Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Offres aux syndicats rejetées: Québec ouvert à d’autres compromis

Partager
Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2023-12-07T15:26:30Z
2023-12-07T20:01:14Z
Partager

Après avoir allongé un milliard $ supplémentaire hier, le gouvernement Legault est déjà prêt à bonifier son offre aux employés du secteur public. Mais la flexibilité réclamée en échange équivaut à un retour du favoritisme, estime le Front commun.  

• À lire aussi: Négos du secteur public: Québec bonifie son offre à 12,7%, le Front commun maintient sa grève

Moins de 24 heures après avoir fait passer son offre salariale de 10,3% à 12,7% sur cinq ans, le gouvernement est prêt à ajouter de nouvelles sommes afin de régler le conflit avec les quelque 600 000 syndiqués de l’État.

«C’est tellement important pour moi d’améliorer les services en santé et en éducation qu’on est ouvert à d’autres compromis», a déclaré le premier ministre François Legault, jeudi matin.

Même si Québec assurait ne pas avoir de marge de manœuvre, cet automne, M. Legault assure que la nouvelle offre d’une valeur de 9 milliards $ présentée hier se situe «à l’intérieur du cadre financier» du gouvernement.

Votre témoignage m'intéresse

Vous devez jongler avec les défis engendrés par la fermeture des écoles ?

Écrivez-moi à l'adresse

Flexibilité réclamée

En retour, toutefois, le premier ministre réclame plus de flexibilité de la part des syndicats. 

Publicité

«C’est important que tous les Québécois comprennent que les négociations qu’on mène actuellement pour renouveler les conventions collectives vont être déterminantes pour l’avenir des réseaux de la santé et de l’éducation, a déclaré François Legault. Depuis des dizaines d’années, on n’arrive pas à améliorer les services en éducation et en santé, beaucoup à cause de la rigidité des conventions collectives.»

Il donne l’exemple d’un gestionnaire qui s’entend avec un employé sur un horaire de travail. «Ça peut être rejeté par le syndicat», déplore M. Legault. 

«Ce n’est pas normal que notre réseau soit géré par des syndicats plutôt que par des gestionnaires», dit-il.

Retour du favoritisme

Mais pour le Front commun (FTQ, CSN, CSQ, APTS), la demande de Québec signifierait un retour à une époque où le gestionnaire pouvait décider qui obtient les horaires les plus convoités. 

«À partir du moment où on enlève toute responsabilité aux exécutifs syndicaux de s'assurer que les décisions qui sont prises sont équitables, respectables, justifiées, on tombe dans de vieux patterns d’il y a 40 ou 50 ans», a déclaré la présidente de la FTQ, Magali Picard. 

«On va revenir à: ‘‘elle a des yeux bleus, j’aime ça. Elle m’apporte mon café le matin’’. C’est ça qui se passait», a-t-elle illustré un peu plus tard, en anglais. 

  • Le ministre Bernard Drainville revient sur la situation dans les écoles avec Yasmine Abdelfadel, via QUB radio:

Publicité

À ses côtés, le premier vice-président de la CSN, François Enault, a ajouté que la proposition du gouvernement sur la flexibilité équivaut à «arracher des pages à nos conventions collectives et aller chercher plus de droit de gérance». 

M. Enault assure que le Front commun a proposé d’autres mesures afin d’accorder plus de souplesse, mais refuse de les dévoiler. 

Pas de contre-offre

Après avoir rapidement rejeté la proposition de Québec, mercredi, le Front commun n’entend pas déposer une contre-offre en bonne et due forme. 

Par contre, les syndicats sont prêts à bouger sur plusieurs enjeux aux tables de négociations, assure le président de la CSQ, Éric Gingras. «Les affaires de contre-offre, pour nous, c’est davantage médiatique», dit-il. 

Chose certaine, le Front commun estime avoir l’appui de la population, particulièrement après la publication d’un sondage Léger qui indique une hausse de l’insatisfaction envers le gouvernement Legault. 

«Ils nous ont déposé de quoi hier, puis ils nous disent aujourd’hui qu’ils ont déjà encore d’autre argent. Ça fait qu’ils ont scrappé leur offre d’hier. Ce n’est pas moi à leur montrer à négocier, mais quand même... On va continuer», a lancé M. Enault.

Magali Picard, elle, se questionne sur la stratégie du premier ministre. «Moi, j’aime négocier avec des gens en contrôle, des gens qui ont un plan, des gens qui le font basés sur des statistiques, sur des normes. Et là, je n’ai pas cette assurance-là, qu’on négocie avec une personne qui est en contrôle, avec un gouvernement qui a l’expérience et qui sait où on doit terminer», dit-elle. 

Le Front commun prévoit toujours tenir sa grève à compter de demain, jusqu’au 14 décembre. 

Pendant ce temps, la Fédération autonome de l'enseignement a confirmé avoir déposé une nouvelle contre-offre, jeudi, après avoir rejeté une proposition de règlement la veille. Ses membres en sont à leur 11e journée d'une grève générale illimitée. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité