On a jasé à l’un des cowboys dépêchés à Saint-Sévère pour attraper les vaches en cavale
Jean-Michel Clermont-Goulet
L’histoire des vaches en cavale à Saint-Sévère fait le tour du monde. À court de solutions pour rapatrier le troupeau de bovins, le village a fait appel à un groupe de cowboys – vous avez bien lu – et le 24 heures s’est entretenu avec l’un d’eux.
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Les cowboys ont-ils l’habitude de tenter de telles missions?
Parmi les huit cowboys dépêchés à Saint-Sévère à la demande de la directrice générale de la municipalité, Marie-Andrée Cadorette, il y avait le directeur des rodéos du Festival Western de St-Tite, Sylvain Bourgeois.
Ce dernier insiste: les fermiers ont l'habitude de faire appel aux services de cowboys pour rapatrier des bovins. Ce qui est inusité avec le cas de Saint-Sévère, c’est qu'il y ait une vingtaine de vaches à rattraper.
«La plupart des fermiers qui ont des élevages sont habitués et ont des chevaux pour regrouper leur troupeau, mais des fermes laitières qui perdent leurs vaches, c’est assez rare», explique-t-il.
Pendant plus de 12 h, lui et les sept autres cowboys ont tenté de guider le troupeau de vaches vers des enclos portatifs qu’ils avaient prêtés au village. Leur tentative n'a toutefois pas porté ses fruits.
Pourquoi ça n’a pas fonctionné?
Dans les premières heures, l'opération se déroulait comme sur des roulettes. Un champ de maïs est toutefois venu tout bousiller, raconte Sylvain Bourgeois.
«On a fini par les rassembler dans les premières heures de nos recherches. Mais une fois près d’un champ de maïs pas encore battu, elles ont pris la fuite. Même à cheval, quand le champ fait huit pieds de haut, tu ne les vois plus.»
Le cowboy explique que le champ n'avait pas été battu par l'agriculteur parce qu'il avait été endommagé par les vaches en cavale quelques semaines avant. Le propriétaire attendait donc la visite de son assureur pour constater les dommages.
Pour pouvoir espérer mettre la main au collet des vaches, l'équipe de cowboys aurait probablement dû rester plusieurs jours à Saint-Sévère, reconnaît Sylvain Bourgeois.
Les cowboys pourraient-ils retourner à Saint-Sévère
Après la première tentative infructueuse, les huit cowboys avaient l’intention d'y retourner, sauf que le troupeau a disparu.
Sylvain Bourgeois n'a d'ailleurs pas été recontacté par la municipalité depuis. Il a toutefois fourni à Marie-Andrée Cadorette les coordonnées de cowboys ontariens qui travaillent avec des chiens et dont c'est véritablement le métier.
«C’est plus facile dans les boisés [avec des chiens] parce que les vaches peuvent s’y faufiler facilement, alors que ce n’est pas le cas à cheval», explique Sylvain Bourgeois.
Est-ce qu'il y a beaucoup de cowboys au Québec?
«On a encore des cowboys au Québec, mais également en Ontario et dans l’Ouest canadien», assure Sylvain Bourgeois, qui affirme que l’industrie équestre rapporte chaque année au Québec 1,4 milliard $.
Chaque été, une quarantaine d’événements semblables au Festival Western de St-Tite se tiennent dans la province, dit-il. Le rodéo a d'ailleurs la cote: les diverses associations compétitives dans la province rassemblent pas moins de 1500 membres.
C'est bien beau tout ça, mais en 2022, ça veut dire quoi, au juste, être un cowboy?
«Au début, les cowboys, c’était les personnes qui s’occupaient des troupeaux de vaches en Amérique du Nord. Aujourd’hui, si tu es un entraîneur de chevaux, un compétiteur dans n’importe quelle discipline qui implique des chevaux, tu es un cowboy», affirme Sylvain Bourgeois.
Yihaaaa!