Foyer présumé du variant Omicron après un party de Noël en Norvège
Agence France-Presse
La Norvège a réintroduit jeudi des restrictions sanitaires anti-COVID à Oslo et dans sa région après l'apparition d'un foyer présumé du variant Omicron qui pourrait avoir touché la moitié de quelque 120 convives d'un repas de Noël, pourtant tous vaccinés.
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Si le nouveau variant devait être détecté chez tous les convives testés positifs à la COVID-19, il s'agirait de loin du plus gros foyer connu d'Omicron en Europe.
«La situation est inquiétante», a déclaré la ministre norvégienne de la Santé, Ingvild Kjerkol, lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte quelques heures après une annonce redoutée.
Quelques instants plus tôt, la municipalité d'Oslo avait confirmé qu'un cas du variant Omicron avait à ce stade été détecté parmi la cinquantaine - «entre 50 et 60», selon les autorités - de personnes infectées par la COVID après un repas de Noël dans un restaurant de la capitale le 26 novembre.
La totalité des quelque 120 convives avaient pourtant été vaccinés et tous s'étaient soumis à un autotest avant le dîner organisé par le producteur d'énergie solaire Scatec.
Les autorités sanitaires ont dit s'attendre à ce que le variant soit retrouvé chez d'autres convives à mesure que les travaux de séquençage avancent.
«Cela indique que le virus contamine très facilement et que le vaccin ne protège pas bien contre les contaminations. Nous espérons et croyons que le vaccin protège contre les formes graves de la maladie, mais on ne sait pas à quel point», a souligné Mme Kjerkol.
Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le nombre de cas connus de personnes contaminées avec ce variant dans les pays de l'Espace économique européen (Union européenne plus Norvège, Islande et Liechtenstein) était jeudi de 79.
Variant bientôt majoritaire?
Pour tenter d'éviter que la propagation du virus soit hors de contrôle, le gouvernement norvégien a décrété de nouvelles restrictions à Oslo et dans sa région, effectives à compter de minuit.
Entre autres mesures, le port du masque - jusqu'alors seulement recommandé à l'échelle nationale - y sera notamment obligatoire dans les transports en commun, taxis, centres commerciaux et boutiques où la distanciation est impossible.
Le télétravail deviendra aussi la règle là où c'est possible, le nombre de personnes sera plafonné à 100 dans les événements privés en intérieur, et les clients des bars et restaurants devront s'enregistrer, l'alcool devant leur être servi assis.
Ces obligations régionales sont assorties de recommandations nationales (distanciation, télétravail...) et de nouvelles règles pour les voyageurs: à compter de minuit, toutes les personnes entrant en Norvège devront subir un test Covid à leur arrivée ou dans les 24 heures qui suivent.
Bien que le foyer source d'inquiétude soit lié à de telles agapes, les repas de Noël, une tradition très chère aux Norvégiens où l'alcool coule souvent à flots, ne sont quant à eux pas interdits.
«J'estime que c'est à chacun d'évaluer cela en fonction des règles données qui soulignent l'importance de garder ses distances et de limiter la proximité physique», a indiqué le premier ministre, Jonas Gahr Støre, lors de la même conférence de presse.
Face à l'émergence du variant Omicron, la Norvège avait déjà allongé à sept jours la durée de l'isolement pour les personnes ayant eu un test positif à ce variant et porté à dix jours la durée de quarantaine imposée à leurs proches vivant sous le même toit.
Le pays scandinave, qui observe depuis quelque temps une remontée du nombre de contaminations, d'hospitalisations et de morts dues au Covid, avait fait état mercredi des quatre premiers cas du variant Omicron sur son sol. Aucun n'était pas lié au repas de Noël organisé par Scatec.
Jeudi, l'ECDC a indiqué que le variant Omicron, d'abord détecté en Afrique du Sud, risquait de devenir majoritaire en Europe d'ici «les tout prochains mois».