Abolition du prix minimum sur l’essence: les automobilistes veulent des résultats concrets à la pompe


Mathieu Boulay
Les automobilistes québécois frustrés de payer plus cher que ceux des autres provinces espèrent que l’abolition du prix minimum sur l’essence va leur donner une pause à eux aussi.
«On espère que ça va calmer les prix à la pompe, explique Gabriel Gentile, qui attend pour faire le plein au Costco de Laval. Ils veulent donner un petit break aux Québécois, mais ce sont aux pétrolières de s’arranger afin que l’on constate une différence à la pompe.»
Québec a annoncé qu'elle ira finalement de l'avant en abolissant le prix minimum de l'essence.
La Fédération canadienne des contribuables (FCC) a salué l’initiative du premier ministre François Legault.
«Pendant trop longtemps, le prix plancher a protégé les stations-service de la vraie concurrence au détriment des automobilistes, qui paient leur essence plus chère qu’ils ne le devraient, a déclaré le directeur Québec de la FCC, Nicolas Gagnon, par voie de communiqué.
Les Québécois paient déjà leur essence plus cher que dans les autres provinces en raison des nombreuses taxes sur chaque litre, mais également aussi en raison du système unique qui donne des redevances au Fonds d’électrification et de changements climatiques. Dans les autres provinces, l'abolition de la taxe carbone a permis une diminution importante à la pompe. On a constaté des écarts entre 20 et 30 sous par litre sur une base régulière avec le Québec.
Dur pour les petits
Selon les gens de l’industrie, l’annonce pourrait faire très mal aux 1000 stations indépendantes.
«Le prix plancher, c’est le prix minimum où on peut aller. Rien ne dit que les grosses pétrolières vont aller en bas de ce standard à compter de maintenant», indique Jean-Philippe Dauray, vice-président des Pétroles Maurice
En même temps, il craint que cette annonce ouvre la porte aux Shell, Esso et Petro-Canada de ce monde pour faire la vie dure aux indépendants.
«Il y a un risque que ça arrive, ajoute-t-il. Ils sont capables de fermer les stations comme nous et Costco s’ils le souhaitent.»
Pour sa part, Costco n’a pas voulu commenter la situation lorsque Le Journal a joint l’un de ses vice-présidents.
Des fermetures à prévoir
«On pourrait revoir la même situation qu’on voyait avant l’implantation de la loi en 1997, soit des guerres de prix désastreuses, souligne la PDG de l’ADEQ et économiste, Sonia Marcotte.
«Ce sont les régions qui seraient les premières à subir les conséquences avec la fermeture possible de stations-service et il pourrait y avoir aussi des problèmes de sécurité énergétiques.»
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