«On a fini, on tourne la page» -Robitaille
Louis-André Larivière
Il fait 19°C à Los Angeles. À travers la fenêtre du bureau de Luc Robtaille, le ciel est voilé et les nuages se dissipent. Rien n’est plus représentatif de l’univers des Kings de Los Angeles : la reconstruction est terminée et la haute direction s’attend à ce que les beaux jours reviennent dès cette saison.
«Nous, on a dit qu’on en a fini. On tourne la page, a déclaré le sympathique président du club dans un entretien avec le TVASports.ca, jeudi. C’est pourquoi on a embauché des gars comme Phillip Danault et Alex Edler, et qu’on a acquis Viktor Arvidsson. On veut de la passion dans notre formation»
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La dernière conquête de la coupe Stanley des Kings remonte à 2014, lorsqu’ils ont triomphé dans une deuxième finale en trois ans. Depuis ce sacre, ils ont raté les éliminatoires trois printemps d’affilée. Précisément, ils ont été écartés du portrait cinq fois sur sept.
Peuvent-ils redevenir compétitifs dès cette année?
«Notre but est toujours de gagner la coupe, mais pour y parvenir, il faut atteindre les séries et que les joueurs gagnent en expérience. Il faut donc entrer dans le tournoi et voir ce qui peut arriver. La Ligue nationale, ce n’est plus comme dans le temps : tu ne peux pas te permettre de break.»
Les dernières années de misère pour les Kings et leurs partisans ont toutefois permis à cette prestigieuse organisation de repêcher du talent magistral, dont Alex Turcotte, Quinton Byfield, et, plus récemment, le défenseur des Colts de Barrie Brandt Clarke.
Le site The Athletic a d’ailleurs classé leur bassin d’espoirs au cinquième rang de la LNH, en raison de la profondeur et du potentiel des jeunes qui aspirent à décrocher un poste dans le circuit Bettman, avec lesquels la patience sera de mise.
«Si un jeune arrive et qu’il est prêt, il va jouer. On sera patient avec nos jeunes, Byfield a joué dans la Ligue américaine, Turcotte aussi. D’autres jeunes ont été repêchés dans les deux premiers tours joueront au collégial ou dans la LAH (chez le Reign d'Ontario).»
Le plein de centres
Si la disponibilité des joueurs de centre d’impact était plutôt rare au cours des dernières années sur le marché des échanges ou à l’ouverture de la frénétique journée du 1er juillet, les Kings ont compris que des pivots à caractère offensif passeraient par le repêchage et le développement.
Ainsi, ils ont sélectionné un total de huit joueurs de centre avec leurs choix de premier et deuxième tours entre 2017 et 2021. Mais il y a une autre stratégie derrière cette statistique.
«On sait que c’est plus facile pour un centre de jouer à l’aile que pour un ailier d’être muté au centre, nuance Robitaille. Un bon joueur de centre peut aller à l’aile et s’habituer à sa position.
«Puis, lorsque notre tour arrivait de repêcher, le meilleur joueur disponible était un centre. On savait que c’était plus important pour nous d’avoir un centre qu’un défenseur si le joueur qu’on voulait était encore disponible.
«Turcotte, par exemple, peu importe qui était disponible. C’est lui qu’on voulait.»
Reconstruction administrative
Robitaille ne s’est pas rendu au Québec au cours de la dernière année, en raison de toutes les restrictions sanitaires qui compliquent les déplacements internationaux.
Il dit qu’il accompagnera l’équipe lors de son passage à Montréal, le 5 novembre, et qu’il se rendra aussi au match des étoiles de la Ligue américaine, qu’accueillera le Rocket de Laval en février.
Parlant du Québec, qui est frappé par une percutante pénurie de main d’œuvre dans tous les secteurs, Robitaille et les Kings ont aussi eu du fil à retordre ces derniers temps. Si la reconstruction de l’effectif est révolue, une réorganisation administrative a été nécessaire en raison d’un manque de travailleurs.
«Lorsqu’on est arrivé au bureau en août, on ne vendait pas de billets. Il a fallu tout rebâtir notre personnel, raconte-t-il. Avant, on avait 50 personnes qui vendaient des billets aux guichets. Seulement une douzaine d’employés sont revenus, surtout des étudiants au collégial.
«On vit la même chose (qu’au Québec). Je ne sais pas où sont les jeunes, ils ne veulent pas travailler ou quoi?», s’esclaffe-t-il.