Publicité
L'article provient de Bureau d'enquête

OCPM: Dominique Ollivier continue de minimiser ses dépenses

L’ex-présidente de l’Office de consultation publique de Montréal a tenté de justifier les voyages et les dépenses sous sa gouverne

Partager

Dominique Cambron-Goulet et Annabelle Blais

2023-11-17T18:51:59Z
Partager

Dominique Ollivier a continué de défendre ses actions et ses dépenses lors de son passage comme présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) de 2014 à 2021.

• À lire aussi - La présidente de l’OCPM, Isabelle Beaulieu, dénonce le laxisme de l’administration de Dominique Ollivier

• À lire aussi - Tourmente à l’OCPM: le salaire dans les 6 chiffres de Guy Grenier dévoilé

• À lire aussi: Les contribuables et Valérie Plante conviés à un «dîner de cons»?

Celle qui a démissionné lundi de son poste de présidente du comité exécutif de l’administration Plante a été entendue vendredi par la Commission sur les finances et l’administration de la Ville de Montréal pour s’expliquer sur sa gestion de l’OCPM.

«Je trouve difficile qu’on m’accuse d’avoir abusé de fonds publics quand on n’a pas de preuve [...] Depuis deux semaines, il se dit tant de choses basées sur une lecture qui me semble incomplète et décontextualisée», a-t-elle assuré. 

Elle a même parlé de «vindicte» à partir d’informations «parcellaires».

Dans sa présentation, Mme Ollivier a tenté d’expliquer les raisons pour lesquelles elle avait tant voyagé ou été au restaurant aux frais des contribuables, en reprenant les arguments qu’elle utilise déjà depuis deux semaines.

Publicité

Elle a reconnu qu’au début de son mandat, en 2014, il y avait un peu plus de missions à l’étranger. Elle a toutefois ajouté qu’à partir de 2017, la plupart des voyages n’ont pas été payés par l’OCPM, mais plutôt par les partenaires internationaux.

Mme Ollivier a notamment ressorti l’argument voulant que ses dépenses de «près de 20 000$» au restaurant aient été faites sur 7 ans. Pourtant, nos reportages faisaient bien état de dépenses de 17 793$ dans des restaurants en 4 ans. «Je ne me rappelle pas que nous ayons eu autant de réunions internes», a-t-elle affirmé.

Elle a ardemment défendu la mission de l’OCPM et juge qu’elle a toujours la confiance du public pour demeurer comme conseillère municipale du district Vieux-Rosemont.

  • Écoutez l'entrevue avec Laurent Desbois, maire de l'arrondissement Outremont et vice-président de la Commission sur les finances et l’administration de la Ville de Montréal via QUB radio :

Aucune question

Au sujet de la reddition de compte, Mme Ollivier a affirmé que la première chose qu'elle s'est dite en arrivant à l'OCPM est: «Comment ça se fait qu'il n'y a pas de mécanisme de gouvernance? Il n'y a pas de conseil d'administration, on est redevable à personne, qu'au conseil des élus, trois fois par année.» 

Publicité

Pourtant, quelques instants plus tard, invitée à préciser cette affirmation, elle a cette fois affirmé que les mécanismes de contrôle des dépenses de l’Office sont «quand même forts», mais elle convient qu’ils peuvent être améliorés. 

Du reste, outre la mise en place d'une politique sur les frais de déplacements et de représentations en 2017, peu de changements ont été apportés en matière de gouvernance.

Mme Ollivier a souligné que pendant son mandat, elle avait présenté sept fois le budget de l’OCPM devant la Commission sur les finances et l’administration. «Il n'y a jamais eu une question posée sur le budget de l'OCPM. Zéro. Jamais.»

«Nos comptes de dépenses allaient au service des finances et revenaient sous forme de remboursement, sans jamais qu’un flag soit levé», a-t-elle notamment dit. 

Au sujet du rapport de la vérificatrice générale qui l’avertissait dès 2017 de «déficiences» dans le contrôle des dépenses», Mme Ollivier affirme qu’ils n’ont plus entendu parler du dossier après leur avoir envoyé leur réponse en juin 2018. «Je pouvais présumer qu’elle était satisfaite avec nos réponses», a-t-elle déclaré. Elle ajoute qu'elle n'a pas eu plus de nouvelles du trésorier de la Ville qui est également celui de l'OCPM.

Pas de vol de temps 

Elle a aussi lancé une pique à sa successeure, Isabelle Beaulieu. 

«Soixante-dix-sept sorties [au restaurant] en un an, des écouteurs à 900$, des billets de hockey à 500$, ça ne s’est jamais passé sous ma présidence. J’ai toujours eu trop de respect pour les fonds publics», a-t-elle affirmé. 

Son souper d’huître à 347$ pour l’anniversaire de Guy Grenier à Paris a été passé sous silence. Elle a néanmoins rappelé que son contrat de travail lui accordait 4000$ en frais de représentation.

Dominique Ollivier a d’ailleurs affirmé avec véhémence qu’il n’y avait pas eu de vol de temps de la part d’employés sous sa gouverne, contredisant ainsi les allégations de l’actuelle présidente, Isabelle Beaulieu, quelques heures plus tôt.

«Je n’ai pas connu de période de vol de temps des employés, je ne sais pas à quoi Mme Beaulieu fait référence», a-t-elle martelé. 

Or, une source nous confirme que sous Mme Ollivier, le bureau était effectivement fermé pendant une semaine à Noël et que tous les employés étaient payés comme s’il s’agissait d’heures travaillées.

«Mme Beaulieu a parlé de vol de temps. Moi, quand je suis partie, je n’ai jamais constaté ça», a-t-elle insisté.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité