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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Nouvelles mesures sur les véhicules électriques: «Cette taxe va causer plus de trafic à Montréal»

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Louis Deschênes et Mathieu Boulay

2025-03-27T04:00:00Z
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Les nouvelles mesures du dernier budget provincial ciblant les propriétaires de véhicules électriques pourraient faire augmenter le trafic à Montréal, préviennent des intervenants.

«Je vais prendre le pont payant moins souvent pour sauver des coûts», martèle Frédéric Blais, un résident de Sainte-Anne-des-Plaines.

Il emprunte le pont à péage de l’autoroute 25 chaque jour de la semaine pour le travail.

Mais le propriétaire d’une Hyundai électrique va changer ses habitudes de conduites quand il perdra l’accès gratuit en 2027, tel que stipulé dans le budget Legault déposé hier.

«Cette taxe va causer plus de trafic sur les artères de la Rive-Nord. Ça pourrait alourdir le trafic sur certains axes [comme la 40/440]», ajoute-t-il.

S’il prend le pont de l’A-25, M. Blais devra débourser 20$ par semaine avec la vignette et un peu plus de 52$ par semaine sans la vignette.

«L'avantage sur les péages, c'est un gros incitatif. Beaucoup de clients qui utilisent l’autoroute 25, ils achetaient un VÉ (véhicule électrique) à cause de ça et du reste aussi», confirme Simon Beauchesne, directeur d'événements automobiles pour MG Marketing.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«Contradictoire»

«Ça lance un message contradictoire, résume Daniel Breton, pdg de Mobilité électrique Canada. Le gouvernement d’un côté a un objectif d’arriver à deux millions de VÉ d’ici 2030, mais on enlève les rabais et on taxe les VÉ. Je trouve que ça envoie un drôle de signal», affirme l’ancien ministre de l’Environnement pour le Parti Québécois.

Il y a un an, il avait pourtant participé à des discussions avec le ministre Eric Girard. M. Breton proposait plutôt un rabais pour sur les VÉ financé à partir des taxes sur les véhicules les plus polluants.

«Le ministre m’avait dit à l’époque, il est hors de question qu’on augmente les taxes pour les Québécois. On est un an plus tard et il augmente les taxes pour les Québécois qui ont des VÉ. Ça ne fonctionne pas», répète l’environnementaliste.

Charles Frenette, propriétaire d’ADE Événements basé à Saint-Philippe-de-Néri, fait le tour du Québec avec son Ford F-150 Lightning.
Charles Frenette, propriétaire d’ADE Événements basé à Saint-Philippe-de-Néri, fait le tour du Québec avec son Ford F-150 Lightning. Photo fournie par Charles Frenette

Écocamionnage

Outre la taxe de 125$ pour immatriculer un véhicule électrique, un entrepreneur dénonce le cafouillage du gouvernement qui a coupé en septembre dernier le Programme Écocamionnage.

Charles Frenette possède quatre VÉ, dont trois Ford Lightning, pour transporter à travers le Québec son équipement pour l’organisation d’événements. Il dit économiser 22 000$ d’essence par année avec ses camions électriques

«“Faites le virage vert”, disait-il, “on va vous donner un coup de main” et de l’autre côté tu me mets des bâtons dans les roues, s'indigne M. Frenette. Le gouvernement parle des deux côtés de la bouche. C’est avec ça que j’ai un problème.»

«Le crédit sur l’écocamionnage avait un gros impact, ajoute Simon-Pierre Rioux, de l’Association des Véhicules Électriques du Québec.

De plus, un véhicule commercial fait habituellement plus de kilométrage qu’une voiture ordinaire.

«Souvent, ça va rouler toute la journée, donc c’est un gros impact sur la pollution atmosphérique», souligne M. Rioux.

«Le Programme Écocamionnage, il faut que ça revienne le plus rapidement possible», conclut Daniel Breton.

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