Nous avons vu les deux premiers épisodes de «MR BIG»: la série est un excellent divertissement, à la fois haletant et drôle
Guillaume Picard
François Arnaud, Julianne Côté, Guillaume Cyr, Véronique Perron et Fred-Eric Salvail, les cinq comédiens principaux de l’excellente série policière MR BIG, brillent sous la direction d’Alexis Durand-Brault, qui propose ici une fiction regorgeant d’action et de fous rires.
C’est plus lumineux que Portrait-robot, la précédente offrande du réalisateur pour illico+, et peut-être en raison de la lourdeur des affaires non classées auxquelles on s’intéresse dans le cadre d’opérations de type Mr Big, les personnages se libèrent de la tension ambiante en s’amusant dans leur travail.
«Je voulais que ce soit sérieux, mais cool. Eh oui, Ocean’s Eleven est devenu une référence, avec la musique. Je voulais jouer avec les émotions du monde», a dit M. Durand-Brault à propos de MR BIG, dont les deux premiers épisodes seront disponibles sur illico+ à compter du 27 février.
Dans la série, nous suivons une bande accro à l’adrénaline, dont les agents doubles Jeff Sauvageau (François Arnaud) et Ana Ortiz (Véronique Perron). Ceux-ci montent des opérations de type Mr Big pour coincer des criminels ayant échappé à la justice. Liés à la GRC, ils ont recours à des mises en scène sophistiquées et à des scénarios variés qui visent à tromper le suspect. Quand le fruit est mûr, ils n’ont plus qu’à recueillir les aveux, qui seront ensuite exposés au tribunal.
Comme une ligue d’improvisation
Comme les choses se déroulent rarement comme prévu, ces «policiers-comédiens» doivent être en tout temps crédibles, puis improviser et s’adapter en une fraction de seconde afin que leur cible ne doute jamais d’eux. Ces champions de l’improvisation ont de l’empathie, ce qui leur permet de créer des liens en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. En revanche, ils s’attachent à leur cible. C’est le cas de Sauvageau, l’agent double le plus expérimenté.
«Il y a une vraie empathie qui se crée et je pense qu’il y a un deuil à faire, qui est difficile, et qui coûte cher à Jeff à la longue», a dit François Arnaud, lundi, à propos de son personnage lors d’une table ronde après le visionnement des deux premiers épisodes. Il paraît qu’il ne faut pas le manquer dans son costume de joueur de baseball, plus tard dans la saison.
Le comédien, qui joue plus souvent à la télé américaine, campe efficacement ce personnage, qui est accompagné en tout temps de trois téléphones. Son Jeff a du chien et fait preuve de sang-froid, comme les autres membres de la bande, mais il néglige sa petite famille au profit de sa maîtresse.
Opérant dans l’ombre, le groupe s’est installé sous la gare Windsor, dans un endroit baptisé «le sas». Dans ce repère n’ayant rien de sexy, les ordinateurs sont bannis pour ne pas laisser de traces de leurs activités qui, rappelons-le, existent pour vrai. La technique Mr Big, qui est parfois controversée et souvent très coûteuse, a été inventée en 1901 par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), quoique sa version contemporaine remonte à 1990.
Comme il faut suivre le rythme des épisodes, l’équipe boucle ses affaires plus rapidement que dans la réalité. Les auteurs, André Gulluni et Marie-Hélène Lafortune – l’idéatrice de la série –, ont consulté plusieurs agents doubles spécialisés dans les opérations de type Mr Big pour non pas parler de cas précis, mais plutôt pour «aller chercher le ressenti, le côté émotif», la nourriture des personnages.
Le réalisateur en a aussi rencontré, dont, très récemment, un homme ayant 80 opérations Mr Big à son actif. Il dit qu’il est plus grand que nature. «Quand je lui parlais, je ne me sentais pas loin de ce que nous avons fait avec la série», a-t-il raconté.
L’envers du décor
MR BIG nous permet aussi de découvrir l’envers du décor, notamment tout le travail de supervision des opérations depuis une camionnette où se trouve Manuel (Guillaume Cyr), l’efficace et très sérieux patron.
C’est Lévi Doré qui joue la cible dans le premier épisode. Son personnage, Jonathan Legault, 22 ans, a l’air de rien, mais il cache un terrible secret. Le second dossier, qui s’étend sur deux épisodes, met en scène un joueur compulsif (Marc St-Martin) lié à une affaire non classée prenant la poussière depuis 15 ans.
Véronique Perron, que l’on connaît peu, est la révélation de MR BIG. Elle joue une comédienne qui est recrutée par le groupe. Elle est fougueuse et s’avère vite un atout pour Jeff et Manuel, malgré, soulignons-le, son caractère impulsif. Sinon, tous les comédiens sont au sommet de leur art, dont Fred-Eric Salvail, qui nous fait rire dans son rôle de Francis. Ses collègues s’amusent à tuer... vous verrez. Julianne Côté est aussi solide dans le rôle de la spécialiste technique Joëlle «Boom boom».
- Produite par la boîte de Sophie Lorain et d’Alexis Durand-Brault, ALSO, en collaboration avec Québecor Contenu, la série MR BIG sera disponible dès le jeudi 27 février sur illico+. On y trouvera d’abord les deux premiers épisodes. Un autre s’ajoutera chaque jeudi par la suite, jusqu’à un total de 10.
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