Le premier cas d’Omicron détecté à Montréal, confirme la Santé publique locale
Félix Lacerte-Gauthier
La Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal a confirmé, mercredi, que le premier cas du variant Omicron de la COVID-19 confirmé au Québec se trouve bel et bien dans la métropole.
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La directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, a expliqué que le cas est lié à un voyageur, ajoutant toutefois que les protocoles mis en place devraient empêcher sa propagation. «C’est quelqu’un d’asymptomatique et de doublement vacciné. Il y a un isolement très strict qui est mis en place», a souligné la Dre Drouin.
Lundi, le ministre de la Santé Christian Dubé avait avoué qu’un premier cas du variant avait été détecté dans la province.
La DRSP de Montréal a reconnu être préoccupée par le nouveau variant et elle adapte donc ses protocoles de suivi de la maladie.
«À ce stade, on a très peu d’informations sur les caractéristiques épidémiologiques du variant Omicron, sa transmissibilité et jusqu’à quel point il va créer des formes sévères de la maladie. Dans un contexte comme ça, l’angle à adopter, c’est la prudence», a expliqué la Dre Mylène Drouin.
La DRSP appliquera une «approche différenciée» selon le variant, et tous les protocoles mis en place au printemps seront réactivés.
«Avec des cas suspects d’Omicron, on va être dans une approche très "suppressive". Les contacts, même doublement vaccinés, vont être isolés. On va avoir un suivi très serré pour éviter qu’il y a ait des cas supplémentaires et une transmission communautaire», a-t-elle vulgarisé.
La Dre Drouin explique que la meilleure stratégie pour l’instant est de réduire au maximum les importations de cas, et elle salue à ce propos l’initiative du gouvernement fédéral, qui a resserré ses frontières et imposé de nouvelles règles aux étrangers afin de limiter l’entrée du variant au pays.
«On doit clairement se préoccuper des taux de vaccinations de l’ensemble des pays du monde, puisque ce sont des incubateurs à variant et on va s’en sortir quand tout le monde va s’en sortir», a-t-elle ajouté
Prudence avec les Fêtes
Par ailleurs, la Dre Drouin s’est montrée prudente vis-à-vis des propos du premier ministre François Legault, qui a confié en point de presse espérer que les soupers de Noël puissent se tenir avec jusqu’à 25 convives cette année.
«La recommandation ne viendra pas de moi», s’est exclamée la Dre Drouin, en ajoutant qu’il faut voir l’évolution de la situation.
«Actuellement, il y a une augmentation de cas, mais très peu d’impact sur les hospitalisations. Si on continuait sur cette lignée, peut-être qu’on aurait pu aménager un temps des Fêtes intéressant pour tout le monde, mais il y a l’incertitude du variant Omicron», a-t-elle ajouté.
Elle explique qu’il faudra suivre l’incidence du variant sur les taux d’hospitalisation au cours des deux prochaines semaines, et que s’il y a des rassemblements, il faudrait que les gens soient vaccinés.
Des écarts importants dans la vaccination des 5-11 ans
Après une semaine de vaccination chez les jeunes 5 à 11 ans, près de 20 000 enfants ont été vaccinés, ce qui correspond à 14% de la population admissible. Près du tiers de cette population a également pris rendez-vous pour recevoir le vaccin.
«Il va y avoir des approches dans des écoles ciblées en priorité dans les quartiers chauds, des endroits où il y a un peu plus de barrières», a mentionné la Dre Drouin. Elle ajoute que son message aux parents est, si c’est possible pour eux, d’aller le plus tôt possible dans les centres de vaccination.
Toutefois, des écarts importants subsistent. À Outremont et dans Rosemont–La Petite-Patrie, par exemple, les taux de vaccinations pour cette catégorie d’âge sont respectivement à 17,3% et 15,6%, alors que dans le nord-est de la Ville, les taux tombent à 3,2% et 3,5% pour Montréal-Nord et Saint-Léonard.
«Si on prenait la carte de la vaccination quand on était avec les adultes, la première semaine de vaccination, c’était les mêmes territoires», a rappelé à ce propos la Dre Drouin, qui est néanmoins optimiste que la campagne de vaccination dans les écoles pourra permettre de changer la donne.