belle!
Horizon Forbidden West doit paraître plus tard cette année sur PS5 et PS4.