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Culture

Olivier Dion revient sur sa période difficile en France

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Sabin Desmeules

2023-05-22T14:00:00Z
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Pour la première fois de sa carrière, Olivier Dion chante ce dont il a vraiment envie. Avec Sur le fil, il sort enfin ce qu’il garde en lui depuis trop longtemps: son côté fragile, vulnérable, les troubles intérieurs qui l’habitent. L’artiste nous présente le vrai Olivier Dion.

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Le restaurant italien de l’hôtel où il loge à Las Terrenas, en République dominicaine, a pris feu la semaine dernière. Ça semblait gros, le nuage de fumée était immense, selon les images qu’Olivier Dion a partagées sur Instagram. Toutefois, le feu a rapidement été maîtrisé, et Olivier ainsi que les autres vacanciers qui avaient une chambre au même endroit n’ont pas eu le temps d’avoir peur. «On n’a jamais été inquiets, mais c’était quand même impressionnant à regarder. Il y avait de grosses flammes et beaucoup de fumée qui sortaient du restaurant, et c’est vraiment collé sur l’hôtel. Heureusement, ç’a été rapidement maîtrisé.» 

C’est les deux pieds dans le sable du paradis ensoleillé où il anime l’île de l’amour qu’Olivier a lancé son troisième disque, Sur le fil. La photo en couverture et celles pour la promo ont d’ailleurs été prises là-bas. «Le visuel, je l’avais déjà avant d’arriver en République dominicaine, mais j’avais autre chose en tête... Dans cet album, il y a beaucoup de références à l’eau, à la mer... Avec la photographe Rosalie-Anne Bolduc, je me suis amusé, et on a fait une séance photo dans l’eau. Au départ, c’était pour le fun, mais quand j’ai vu le résultat, je me suis dit que je voyais une de ces photos en couverture du disque.» 

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DES CHANSONS TROP SOMBRES POUR L’INDUSTRIE

Sur le fil, c’est le chanteur lui-même qui l’a autoproduit. «D’un point de vue artistique et créatif, ça m’a laissé une liberté totale. C’est vraiment moi qui suis à l’origine de chacun des choix sur l’album, autant en ce qui concerne les gens avec qui je travaille que sur les plans sonores et visuels. J’ai financé cette œuvre à 100 %. Je n’ai pas eu droit à des subventions, parce que, quand j’ai commencé le projet il y a trois ans et demi, j’étais beaucoup en France et j’ai coécrit avec des auteurs-compositeurs français. Sur certaines pièces, je me retrouve avec 33 % des droits tandis que deux Français se partagent 66 %, de sorte que je n’ai pas eu accès à des subventions québécoises ni canadiennes.» 

Olivier a approché deux maisons de disques en France pour l’aider dans sa démarche. «Mais on m’a dit que le projet était trop sombre, trop mélancolique, pas assez joyeux, et que ça prenait des chansons plus rythmées et enjouées pour que ça tourne à la radio.» Le jeune homme était toutefois à un stade de sa carrière et de sa vie où il avait envie de faire vraiment ce qu’il voulait. «J’ai vécu des remises en question, des doutes et une période un peu plus sombre, et c’est ce que j’avais envie de raconter.» 

THÉRAPIE ET INTROSPECTION

En créant cet album, Olivier a eu l’impression de faire une thérapie. «Et il y a eu une vraie thérapie dans ma vie en même temps, admet-il. J’en avais besoin. Je me cherchais. J’ai vécu une période un peu plus mélancolique. Dans les dernières années, j’ai eu des phases avec une humeur un peu plus dépressive. Ce métier m’a causé beaucoup de stress. Je me suis demandé si j’étais là pour les bonnes raisons et si j’avais envie de continuer.» La sortie du disque est également thérapeutique. «Le fait de parler ouvertement et de dire publiquement qu’à un certain moment dans ma vie j’ai été un peu perdu et que j’ai été en quête de moi-même et d’équilibre, ça fait du bien!» 

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UN CHAPITRE FRANÇAIS DIFFICILE

Après avoir été reconnu ici, Olivier a goûté, il y a quelques années, à l’ivresse d’un immense succès en France. Il a signé avec Columbia France en 2014 et a amorcé sa conquête des vieux pays en 2015. L’année d’après, le spectacle musical Les trois mousquetaires, dans lequel il jouait D’Artagnan, l’a propulsé au rang des stars. Sa carrière a connu un bel essor. Mais, après l’euphorie, il y a eu des moments difficiles. «Je me suis séparé de mon gérant; on ne partageait plus la même vision. Ça faisait quelques années qu’on collaborait et on a fait de grandes choses ensemble. On avait le même genre d’ambition, mais on n’avait plus la même vision. Il a donc fallu qu’on se sépare. Mais, quand on laisse une personne avec qui on a accompli de grandes choses, on se retrouve seul avec un syndrome de l’imposteur et on se demande si on va être capable de continuer en solitaire et si les projets vont se présenter aussi bien.» 

Si le chanteur a eu des moments qui n’ont pas été faciles dans la Ville Lumière, il y a vécu une expérience professionnelle bénéfique. «Et mon passage en France est vraiment à la base de cet album-là», se réjouit-il. Mais chacune de ses arrivées là-bas a été compliquée, selon ses propres dires. «J’ai toujours eu de la misère à trouver mes repères. J’arrivais à Paris fatigué. C’était une période de remises en question. Je me demandais si j’étais au bon endroit et si je faisais la bonne chose. Je me sentais loin de chez moi, parce que j’aime bien être à la maison, j’aime Montréal, j’aime le Québec.» Malgré tout, il désire continuer à faire carrière sur les deux continents. «Est-ce que je me relancerais dans un projet qui m’obligerait à habiter là-bas pendant deux ans? Je ne sais pas.» 

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UNE HISTOIRE D’AMOUR TUMULTUEUSE

Cette période en sol français était également trouble sur le plan sentimental. «J’ai vécu une relation amoureuse très compliquée, très tumultueuse avec une fille qui vivait en France. Et ça a pris beaucoup de place dans ma vie pendant mon séjour.» C’est de cette histoire qu’il est question dans la chanson Paris (n’est plus la même)

PEUR DE L’ENGAGEMENT

Dans cette même pièce, le trentenaire aborde la peur de l’engagement. Est-ce quelque chose qui l’affecte toujours et qui le suit dans sa relation actuelle, qu’il entretient depuis un an avec l’influenceuse Emy-Jade Greaves? «Cette peur n’est pas tout à fait domptée. On a souvent des discussions à ce sujet. Même si cette crainte est toujours là, je m’améliore, insiste-t-il. J’ai toujours eu une grande peur de l’engagement, que ce soit plus jeune ou en vieillissant. Aujourd’hui, j’essaie de la dompter en ne me projetant pas trop et en n’anticipant pas les choses. C’est quelque chose qui me crée beaucoup de stress. Et il faut que j’apprenne à connecter avec le moment présent. En fait, je ne sais pas si j’ai plus peur de l’avenir ou peur de ne pas être assez dans l’instant présent.» 

ÉQUILIBRE, DÉSÉQUILIBRE

Dans le titre La plage, Olivier aborde l’équilibre mental parfois fragile de sa sœur cadette. Et Sur le fil évoque sa propre fragilité. «J’ai commencé à écrire La plage en pensant à ma sœur. Elle a eu une enfance pas facile. Il n’était pas évident pour elle d’accéder au bonheur, explique-t-il. Et plus tard dans le processus de création, j’ai aussi pensé à mon parrain, qui a eu de gros problèmes dans sa vie, notamment avec l’alcool.» Il a également songé à lui-même. «Je n’ai pas non plus goûté facilement au bonheur. Je vis beaucoup mes émotions les plus sombres intérieurement. Je ne sais pas si j’ai cultivé cette mélancolie, mais je me souviens qu’au secondaire, elle m’habitait constamment.» 

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La recherche d’équilibre a également été présente d’une autre façon dans la vie d’Olivier. «Dans la chanson Sur le fil, je parle de cette période où j’ai eu l’impression qu’il y avait un déséquilibre entre le travail et le plaisir. Je me suis perdu, je ne savais plus trop vers où aller. Ç’a été une période où je travaillais trop. Je me cherchais, et la pire façon de se trouver, c’est quand on touche le fond.» En ce moment, il vit une période heureuse. Il anime l’île de l’amour de Las Terrenas. «Je m’amuse beaucoup. Dans mon rôle d’animateur, je n’ai pas le syndrome de l’imposteur. Je me sens bien dans ce rôle.» Sa blonde est à ses côtés. Mais il n’y aura pas de demande en mariage sous le soleil. «Je vais laisser ça aux Insulaires.»  

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