Des fleurs bourrées de pesticides pour le Fête des mères
Anne-Sophie Roy
Le bouquet de fleurs que vous achèterez pour la fête des Mères sera fort probablement bourré de pesticides, en plus de venir de très loin sur la planète. La ferme florale Enfants sauvages, qui cultive et distribue des fleurs au Québec, offre une solution de remplacement locale à l’industrie géante des fleurs coupées.
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Le projet agricole Enfants sauvages est né de la rencontre de Thierry Bisaillon-Roy, spécialisé en gestion d’entreprise agricole biologique, et Alice Berthe, designer florale et directrice de projet.
«On arrive vraiment à un bon moment. Les gens veulent du local, du biologique, du beau, du frais, de la nature, et on leur livre ça dans un bouquet», explique Thierry Bisaillon-Roy, copropriétaire de la ferme créée il y a trois ans.
En proposant des fleurs de saison issues d’une agriculture responsable et écologique, le couple d’entrepreneurs souhaite offrir une solution de rechange à une industrie dont l’impact environnemental est énorme.
Offrir un cadeau empoisonné
Ces jolies fleurs «botoxées» qui survivent à plusieurs jours de transport ont non seulement un coût environnemental important, mais présentent des risques pour la santé de ceux et celles qui les cultivent. Les travailleurs d'un peu partout dans le monde doivent s'armer de masques à gaz et de combinaisons pour se protéger des pesticides toxiques utilisés dans la culture de ces fleurs.
«C’est ironique, mais, quand on reçoit un bouquet de fleurs de chez le fleuriste, la dernière chose à faire, c’est de mettre son nez dedans, parce que c’est vraiment un cocktail chimique!» indique l’entrepreneure.
S’approprier le marché
Les fermes de petite surface poussent de plus en plus au Québec et le marché de la fleur coupée écoresponsable est en pleine ascension, selon Alice Berthe.
«Plus on va être de petites fermes sur de petites surfaces, plus le marché de la fleur coupée écoresponsable va prendre de la place, parce qu’en ce moment, 90% des fleurs coupées viennent de l’étranger.»
La plupart des producteurs de fleurs cultivent de manière écologique et livrent localement pour faire profiter la communauté à proximité.
«Si on se dit qu’il nous reste 10% des parts de marché, on ne va pas se battre entre nous. Il faut qu’on se tienne ensemble et qu’on prenne la part du 90%», ajoute Alice Berthe.
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