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L'article provient de TVA Sports
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Omnium britannique: comme à 13 ans

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Photo portrait de François-David Bernier

François-David Bernier

2022-07-15T04:01:37Z
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Lors d’un voyage en Écosse en 2010, Cameron Young est passé par les links de St Andrews. Du haut de ses 13 ans et des tertres arrières, l’adolescent avait enregistré un retentissant 68. Douze ans plus tard, il est assis en tête de l’Omnium britannique à l’issue de la première ronde où il a joué 64 (-8).

Un coup de chance ou une prémonition?

«Jamais je n’aurais pensé me retrouver ici un jour. À ce moment, je ne comprenais pas encore que je pourrais jouer au golf au collège et chez les pros. Je tentais simplement de réaliser le meilleur score», a relaté le New-Yorkais de 25 ans.

«Je savais que j’étais meilleur que plusieurs golfeurs, mais je n’avais aucune idée des options sérieuses qui pouvaient s’offrir à moi plus tard.»

Sans presser le pas, son père David était alors professionnel en titre dans un club de l’État de New York. Fiston jouait au golf, au baseball et au hockey comme bien des ados du nord-est des États-Unis.

Quand Cameron a réalisé qu’il pouvait poursuivre son chemin, il s’est mis au travail en repoussant ses limites sur les parcours. Il s’est démarqué dans les grands tournois juniors américains, faisant même sa place au sein de la formation de la coupe Ryder junior.

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En 2015, il s’est joint au Deamon Deacons de l’Université Wake Forest où il a aussi fait des flammèches. Il a ainsi pavé son chemin jusqu’à sa première présence en tournoi majeur lors de l’Omnium des États-Unis à Pebble Beach en 2019.

Bon choix

Dans un brin de jasette en ronde d’entraînement avec le Canadien Corey Conners plus tôt cette semaine, sa mère Barbara nous a démontré toute sa fierté de le revoir sur les links écossais. Un endroit où elle chérit les souvenirs du passé.

Et sur une pointe humoristique alors qu’elle scrutait l’horizon près du 15e trou. «Je suis contente qu’il ait choisi le golf, car je ne voulais pas m’asseoir dans les arénas frigorifiés toute la journée. Il a fait le bon choix. Les parcours de golf, c’est beaucoup mieux.»

Mme Young n’a pas mis de temps à raconter les prouesses de fiston lors de ce voyage inoubliable de 2010. La famille a joué tant le Old que le New Course en plus des mythiques parcours écossais de Carnoustie, Kingsbarn, Gullane et Crail. Et pas toujours dans les conditions les plus faciles.

Permission

En grimpant sur le premier tertre du Old Course, Cameron s’est élancé devant des membres du R&A qui discutaient sur le parvis du magnifique pavillon. Son père David a demandé à ce qu’il puisse s’y élancer.

L’innocence l’a aidé. «Par chance, je ne savais pas encore la signification de cette organisation. Sinon, c’est certain que la nervosité m’aurait ennuyé. M’exécuter sur ce tertre, c’est mon grand souvenir de cet endroit», a-t-il insisté.

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Avec humilité, en conférence de presse, après son éclatante carte initiale, Young n’a pas dévoilé son score de 2010. Mais sa mère l’avait fait quatre jours plus tôt!

Perpétuel apprentissage

Bien que cette expérience lui était unique et même si le Old Course n’a guère changé depuis une décennie, les conditions de jeu ne sont pas les mêmes lors de l’Open. Évidemment.

Celui qui dispute sa première saison complète sur le circuit de la PGA a étudié attentivement le parcours lors de ses quatre jours d’entraînement cette semaine. «À ma visite en 2010, je n’avais pas vraiment pigé toutes les possibilités de style de jeu. Je n’avais pas pris le temps d’étudier le parcours. On peut y jouer chaque jour pendant une année complète sans même égratigner la surface des connaissances qu’on peut y trouver. Il y a tant de petits détails à savoir, de nuances et de subtilités à découvrir.»

«Il faut savoir accepter sa préparation qui ne peut dépasser 5 % de tout ce qu’il faut savoir par ici. C’est impossible de tout connaître tant le flot d’informations est immense.»

Une chose est néanmoins certaine, il adore s’élancer sur le Old Course puisqu’il ne peut retrouver cette expérience unique aux États-Unis.

Il se souviendra toujours de son premier passage dans le berceau du golf en 2010. Et il se souviendra toujours de cette première ronde incroyable de l’Open en 2022.

L’érable à l’honneur

Plusieurs Canadiens ont traversé l’Atlantique pour assister à l’Open. Dans l’attente à l’aéroport à Montréal, j’ai rencontré deux Montréalais, des membres du club de golf Whitlock. J’ai même vu une casquette du CH sur la rue. Mais jeudi, Malcolm s’est démarqué en portant fièrement la feuille d’érable. Rencontré près du muret du Road Hole, le 17e, ce résident d’Halifax a gagné un billet à la loterie de l’Omnium pour la ronde de pratique de lundi. Mais la chance lui a souri quand il a pu acheter le forfait Links lui donnant accès à l’évènement tous les jours. Au coût de 700 $, celui-ci lui permet de s’installer dans les gradins et inclut même la bouffe. En se faisant remarquer, il vit une semaine inoubliable à St Andrews.

Ian Poulter hué

Quoi qu’il en dise dans ses propos très décousus et contradictoires, Ian Poulter a été hué quand il s’est pointé sur le premier tertre du Old Course ce matin. L’enfant terrible anglais, membre de la série LIV Golf, a été cuisiné par la presse britannique sur le sujet. Malgré la réalité et les enregistrements, il a tout réfuté. À son premier coup, il a frappé un gros crochet vers la gauche. La balle a traversé l’allée du 18e et terminé sa course à cinq verges des piquets hors limite.

Hôtel huppé

Sans surprise, l’hôtel du Old Course est réservé mur à mur depuis des années. Des golfeurs comme Tiger Woods et Henrik Stenson y logent. À proximité du 17e trou, l’établissement 5 étoiles fait saliver. Il se veut l’ancienne gare de St Andrews. L’entreprise américaine Kohler, très active dans le monde du golf, a mis la patte sur l’un des plus beaux complexes d’Europe en 2004. Lundi prochain, les chambres seront disponibles pour la somme de 800 $. Cette semaine, il vaut mieux ne pas penser au tarif.

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