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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Noyade au Témiscouata: une drogue récréative à l’origine d’un malaise

Lucie Sénéchal, une opératrice 911 de 37 ans, a perdu la vie le 29 juillet dernier.
Lucie Sénéchal, une opératrice 911 de 37 ans, a perdu la vie le 29 juillet dernier. Photo tirée de Facebook - Centre d'appel d'urgence des régions de l'Est du Québec
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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

il y a environ 23 heures
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La répartitrice au 911 qui s’est noyée de façon mystérieuse sur un plan d’eau du Témiscouata, en juillet dernier, avait en fait subi un malaise après avoir consommé une «drogue de rue».

Le 29 juillet dernier, Lucie Sénéchal profitait d’une belle journée d’été à la plage du Grand lac Squatec au camping d’Eau Claire, dans le Témiscouata, lorsque le drame s’est produit.

La femme de 37 ans, qui se promenait avec une planche à pagaie sur le plan d’eau, a été retrouvée inerte et inconsciente par des passants vers 15 h 30.

Ce sont ces mêmes témoins qui ont procédé aux premières manœuvres de réanimation, avant que les secours ne prennent le relais, explique la coroner Renée Roussel, dans son rapport rendu public mardi.

La victime se trouvait dans un secteur peu profond du Grand lac Squatec, lorsqu’elle a perdu conscience.
La victime se trouvait dans un secteur peu profond du Grand lac Squatec, lorsqu’elle a perdu conscience. Photo tirée du site web du Camping de l'Eau Claire

Après quelques soubresauts de vie qui ont encouragé les médecins à poursuivre leur travail, le cœur de Mme Sénéchal a finalement arrêté de battre à 21 h 35, le même jour.

La tragédie avait fait grand bruit à l’époque, suscitant de vives réactions de la part des proches et des collègues de la jeune femme qui travaillait comme répartitrice au 911.

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Mystère résolu

Durant de longs mois, les autorités ne parvenaient pas à comprendre comment la jeune femme avait pu se noyer. Elle ne portait pas de veste de flottaison, mais se trouvait «depuis très peu de temps» dans une zone peu profonde du lac.

L’enquête policière de la Sûreté du Québec avait d’ailleurs écarté l’intervention d’un tiers dans ce décès tragique.

Lucie Sénéchal a travaillé au CAUREQ pendant 18 ans comme opératrice responsable des appels d’urgence.
Lucie Sénéchal a travaillé au CAUREQ pendant 18 ans comme opératrice responsable des appels d’urgence. Photo tirée de Facebook - Centre d'appel d'urgence des régions de l'Est du Québec

C’est finalement l’analyse toxicologique de la victime qui a donné les réponses qui manquaient.

«Mme Lucie Sénéchal est décédée par noyade à la suite d’une perte de conscience provoquée par l’interaction du kratom [...] avec des médicaments psychotropes», explique la Dre Roussel.

Le kratom, utilisé comme «drogue de rue», est une plante issue d’Asie du Sud-Est, précise-t-elle.

Cocktail explosif

Mme Sénéchal consommait déjà sur une base régulière du phénylphénidate et du bupropion, des médicaments d’ordonnance traitant respectivement le trouble déficitaire de l’attention et la dépression ou l’anxiété.

Or, c’est l’interaction de ces substances avec la mitragynine, qui se trouve dans le kratom, qui serait en cause dans cette histoire.

«Lorsqu’utilisés simultanément, le kratom et le phénylphénidate peuvent nettement augmenter le risque d’arythmie cardiaque ainsi que celui des convulsions», souligne la coroner.

Des dizaines de collègues de Lucie Sénéchal ont changé leur photo de profil pour rendre hommage à celle qui est décédée subitement à 37 ans.
Des dizaines de collègues de Lucie Sénéchal ont changé leur photo de profil pour rendre hommage à celle qui est décédée subitement à 37 ans. Photo tirée de Facebook - Janie Arbour

Étant donné que le kratom et le phénylphénidate s'ajoutaient au bupropion, qui facilite la survenue de convulsions, il s’agissait tout simplement d’un cocktail explosif.

Bien qu’elle confirme que c’est une perte de conscience qui a mené à la noyade, Dre Roussel n’est pas en mesure de déterminer si celle-ci a été causée par une arythmie cardiaque ou une crise convulsive.

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